Year Of No Light

Quatre ans après un premier album hautement recommandable (ainsi que divers splits), les Bordelais de Year Of No Lignt remettent le couvert avec Ausserwelt. Ils avaient placé la barre très très haut avec Nord, et y donner lui donner une suite tout aussi flamboyante ne sera certainement pas chose aisée. Les Français relèvent tout de même le défi, et l'on se rendra malheureusement compte, qu'ils se frottent alors à un mur infranchissable...

Première constatation, les Bordelais ont décidé de rallonger leurs morceaux, il y a donc moins de titres mais leur durée est donc plus longue. Year Of No Light met donc l'accent les ambiances présentées et a désormais totalement délaissé le chant (et les cris) au profit d'envolées électriques, de plages contemplatives ou de passages bien énervés, c'est selon. Ces anciens de Metronome Charisma (pour certains d'entre eux) ont donc procédé à certains choix, et ces choix ne sont pas forcément ceux qui les siéent le mieux. Pour faire simple, le quintette devenu sextette a mis au placard tous les plans sludge et musclés entrevus précédemment pour se focaliser sur quelque chose de plus post-rock et donc (et malheureusement) bien plus prévisible. Là où Year Of No Light parvenait à tirer son épingle du jeu, le combo se fond maintenant dans la masse comme un banal groupe de post-rock parmi tant d'autres, même si, il faut bien le reconnaître certains passages bien lourds et bien tendus gardent tout de même ces éléments sludge ("Perséphone II") et viennent sauver le tout.
Mais malheureusement il n'y a rien non plus de très follichon.
Moi qui avais réellement adoré le premier opus, j'ai l'impression de me casser le dents sur ce Ausserwelt. C'est bien joué, la production est admirable tout comme le travail effectué sur les ambiances, mais tout cela reste relativement prévisible, et surtout je ne retrouve pas l'énergie omniprésente sur Nord à mon grand désarroi. Ce Ausserwelt n'était tout simplement pas ce à quoi je m'attendais.
Cette fois-ci je passe mon tour.