The Vines
Melodia |
Label :
Sony |
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Resituons tout d'abord une énième fois le bazar, qui fait selon chacun la qualité et/ou le défaut du coupable... m'enfin bon, plus le défaut : un son direct, explicitement alimenté par les Beatles et Nirvana, soudé à une couleur rock-à-papa (d'Australie, comme ACDC, C.Q.F.D.). Même si les influences sont ultra évidentes et le goût nostalgique sur-abondant, pour peu qu'on ne joue pas l'exigence snob, on peut y trouver son compte. Sans à priori, ça pourrait très bien marcher...
Or la rengaine journalistique a également tendance à rappeler que le Craig Nicholls de leader est un fou dans sa tête, ce qui par ailleurs sied autant à son statut d'artiste qu'à sa coupe de cheveux... et c'est ça qui énerveu tout le mondeu ! Les simagrées et les poses de rockstar en carton ! Bah vient l'envie de dire "c'est tout à fait ça", ou presque. Le problème est peut être bien pris par le mauvais bout.
La pathologie de Nicholls est réelle. On se focalise sur les emprunts faciles et l'attitude mais c'est dans la plume que réside la maladie. Le gars esquisse de belles mélodies, pond de bons riffs bien gras (Hého ! "Scream" c'est quand même du bon !). Tout ce qu'il faut pour régaler et même réclamer du rab'... Cependant, en plus de souffrir du mimétisme aggravé que beaucoup lui reproche, Nicholls a deux grands écueils :
Un, Nicholls semble ne jamais parvenir à finir une chanson, ou du moins nous en donner l'impression. Nirvana et surtout les Pixies crachaient des titres qui parfois dépassait à peine la minute, et nous enchantaient. Chez The Vines, le format est court le plus souvent, et on arrive tout de même à être frustré. Car les idées fusent, sont parfois vraiment excitantes, mais Craiguo n'en fait jamais grand chose de plus que de courts trips, puis les enchaînent, soit dans un plan ABAB barbant, soit par un coq-à-l'âne fastoche. Exemple crevant les yeux, les cinquante-neuf brûlantes secondes de l'instrumental "Jamola" sont extraordinaires, mais restent à l'état de bref coup de collier sur le disque, entre deux chansons. On ose à peine imaginer ce qu'aurait donné un album introduit par une telle plage, et qui tiendrait toutes les promesses qu'elle implique... Et lorsque, comme de par hasard, perdu au milieu du disque, pile au centre des échantillons gratuits de chansons (quoi que, l'a fallu payer quand même !), les six minutes de "True As The Night" proposent enfin une véritable chanson, belle et entière.... bah avec sons aux parfums acoustiques et timbre vocal similaires, Soulwax a déjà fait tellement plus surprenant et palpitant (cf. leur Much Against...). Dans le même genre, on voudrait que le "She Is Gone" final ne s'arrête jamais, mais plie les gaules en moins de trois minutes...
Deux - et en logique conséquence, le gus semble ne pas savoir/vouloir choisir. De toutes ses idées, paraît ne jamais faire le tri, leur donner une logique, ou consciencieux de poser une atmosphère quelconque. Rock bourrin, acoustique, déferlante, accalmie, tension, ballade... ça donne tout dans tous les sens et on se démerde. Ce n'est pas un puzzle mais presque. On pourrait greffer un riff, bout de titre ou titre entier sur un autre pour l'aider à marcher droit. "Jamola" aurait justement fait un délire parfait dans un des kiffs rageurs mais trop sage qu'on nous propose... En résulte une sensation de surplus : pourquoi nous refiler dès le début "Get Out" (ersatz de son répertoire genre "Outathaway!") et ne pas nous impliquer directement par le riff de "Manger" ? Surtout pour nous refiler du "He's A Rocker" par la suite... Sensation à laquelle s'ajoute celle d'avoir affaire encore une fois à une cuvée sonore de The Vines (trop aime-dé-aire sérieux!) disposée aléatoirement sur disque. Le déjà cité et re-cité "Jamola" introduit le sus-mentionné "True As The Night"... échec et mat. Une démonstration qu'on pouvait déjà faire à l'époque avec les deux premiers titres de Highly Evolved : quelque chose ne va pas dans l'intention de la tracklist... Les symptômes étaient détectables dès Highly Evolved, et sont plus que jamais présents sur Melodia.
Diagnostic : sévères troubles bipolaires. Une énorme productivité d'une grande saveur, que Nicholls gâche par hyperactivité nuisible. Ça rend malade, tiens...
Or la rengaine journalistique a également tendance à rappeler que le Craig Nicholls de leader est un fou dans sa tête, ce qui par ailleurs sied autant à son statut d'artiste qu'à sa coupe de cheveux... et c'est ça qui énerveu tout le mondeu ! Les simagrées et les poses de rockstar en carton ! Bah vient l'envie de dire "c'est tout à fait ça", ou presque. Le problème est peut être bien pris par le mauvais bout.
La pathologie de Nicholls est réelle. On se focalise sur les emprunts faciles et l'attitude mais c'est dans la plume que réside la maladie. Le gars esquisse de belles mélodies, pond de bons riffs bien gras (Hého ! "Scream" c'est quand même du bon !). Tout ce qu'il faut pour régaler et même réclamer du rab'... Cependant, en plus de souffrir du mimétisme aggravé que beaucoup lui reproche, Nicholls a deux grands écueils :
Un, Nicholls semble ne jamais parvenir à finir une chanson, ou du moins nous en donner l'impression. Nirvana et surtout les Pixies crachaient des titres qui parfois dépassait à peine la minute, et nous enchantaient. Chez The Vines, le format est court le plus souvent, et on arrive tout de même à être frustré. Car les idées fusent, sont parfois vraiment excitantes, mais Craiguo n'en fait jamais grand chose de plus que de courts trips, puis les enchaînent, soit dans un plan ABAB barbant, soit par un coq-à-l'âne fastoche. Exemple crevant les yeux, les cinquante-neuf brûlantes secondes de l'instrumental "Jamola" sont extraordinaires, mais restent à l'état de bref coup de collier sur le disque, entre deux chansons. On ose à peine imaginer ce qu'aurait donné un album introduit par une telle plage, et qui tiendrait toutes les promesses qu'elle implique... Et lorsque, comme de par hasard, perdu au milieu du disque, pile au centre des échantillons gratuits de chansons (quoi que, l'a fallu payer quand même !), les six minutes de "True As The Night" proposent enfin une véritable chanson, belle et entière.... bah avec sons aux parfums acoustiques et timbre vocal similaires, Soulwax a déjà fait tellement plus surprenant et palpitant (cf. leur Much Against...). Dans le même genre, on voudrait que le "She Is Gone" final ne s'arrête jamais, mais plie les gaules en moins de trois minutes...
Deux - et en logique conséquence, le gus semble ne pas savoir/vouloir choisir. De toutes ses idées, paraît ne jamais faire le tri, leur donner une logique, ou consciencieux de poser une atmosphère quelconque. Rock bourrin, acoustique, déferlante, accalmie, tension, ballade... ça donne tout dans tous les sens et on se démerde. Ce n'est pas un puzzle mais presque. On pourrait greffer un riff, bout de titre ou titre entier sur un autre pour l'aider à marcher droit. "Jamola" aurait justement fait un délire parfait dans un des kiffs rageurs mais trop sage qu'on nous propose... En résulte une sensation de surplus : pourquoi nous refiler dès le début "Get Out" (ersatz de son répertoire genre "Outathaway!") et ne pas nous impliquer directement par le riff de "Manger" ? Surtout pour nous refiler du "He's A Rocker" par la suite... Sensation à laquelle s'ajoute celle d'avoir affaire encore une fois à une cuvée sonore de The Vines (trop aime-dé-aire sérieux!) disposée aléatoirement sur disque. Le déjà cité et re-cité "Jamola" introduit le sus-mentionné "True As The Night"... échec et mat. Une démonstration qu'on pouvait déjà faire à l'époque avec les deux premiers titres de Highly Evolved : quelque chose ne va pas dans l'intention de la tracklist... Les symptômes étaient détectables dès Highly Evolved, et sont plus que jamais présents sur Melodia.
Diagnostic : sévères troubles bipolaires. Une énorme productivité d'une grande saveur, que Nicholls gâche par hyperactivité nuisible. Ça rend malade, tiens...
Sans intérêt 8/20 | par X_YoB |
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