Days Of The New

II

II

 Label :     Out Post 
 Sortie :    mardi 31 août 1999 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

Parler d'un contenu aussi déboussolant que celui de ce Days Of The New deuxième du nom n'est pas une mince affaire. C'est qu'on en était resté aux folk-songs musclées plutôt homogènes, et une vague sensation de plaisir non dissimulé, sans plus.

Lorsque se propulse le mastodonte "Flight Response", le constat est immédiat : la chanson en elle-même plus entraînante que n'importe quel titre du précédent effort, la production est plus ambitieuse, les idées nombreuses. Et on ne se doute pas encore à quel point... Puis les expérimentations ringardes de "The Real" d'annoncer qu'on en aura bien plus qu'on ne l'aurait imaginé. La chanson passable et la tuerie qui la précède forment alors un bon avertissement de ce à quoi nous allons avoir droit. Vient le hit single de l'album, "Enemy", et là les mots ne peuvent que manquer. Pour peu que l'avis ne soit pas biaisé par le clip, on pourrait simplement y voir un titre raté. Mais la vidéo promotionnelle témoigne incontestablement de la faute de goût. En pleine essor simultané du trip-hop et du neo-metal, le groupe et son leader Meeks semblent ne pas savoir sur quel pied danser et leur bouillie mélodique se rapproche finalement davantage de l'euro dance nineties de type Nightcrawlers (désolé de remémorer au lecteur de si mauvais souvenirs...) que d'une composition hybride honorable. Compliqué d'expliquer que le titre le plus mauvais sert de tête de proue à un album difficile à cerner...
C'est d'autant plus étonnant que ce ne sont pas les merveilles folk-rock tendues qui manquent, entre deux suspensions, interloqué. Les sons de claviers cheaps se fondent parmi des cordes somptueuses et toujours efficaces en soutien de guitare acoustique, des bois et cuivres discrets qu'on n'a pas trop l'habitude d'entendre en musique populaire, ainsi que de multiples déclinaisons de gratouillages en la présence de mandoline, banjo, etc. L'apparition soudaine de guitares infusées d'électricité sur le nerveux "I Think" est un vent d'air frais redressant la barre, alors que le doute est toujours de mise à l'écoute de plages telles que "Skeleton Key" ou "Longfellow", tant on a du mal à situer le concept. Du côté de l'expérimentation intéressante à la Peter Gabriel, ou celui d'un délire débile digne des rabbins volants ?! Et une autre piste bac à sable sans nom de confirmer que l'album est un fourre-tout qu'on a du mal à juger... Objet sonore non-identifié, c'est tout ce qu'on peut se permettre de dire...
Et comme pour en rajouter une couche, le groupe s'est dégoté le temps du disque et de sa tournée une choriste toute particulière en la personne de Nicole Scherzinger, future chiennasse tête de gondole avec les Pussycat Dolls... ?!? Toute méchanceté mise de côté, il se trouve que son rôle est important, qu'elle fait le boulot, et que ses vocalises arabisantes en introduction de "Bring Yourself" ou la douceur de ses harmonies sur "Phobics Of Tragedy" et une poignée d'autres titres témoignent d'un talent de second couteau incritiquable... L'ironie veut également que ce soit son cri lointain qu'on entende en premier au lancement du disque... À l'image de l'album entier, même avec la plus mauvaise foi du monde, il est difficile de dénigrer une curiosité aussi efficace...


Bon   15/20
par X_YoB


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