Sarah Neufeld
Paris [La Maroquinerie] - mardi 03 novembre 2015 |
Je crois que je commence petit à petit à devenir un petit con malpoli quand je me rends à des concerts et que la première partie me soûle ; je pars faire autre chose pendant que les heureux élus achèvent leur set. Par exemple en cette belle petite soirée du 3 novembre, pour le concert de Colin Stetson & Sarah Neufeld à la Maroquinerie je me suis éclipsé plus que de raison.
La première partie de la première parte était assurée par ce qui ressemblait à un DJ (dont je ne connaitrai sans doute jamais le nom) seul derrière sa machine à bidouiller. Malheureusement ses bidouillages ne m'auront pas passionnés, en plus d'être desservis par un volume sonore bien trop élevé. Je sors donc de la salle pour aller faire kilomètres et me perdre avant de trouver enfin un distributeur de billets. Le temps d'achever le chemin de retour et voilà que Liturgy s'apprête tout juste à démarrer son set. Timing farpait ! Je connaissais rien du tout de ce groupe, j'ai vu leur dernier album être porté aux nues par certains et descendu par d'autres. Et au vu du (long) set qu'ils nous ont servi, je pense que je vais me ranger fissa dans le camp des seconds. Les mecs de Liturgy savent jouer de leur instrument pour sûr, mais Dieu que leur black (si c'est bien du black?) est monotone... Toutes les chansons se ressemblent, c'est fait sans passion – pourtant le batteur essaye très fort avec ses yeux écarquillés – jusqu'au chant qui est morne à souhait. Et leur technique de trifouillage électronique du chant pour simuler de longues notes n'y changeront rien. Ennuyé, je fuis pour la seconde fois : c'est l'heure du kebab.
Et c'est enfin l'heure du couple que je suis venu voir ! Enfin en théorie. Parce que l'ami Colin est tendu et tout grognon sur la scène (ce qui avec son épaisse barbe lui donne un air d'ours mal léché) : un de ses 4 ou 5 saxos ne veut pas se laisser régler, impossible d'avoir du retour. Ce qu'il faut savoir, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le "dispositif Colin Stetson", c'est que le mec est bardé de micros. Sur son instrument (les touches, le pavillon) et sur lui-même, autour de sa gorge pour capturer sa douce voix étouffée. Alors sachant qu'il bosse avec plusieurs instruments, l'ingé-son lambda a de quoi s'arracher les cheveux. Au bout de ce qui paraît une éternité, le problème est résolu et Colin peut souffler (humour).
Le ballet peut s'entamer. Et ce soir, c'est une véritable parade nuptiale qu'ils nous ont composé, ces deux là. Chacun faisant entièrement corps avec son instrument : lui grondant, rugissant, gémissant en continu dans ses cuivres et sa gorge, elle virevoltant, papillonnant, s'étirant langoureusement sur son violon, battant la mesure d'un coup sec de talon sur le sol et vocalisant doucement dans son micro. Là, devant mes yeux écarquillés, ils reproduisent l'improbable exploit de leur performance studio. On peut littéralement sentir, alors que la scène et les murs vibrent, les deux musiciens tenter de dialoguer du mieux qu'ils peuvent, chacun lançant à l'autre des mélodies dans un langage différent de l'autre ; ils ne devraient pas pour se comprendre, mais par miracle ils y parviennent, ils résonnent, se défient, s'enlacent, s'affrontent et se complètent. Les morceaux s'enchainent comme un seul, ponctués seulement par deux escapades solo que s'autorisent chacun des musiciens pendant que l'autre reprend son souffle ou se décrispe les phalanges. Niveau anecdotes, Colin nous avouera être fan de Liturgy (personne n'est parfait) et être effaré de passer après eux et non avant (trop modeste), et aussi il a roté avant un morceau du rappel. Mais il s'est excusé comme un véritable gentleman. Voilà comment s'achève la dernière étape du périple de Colin Stetson et Sarah Neufeld, concluant la tournée de leur superbe disque collaboratif (ah oui une autre anecdote : Sarah elle même n'arrive pas à prononcer le titre de son disque. Allez tous ensemble : Never Were The Way She Was) : dans l'atmosphère cosy de la petite scène de la Maroquinerie. C'était aussi leur seul concert avec un volume décent de la soirée. Le destin, je vous dis.
La première partie de la première parte était assurée par ce qui ressemblait à un DJ (dont je ne connaitrai sans doute jamais le nom) seul derrière sa machine à bidouiller. Malheureusement ses bidouillages ne m'auront pas passionnés, en plus d'être desservis par un volume sonore bien trop élevé. Je sors donc de la salle pour aller faire kilomètres et me perdre avant de trouver enfin un distributeur de billets. Le temps d'achever le chemin de retour et voilà que Liturgy s'apprête tout juste à démarrer son set. Timing farpait ! Je connaissais rien du tout de ce groupe, j'ai vu leur dernier album être porté aux nues par certains et descendu par d'autres. Et au vu du (long) set qu'ils nous ont servi, je pense que je vais me ranger fissa dans le camp des seconds. Les mecs de Liturgy savent jouer de leur instrument pour sûr, mais Dieu que leur black (si c'est bien du black?) est monotone... Toutes les chansons se ressemblent, c'est fait sans passion – pourtant le batteur essaye très fort avec ses yeux écarquillés – jusqu'au chant qui est morne à souhait. Et leur technique de trifouillage électronique du chant pour simuler de longues notes n'y changeront rien. Ennuyé, je fuis pour la seconde fois : c'est l'heure du kebab.
Et c'est enfin l'heure du couple que je suis venu voir ! Enfin en théorie. Parce que l'ami Colin est tendu et tout grognon sur la scène (ce qui avec son épaisse barbe lui donne un air d'ours mal léché) : un de ses 4 ou 5 saxos ne veut pas se laisser régler, impossible d'avoir du retour. Ce qu'il faut savoir, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le "dispositif Colin Stetson", c'est que le mec est bardé de micros. Sur son instrument (les touches, le pavillon) et sur lui-même, autour de sa gorge pour capturer sa douce voix étouffée. Alors sachant qu'il bosse avec plusieurs instruments, l'ingé-son lambda a de quoi s'arracher les cheveux. Au bout de ce qui paraît une éternité, le problème est résolu et Colin peut souffler (humour).
Le ballet peut s'entamer. Et ce soir, c'est une véritable parade nuptiale qu'ils nous ont composé, ces deux là. Chacun faisant entièrement corps avec son instrument : lui grondant, rugissant, gémissant en continu dans ses cuivres et sa gorge, elle virevoltant, papillonnant, s'étirant langoureusement sur son violon, battant la mesure d'un coup sec de talon sur le sol et vocalisant doucement dans son micro. Là, devant mes yeux écarquillés, ils reproduisent l'improbable exploit de leur performance studio. On peut littéralement sentir, alors que la scène et les murs vibrent, les deux musiciens tenter de dialoguer du mieux qu'ils peuvent, chacun lançant à l'autre des mélodies dans un langage différent de l'autre ; ils ne devraient pas pour se comprendre, mais par miracle ils y parviennent, ils résonnent, se défient, s'enlacent, s'affrontent et se complètent. Les morceaux s'enchainent comme un seul, ponctués seulement par deux escapades solo que s'autorisent chacun des musiciens pendant que l'autre reprend son souffle ou se décrispe les phalanges. Niveau anecdotes, Colin nous avouera être fan de Liturgy (personne n'est parfait) et être effaré de passer après eux et non avant (trop modeste), et aussi il a roté avant un morceau du rappel. Mais il s'est excusé comme un véritable gentleman. Voilà comment s'achève la dernière étape du périple de Colin Stetson et Sarah Neufeld, concluant la tournée de leur superbe disque collaboratif (ah oui une autre anecdote : Sarah elle même n'arrive pas à prononcer le titre de son disque. Allez tous ensemble : Never Were The Way She Was) : dans l'atmosphère cosy de la petite scène de la Maroquinerie. C'était aussi leur seul concert avec un volume décent de la soirée. Le destin, je vous dis.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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