Kurt Vile

Courtney Barnett & Kurt Vile, ce duo semble tellement logique voire destiné à se rencontrer et à créer ensemble que lorsqu'ils annoncent la sortie de Lotta Sea Lice, on est que peu étonné, déjà très emballé par le premier bon single "Over Everything", mais peu surpris.

Un phrasé, un jeu de guitare et une sensibilité dans l'écriture assez semblable, les 2 pôles ne pouvaient que s'unir pour le bien de la Musique. Une rencontre bien moins toxique et surtout plus complémentaire que l'autre duo Kurt & Courtney bien connu ; le mélange des 2 univers mêlant Folk, Rock et Country se faisant naturellement. Là où ils sont le plus efficaces c'est lorsqu'ils se répondent sur "Over Everything" et "Let It Go" avec voix et guitares ; on peut penser à l'alchimie de grandes figures comme Bob Dylan/Joan Baez et Johnny Cash/June Carter.

Outre le fait que les compositions sont de très bonnes qualités, ce qui ressort le plus de cette musique c'est de la joie et de la bonne humeur ; nul doute qu'il a dû y régner une sacrée bonne ambiance durant l'enregistrement, comme en témoignent les premières secondes de "Fear Is Like A Forest" avec ces rires en studio – chanson écrite par l'artiste Australienne Jen Cloher, moitié de Courtney et amie de Kurt. Cette chanson c'est du pur Neil Young & Crazy Horse, ce qui sied parfaitement au style des 2 intéressés et les harmonies vocales durant le solo de guitare est une très très bonne idée ! Une autre reprise se retrouve en toute fin de disque, "Untogether" du groupe Belly et je l'avoue, je ne les connaissais pas du tout (alors qu'ils sont chroniqués ici-même). Après avoir entendu l'originale, la version de Kurt & Courtney aussi belle soit-elle, n'atteint pas la beauté vocale de l'originale.

Avec "Outta The Woodwork" Kurt reprend "Out Of The Woodwork" de Courtney (How To Carve A Carrot Into A Rose) qui lui rend la pareille avec "Peepin' Tom" reprise de "Peeping Tomboy" (Smoke Ring For My Halo) ; Kurt redonne de la férocité au titre de Courtney tandis que de son côté à elle, elle ajoute encore plus de beauté dans une tristesse ambiante et c'est tellement rare quand les reprises surpassent les originales que pour le coup ils ont chacun réussi un coup de maître.

Le deuxième single est "Continental Breakfast" et ses 2 accords joués en finger-picking prouvent que parfois il suffit de peu pour créer une belle chanson tandis que la suivante, "On Script", reste un peu trop en suspens, on sent que ça va exploser, mais ça n'arrive pas vraiment et là pour le coup il en fallait un peu plus. La petite surprise de l'album est ce titre Country "Blue Cheese" – Kurt Vile le cowboy avec l'assortiment guitares, banjo, harmonica, sifflotement, WOO HOO, YUP – écrite durant son adolescence, donc vous imaginez bien qu'il y a un côté un peu innocent au niveau des paroles. Est même gardée une sonnerie de portable à la toute fin du morceau (aaaah ces erreurs de studio).

Que dire d'autre à part vivement un 2è disque, après un nouvel album de chacun bien évidemment. Allez, à dans 2/3 ans s'il vous plaît !