Le Klub Des Loosers
Vive La Vie |
Label :
Record Makers |
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Bienvenu dans le très select Klub Des Loosers qui n'accepte qu'un seul membre, le personnage de Fuzati. Pour détourner un peu la phrase de Marx, Groucho pas Karl, mieux vaut refuser d'entrer dans un club qui accepterait Fuzati comme membre.
Fuzati donc. Rappeur dépressif et élément important de la vague rap alternatif qui, à sa façon, a contribué à remodeler les limites du Hip-hop. Du rap versaillais. Dit tel quel, ça sent l'oxymore à plein nez. Plutôt que de s'inventer une pseudo vie de banlieue, le côté versaillais va être assumé à fond dans un personnage d'étudiant frustré enchaînant les râteaux avec une Anne-Charlotte qui s'en tamponne allègrement le steak. Vive La Vie tel un anti titre. Autour de ce concept, chaque titre est une tranche de vie qui définit tout un personnage. Le premier contact que vous aurez avec lui sera marqué par l'écoute de sa voix. Le flow pour reprendre les termes du rap ou dans son cas l'absence de flow. Une voix, nasillarde, monocorde, presque difficile à écouter sur la longueur d'un album mais qui colle si bien au personnage.
Où l'album fait mouche, c'est évidemment par la qualité des textes et par les punchlines fantastiques qui visent leur cible en plein cœur. Du début à la fin, les paroles de Fuzati sont tellement bien senties qu'on ne résiste pas à la tentation du best-of : "N'y a-t-il que dans les crématoriums que l'on trouve de la chaleur humaine ?", "Souvent je me dis que ma retraite est comme la femme de ma vie / Je risque d'être mort avant de la toucher", "Dans le hip-hop une règle est de ne pas dire du mal des prostituées / On ne se moque pas du travail des mamans des MC's français", "Avec ou sans moi le film de sa vie sera toujours raccord". Tout au plus pourrait-on regretter des titres moins inspirés ‘"Avec Les Larmes" tellement dépressif qu'on va directement se pendre ou "J'avais Déjà Ce Style Etant Enfant" et sa traduction un peu bourrine. A travers ces 18 morceaux, tout le monde en prend donc pour son grade, que ce soit le rap français ("Dead Hip Hop"), la bourgeoisie versaillaise ("Le Manège Des Vanités", "Sous Le Signe Du V"), les ex "De l'Amour à La Haine") le monde entier "Baise Les Gens", mais toujours avec humour. L'humour en politesse du désespoir au milieu de ce défilé de colère noire et de frustration.
Si la qualité des textes de Fuzati a souvent été vantée, il ne faut pas non plus oublier que c'est un sampler génial. C'est là que l'influence du rap se sent le plus. Un retour à un rap simple et efficace où le MC pose des boucles travaillées. Quand on entend les samples, on se rend compte qu'au delà d'une solide culture hip-hop, il y aussi une culture musicale. Les samples proviennent autant du jazz-rock, que des B.O. de vieux films italiens voire de space rock.
15 ans après sa sortie et après de nombreuses écoutes, le constat est irrévocable, Fuzati et son klub ont réussi un bon disque qui, à l'image d'un bon livre, a réussi à définir une tranche de vie d'un personnage. Étant largement autobiographique et avec un personnage tout dans l'excès, beaucoup de monde se retrouvera un peu dans ce personnage. En s'éloignant des thématiques traditionnelles du rap, le Klub l'ouvre à un nouveau public.
Fuzati donc. Rappeur dépressif et élément important de la vague rap alternatif qui, à sa façon, a contribué à remodeler les limites du Hip-hop. Du rap versaillais. Dit tel quel, ça sent l'oxymore à plein nez. Plutôt que de s'inventer une pseudo vie de banlieue, le côté versaillais va être assumé à fond dans un personnage d'étudiant frustré enchaînant les râteaux avec une Anne-Charlotte qui s'en tamponne allègrement le steak. Vive La Vie tel un anti titre. Autour de ce concept, chaque titre est une tranche de vie qui définit tout un personnage. Le premier contact que vous aurez avec lui sera marqué par l'écoute de sa voix. Le flow pour reprendre les termes du rap ou dans son cas l'absence de flow. Une voix, nasillarde, monocorde, presque difficile à écouter sur la longueur d'un album mais qui colle si bien au personnage.
Où l'album fait mouche, c'est évidemment par la qualité des textes et par les punchlines fantastiques qui visent leur cible en plein cœur. Du début à la fin, les paroles de Fuzati sont tellement bien senties qu'on ne résiste pas à la tentation du best-of : "N'y a-t-il que dans les crématoriums que l'on trouve de la chaleur humaine ?", "Souvent je me dis que ma retraite est comme la femme de ma vie / Je risque d'être mort avant de la toucher", "Dans le hip-hop une règle est de ne pas dire du mal des prostituées / On ne se moque pas du travail des mamans des MC's français", "Avec ou sans moi le film de sa vie sera toujours raccord". Tout au plus pourrait-on regretter des titres moins inspirés ‘"Avec Les Larmes" tellement dépressif qu'on va directement se pendre ou "J'avais Déjà Ce Style Etant Enfant" et sa traduction un peu bourrine. A travers ces 18 morceaux, tout le monde en prend donc pour son grade, que ce soit le rap français ("Dead Hip Hop"), la bourgeoisie versaillaise ("Le Manège Des Vanités", "Sous Le Signe Du V"), les ex "De l'Amour à La Haine") le monde entier "Baise Les Gens", mais toujours avec humour. L'humour en politesse du désespoir au milieu de ce défilé de colère noire et de frustration.
Si la qualité des textes de Fuzati a souvent été vantée, il ne faut pas non plus oublier que c'est un sampler génial. C'est là que l'influence du rap se sent le plus. Un retour à un rap simple et efficace où le MC pose des boucles travaillées. Quand on entend les samples, on se rend compte qu'au delà d'une solide culture hip-hop, il y aussi une culture musicale. Les samples proviennent autant du jazz-rock, que des B.O. de vieux films italiens voire de space rock.
15 ans après sa sortie et après de nombreuses écoutes, le constat est irrévocable, Fuzati et son klub ont réussi un bon disque qui, à l'image d'un bon livre, a réussi à définir une tranche de vie d'un personnage. Étant largement autobiographique et avec un personnage tout dans l'excès, beaucoup de monde se retrouvera un peu dans ce personnage. En s'éloignant des thématiques traditionnelles du rap, le Klub l'ouvre à un nouveau public.
Parfait 17/20 | par Chaurionde |
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