Marilyn Manson
Mechanical Animals |
Label :
Nothing / Interscope |
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Après avoir publié l'album qui restera sans doute le plus travaillé et artistiquement abouti de sa carrière, Brian Warner revient avec ses sbires deux ans plus tard avec un album tout de même plus détendu et accessible, avec singles calibrés pour MTV et un son en parfait accord avec son époque.
Marilyn Manson a fait son beurre avec Antichrist Superstar : il est donc temps d'aller chercher l'argent du beurre. Les grandes portes sont définitivement ouvertes et vient l'heure de se faire plaisir. Le strass et les paillettes peuvent dorénavant être de mise. Finie donc la production en plusieurs couches et décortiquée de Trent Reznor, le son sera plus propre et rond, davantage consensuel (c'est ici Michael Beinhorn, qui a produit le très propre et poli Celebrity Skin de Hole, sorti quasiment au même moment que le disque qui nous occupe ici). Cela veut-il dire que Mechanical Animals est logiquement moins bon que son prédécesseur? Non. Enfin si, mais c'est pas la même chose non plus. Il a son propre truc en fait. Respirant l'année 1998 par tous les pores, il est Métallo Industriel ascendant Glam Cyber New Wave (un filon qu'exploitera le groupe Néo Métal Orgy au même moment). Pour le côté Glam, par sa thématique et par les rapprochements possibles entre David Bowie et Marilyn Manson, on le comparera même à Ziggy Stardust. Bon, faut pas déconner non plus... Si Mechanical Animals cache aussi un concept (plutôt abscons et bien moins linéaire et universel que celui proposé par Bowie), l'auditeur moyen (votre serviteur, par exemple) ne s'embêtera pas avec de telles considérations et prendra avant tout ce troisième album studio de Marilyn Manson pour ce qu'il est : un bon disque avec de bonnes chansons, ni plus, ni moins.
Dans le concept (et on peut se demander si la stratégie de Manson ne se cantonnera pas uniquement à balancer du concept là où il n'y a pas besoin d'en avoir, à l'instar d'un Billy Corgan qui délivre parfois ses meilleurs titres lorsqu'ils sont spontanés et sans production pompeuse), Marilyn Manson nous livre une vision de deux personnages au sein d'un univers en ruine, Alpha et Omega, soit le pile et face d'une même pièce rayée, ou le Tic et le Tac d'un arbre à noisettes pourri, naviguant entre cynisme, nihilisme et recherche de pureté et d'amour.
Ça vaut ce que ça vaut et les fans pourront se convaincre comme ils le veulent. Retenons donc les chansons. Elles sont pour la plupart très accrocheuses et bien gaulées, avec un groupe en bonne forme malgré les excès en tous genres (Zim Zum devra quitter le groupe en cours d'enregistrement et être remplacé par John 5 pour ces raisons...). Les quatre singles (" The Dope Show ", " I Don't Like The Drugs (But The Drugs Like Me) ", " Rock Is Dead " et " Coma White ") tiennent très bien la route en tant que tels, tout en continuant à jouer sur les thèmes chers à Manson : Religion, Amérique, Sexe et autres toujours liés de manière plutôt maline. On remarquera également l'introduction de chansons plus directement intimistes et acoustiques qu'à l'accoutumée (certains passages dans " Mechanical Animals ", " The Speed Of Pain ", " Disassociative ), présents pour montrer que celui qui se veut être un poil à gratter peut aussi être romantique. Le plus intéressant pour l'amateur du genre proposé par Marilyn Manson reste tout de même les titres les plus rythmés : le très enlevé Technoïde " Posthuman ", diablement efficace, " User Friendly " et son cirque Rock N'Roll déjanté, le très New Wave " The Last Day On Earth " ou encore le très réussi " Mechanical Animals ", alternant divers grands moments mélodiques.
Tout ça sent évidemment le Skai façon Trinity, Neo et Morpheus (" Rock Is Dead " sera utilisé quelques mois plus tard pour la Bande Originale de Matrix), mais fait très bien le taf. Les trois quarts des morceaux pourraient être des singles et l'album reste un incontournable chez les fans de Manson, considérant qu'il forme avec Antichrist Superstar et Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death l'audacieuse trilogie du bonhomme, même si cet opus a plus d'étoiles dans les yeux, de soleil Californien en lieu et place des feux de l'enfer pour brûler la peau et les ailes, et plus de substances chimiques dans les veines et dans le son.
Avant que les événements tragiques de Columbine viennent perturber l'ordre des choses, Marilyn Manson profite pleinement de sa consécration et s'autorise un temps une séance de chirurgie esthétique musicale dans un monde où tout ce qui brille n'est pas or, où tout ce qui est outrageusement beau est en réalité très moche...
Marilyn Manson a fait son beurre avec Antichrist Superstar : il est donc temps d'aller chercher l'argent du beurre. Les grandes portes sont définitivement ouvertes et vient l'heure de se faire plaisir. Le strass et les paillettes peuvent dorénavant être de mise. Finie donc la production en plusieurs couches et décortiquée de Trent Reznor, le son sera plus propre et rond, davantage consensuel (c'est ici Michael Beinhorn, qui a produit le très propre et poli Celebrity Skin de Hole, sorti quasiment au même moment que le disque qui nous occupe ici). Cela veut-il dire que Mechanical Animals est logiquement moins bon que son prédécesseur? Non. Enfin si, mais c'est pas la même chose non plus. Il a son propre truc en fait. Respirant l'année 1998 par tous les pores, il est Métallo Industriel ascendant Glam Cyber New Wave (un filon qu'exploitera le groupe Néo Métal Orgy au même moment). Pour le côté Glam, par sa thématique et par les rapprochements possibles entre David Bowie et Marilyn Manson, on le comparera même à Ziggy Stardust. Bon, faut pas déconner non plus... Si Mechanical Animals cache aussi un concept (plutôt abscons et bien moins linéaire et universel que celui proposé par Bowie), l'auditeur moyen (votre serviteur, par exemple) ne s'embêtera pas avec de telles considérations et prendra avant tout ce troisième album studio de Marilyn Manson pour ce qu'il est : un bon disque avec de bonnes chansons, ni plus, ni moins.
Dans le concept (et on peut se demander si la stratégie de Manson ne se cantonnera pas uniquement à balancer du concept là où il n'y a pas besoin d'en avoir, à l'instar d'un Billy Corgan qui délivre parfois ses meilleurs titres lorsqu'ils sont spontanés et sans production pompeuse), Marilyn Manson nous livre une vision de deux personnages au sein d'un univers en ruine, Alpha et Omega, soit le pile et face d'une même pièce rayée, ou le Tic et le Tac d'un arbre à noisettes pourri, naviguant entre cynisme, nihilisme et recherche de pureté et d'amour.
Ça vaut ce que ça vaut et les fans pourront se convaincre comme ils le veulent. Retenons donc les chansons. Elles sont pour la plupart très accrocheuses et bien gaulées, avec un groupe en bonne forme malgré les excès en tous genres (Zim Zum devra quitter le groupe en cours d'enregistrement et être remplacé par John 5 pour ces raisons...). Les quatre singles (" The Dope Show ", " I Don't Like The Drugs (But The Drugs Like Me) ", " Rock Is Dead " et " Coma White ") tiennent très bien la route en tant que tels, tout en continuant à jouer sur les thèmes chers à Manson : Religion, Amérique, Sexe et autres toujours liés de manière plutôt maline. On remarquera également l'introduction de chansons plus directement intimistes et acoustiques qu'à l'accoutumée (certains passages dans " Mechanical Animals ", " The Speed Of Pain ", " Disassociative ), présents pour montrer que celui qui se veut être un poil à gratter peut aussi être romantique. Le plus intéressant pour l'amateur du genre proposé par Marilyn Manson reste tout de même les titres les plus rythmés : le très enlevé Technoïde " Posthuman ", diablement efficace, " User Friendly " et son cirque Rock N'Roll déjanté, le très New Wave " The Last Day On Earth " ou encore le très réussi " Mechanical Animals ", alternant divers grands moments mélodiques.
Tout ça sent évidemment le Skai façon Trinity, Neo et Morpheus (" Rock Is Dead " sera utilisé quelques mois plus tard pour la Bande Originale de Matrix), mais fait très bien le taf. Les trois quarts des morceaux pourraient être des singles et l'album reste un incontournable chez les fans de Manson, considérant qu'il forme avec Antichrist Superstar et Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death l'audacieuse trilogie du bonhomme, même si cet opus a plus d'étoiles dans les yeux, de soleil Californien en lieu et place des feux de l'enfer pour brûler la peau et les ailes, et plus de substances chimiques dans les veines et dans le son.
Avant que les événements tragiques de Columbine viennent perturber l'ordre des choses, Marilyn Manson profite pleinement de sa consécration et s'autorise un temps une séance de chirurgie esthétique musicale dans un monde où tout ce qui brille n'est pas or, où tout ce qui est outrageusement beau est en réalité très moche...
Très bon 16/20 | par Machete83 |
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