Vast

Le dernier album de Vast s'intitulait Music For People...Je ne sais pas combien ont été les People, mais à en croire le nouveau label de Jon Crosby, pas aussi nombreux que prévu. A moins que ce dernier se soit détaché exprès d'Elektra... hum! Bref, cela faisait quatre ans que l'on attendait les suites des aventures du mégalomane Crosby (en tout cas, moi...) et après deux albums d'une classe incomparable et une telle attente, je peux vous dire que j'avais le front qui perlait en déchirant le cellophane... Après une religieuse première écoute, il faut bien reconnaitre que le sourire béat s'est transformé en moue de scepticisme: où sont donc passées la puissance des deux premiers opus, les envolées lyriques à en faire pâlir de jalousie les pompiers de Muse ? Cela semble bien fade, en vérité... Mais une nouvelle fois, la patience et les écoutes succcessives sauront défaire ces a priori un peu hâtifs... Jon Crosby est devenu sobre et c'est tellement incroyable que c'en est déstabilisant! Il faut quand même voir que le dernier morceau, c'est Jon et une guitare sèche... impensable! Bref, après une bonne décantation des familles, on retrouve ces arrangements somptueux, toujours plus subtils, moins accrocheurs, c'est vrai, mais beaux... Beaucoup de guitare acoustique sur cet album, moins de samples, Crosby fait dans le dépouillé et cela lui réussit souvent, à l'image des superbes "Thrown Away", "Need To Say Goodbye" et autre "Candle". On aperçoit des accents dub ("I Can't Say No (To You)") inédits dans le monde de Vast, de l'électro (le superbe "Lost")... Crosby décide donc de renouveler sa garde robe. C'est quand il revient à ses anciennes amours, comme "Japanese Fantasy", par exemple, (l'ombre de Depeche Mode est vraiment trop présente et mal digérée) que l'album est moins convaincant... Mais cela est trop rare pour entacher un tel talent. Cet album permettra-t-il à Vast de renouer lavec le succès ? On peut en douter, mais peu importe, l'attachement à ce bonhomme hors norme reste intact...