Marilyn Manson
The Golden Age Of Grotesque |
Label :
Nothing / Interscope |
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Au moment de sa sortie, The Golden Age Of Grotesque avait de quoi nourrir de nombreux espoirs quant à l'évolution du son et des préoccupations artistiques de Marilyn Manson : en ayant plus ou moins terminé avec les règlements de comptes et les provocations, et en couple avec Dita Von Teese, on se prenait alors à rêver d'un album burlesque, tout en effeuillage glamour, avec cette petite touche de Gothique sexy et conservant le côté affreux, sale et méchant propre au groupe.
Le premier single, "mOBSCENE" (plus ou moins pompé sur le "Be Agressive" des Faith No More me souffle un collègue toujours sur écoute et à l'écoute...), révéla un titre efficace, avec de grosses guitares accrocheuses et des choeurs féminins faciles, mais séduisants lorsque l'on est régi par de bas instincts. En tant que premier extrait, ça faisait son taf, mais on attendait encore la confirmation des promesses et la réalisation des fantasmes.
Au final, il n'y aura vraiment que "The Golden Age Of Grotesque" qui versera dans cette ambiance "Cabaret" décadente ( chanson à la fois insupportable et sursaturée, mais étrangement bien construite) ; elle se perd dans un amas de morceaux aux riffs gras et aux gimmicks implacables, scandés comme des slogans, et bien que Manson invite régulièrement à la rebellion, la révolution sonique et artistique n'aura pas lieu.
Et pourtant, The Golden Age Of Grotesque est un album plutôt bien gaulé...
Le concept "années folles" / "entre-deux guerres" ne va pas au-delà des instrumentaux d'ouverture (la marche propagandiste de " Thaeter ") et de fermeture (" Obsequey : The Death Of Art "), du déjà cité "The Golden Age Of Grotesque" et des costumes Jean-Paul Gaultier habillant le groupe. La production ne fait pas dans la finesse (le disque est co-produit par Ben Grosse, l'homme aux manettes derrière le non moins performant Title Of Record de Filter) mais que c'est efficace !
On sent le groupe revigoré et redynamisé après l'œuvre lourde que fut Holy Wood : In The Valley Of The Shadow Of Death : ils peuvent enfin se consacrer à l'écriture de chansons plus directes et légères, et assumer pleinement leur statut de grands guignols (et en cela, le Révérend prévient dès la conclusion de "This Is The New Shit" : Let Us Entertain You).
La présence de Tim Skold (ex KMFDM) à la production, à l'écriture et à la basse en remplacement de Twiggy Ramirez permet également d'injecter un peu de sang frais.
Notons enfin une place plus importante accordée à John 5 (qui avait déjà pas mal oeuvré sur l'album précédent), co-composant tous les morceaux à l'exception de l'intro et de l'outro.
Donc oui, beaucoup d'efficacité (presque chaque titre pourrait être un single potentiel), de morceaux accrocheurs et addictifs, mais aussi pas mal de bonnes idées bien placées au service du divertissement : "This Is The New Shit" a un petit côté "Get Ur Freak On" de Missy Elliot bien senti pour l'occasion (et montre que le Rap, taillé dans la contestation, peut bien aller à Marilyn Manson), les nombreuses cassures de rythme ("Use Your Fist, Not Your Mouth", "Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety-Zag") créent des dynamiques rocambolesques et attrayantes permettant à l'auditeur de ne pas se lasser de ce cirque déglinguos.
Marilyn Manson s'amuse enfin et semble sincère dans le fait de vouloir partager son terrain de jeu (la toile de fond évoquée plus haut n'étant finalement qu'un prétexte). L'amateur d'Indus et de New Wave trouvera également son compte dans les effets et synthés hypnotiques et tordus de Gacy dans "Vodevil" ou "This Is The New Shit". On remarquera également une volonté de romantisme appuyée dans "Spade" et sa suite "Para-noir", et qui sera développée plus longuement dans l'album suivant Eat Me, Drink Me.
Conscient d'être une caricature ("The Bright Young Things" ou comment ironiser sur soi-même et la vague Néo-Métal – coucou Linkin Park et Papa Roach...), il est cependant dommage que Manson retombe dans ses travers à la fin de "Vodevil" ( I'm Not A Puppet, I am A Grenade ...) et cesse de faire de l'auto-dérision pour proférer des menaces dont on savait déjà qu'elles ne pourraient être mises à exécution.
Au final, The Golden Age Of Grotesque, s'il n'est pas une œuvre incontournable, a le grand mérite de proposer une collection de titres qui ne dépareillent pas avec les grands faits d'armes précédents de Marilyn Manson et reste certainement l'un des meilleurs albums du groupe avant un long moment. Alors oui, divertissons-nous !
Le premier single, "mOBSCENE" (plus ou moins pompé sur le "Be Agressive" des Faith No More me souffle un collègue toujours sur écoute et à l'écoute...), révéla un titre efficace, avec de grosses guitares accrocheuses et des choeurs féminins faciles, mais séduisants lorsque l'on est régi par de bas instincts. En tant que premier extrait, ça faisait son taf, mais on attendait encore la confirmation des promesses et la réalisation des fantasmes.
Au final, il n'y aura vraiment que "The Golden Age Of Grotesque" qui versera dans cette ambiance "Cabaret" décadente ( chanson à la fois insupportable et sursaturée, mais étrangement bien construite) ; elle se perd dans un amas de morceaux aux riffs gras et aux gimmicks implacables, scandés comme des slogans, et bien que Manson invite régulièrement à la rebellion, la révolution sonique et artistique n'aura pas lieu.
Et pourtant, The Golden Age Of Grotesque est un album plutôt bien gaulé...
Le concept "années folles" / "entre-deux guerres" ne va pas au-delà des instrumentaux d'ouverture (la marche propagandiste de " Thaeter ") et de fermeture (" Obsequey : The Death Of Art "), du déjà cité "The Golden Age Of Grotesque" et des costumes Jean-Paul Gaultier habillant le groupe. La production ne fait pas dans la finesse (le disque est co-produit par Ben Grosse, l'homme aux manettes derrière le non moins performant Title Of Record de Filter) mais que c'est efficace !
On sent le groupe revigoré et redynamisé après l'œuvre lourde que fut Holy Wood : In The Valley Of The Shadow Of Death : ils peuvent enfin se consacrer à l'écriture de chansons plus directes et légères, et assumer pleinement leur statut de grands guignols (et en cela, le Révérend prévient dès la conclusion de "This Is The New Shit" : Let Us Entertain You).
La présence de Tim Skold (ex KMFDM) à la production, à l'écriture et à la basse en remplacement de Twiggy Ramirez permet également d'injecter un peu de sang frais.
Notons enfin une place plus importante accordée à John 5 (qui avait déjà pas mal oeuvré sur l'album précédent), co-composant tous les morceaux à l'exception de l'intro et de l'outro.
Donc oui, beaucoup d'efficacité (presque chaque titre pourrait être un single potentiel), de morceaux accrocheurs et addictifs, mais aussi pas mal de bonnes idées bien placées au service du divertissement : "This Is The New Shit" a un petit côté "Get Ur Freak On" de Missy Elliot bien senti pour l'occasion (et montre que le Rap, taillé dans la contestation, peut bien aller à Marilyn Manson), les nombreuses cassures de rythme ("Use Your Fist, Not Your Mouth", "Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety-Zag") créent des dynamiques rocambolesques et attrayantes permettant à l'auditeur de ne pas se lasser de ce cirque déglinguos.
Marilyn Manson s'amuse enfin et semble sincère dans le fait de vouloir partager son terrain de jeu (la toile de fond évoquée plus haut n'étant finalement qu'un prétexte). L'amateur d'Indus et de New Wave trouvera également son compte dans les effets et synthés hypnotiques et tordus de Gacy dans "Vodevil" ou "This Is The New Shit". On remarquera également une volonté de romantisme appuyée dans "Spade" et sa suite "Para-noir", et qui sera développée plus longuement dans l'album suivant Eat Me, Drink Me.
Conscient d'être une caricature ("The Bright Young Things" ou comment ironiser sur soi-même et la vague Néo-Métal – coucou Linkin Park et Papa Roach...), il est cependant dommage que Manson retombe dans ses travers à la fin de "Vodevil" ( I'm Not A Puppet, I am A Grenade ...) et cesse de faire de l'auto-dérision pour proférer des menaces dont on savait déjà qu'elles ne pourraient être mises à exécution.
Au final, The Golden Age Of Grotesque, s'il n'est pas une œuvre incontournable, a le grand mérite de proposer une collection de titres qui ne dépareillent pas avec les grands faits d'armes précédents de Marilyn Manson et reste certainement l'un des meilleurs albums du groupe avant un long moment. Alors oui, divertissons-nous !
Très bon 16/20 | par Machete83 |
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