The Vines

C'est le printemps, revoilà les australiens ! Deux ans tout juste après leur première publication, The Vines nous parachute son second opus Winning Days. A vrai dire, on n'y croyait plus tellement, car entre les nombreuses disputes, les crises d'hystérie sur les plateaux télé et une tournée mondiale qui avait mis à mal les nerfs des quatre garçons, on ne s'attendait pas vraiment à les revoir de sitôt. Que nenni, The Vines est allé recharger les batterie et retrouver un peu de calme sur ses terres natales, et par la même occasion enregistrer ces 11 nouvelles compositions.
Force est de constater que Winning Days est bien l'album patchwork et composite que l'on pouvait craindre, bricolé en tournée, rapidement ficelé en studio, et dés la première écoute, on ne peut que reconnaître son cruel manque de cohérence. Bien sûr, on hôchera volontiers de la tête sur "Ride" (qui rappelle beaucoup, mais alors beaucoup trop "Get Free"), on frappera sans doute du pied sur "Animal Machine" ou "She's got Something to Say" et ses faux airs de brit pop pas inintéressants, peut-être même qu'on se laissera surprendre à siffloter sur "Winning Days". Et après ? ... Après, The Vines s'engouffre tête baissée dans tous les pièges d'un deuxième album qui essaie médiocrement de réutiliser les grossières ficelles du premier. Des guitares étouffantes et hypertrophiées ("Evil Town"), un chant crasseux à la limite du supportable ("Animal Machine", "TV Pro"), on attend sans grande conviction le moment où tout cela va enfin décoller et prendre un peu de consistance. Mais Winning Days reste enlisé dans ses défauts, et la prod envahissante et ultra léchée de Rob Schnapf ne l'aide pas vraiment, alors que les australiens sont sans nul doute bien plus doués dans la spontanéité rock qui leur sied tant.
Paradoxalement, la fin de l'album plus calme et un peu plus appliquée offre par je n'sais quel miracle inespéré quelques pop songs sympathiques tels "Rainfall" et son côté Beach Boys, ou "Sunchild" ballade acoustique qui a le mérite d'être légère et épurée (autant faire simple parfois !).
Là où on attendait (au minimum) que le groupe conforte sa place dans le registre qui est le sien, on doit bien avouer que The Vines se prend les pieds dans le tapis et rate la marche avec assez peu d'élégance. Dommage.