Eiffel
Foule Monstre |
Label :
PIAS |
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Comme une envie soudaine de faire de la musique, Eiffel est un jouet que l'on sort d'un placard pour Estelle, Romain et les deux Nicolas. En 2011, deux ans après "A Tout Moment" et son tube éponyme, le groupe peut se réunir dans la quiétude de son propre studio (dit "des Romanos") pour reprendre du service.
Devenus experts en arrangements fouillés, les comparses, et surtout le mastermind Romain Humeau, continuent les expérimentations orchestrales amorcées sur l'album précédent. Les chansons s'étirent, le son est vaste, la production est grandiloquente .. peut-être parfois trop ? La chanson-titre, entre rêverie acoustique et ballade électro-pop, rend bien compte de ces schémas hybrides dans lesquels le groupe se plait à se perdre. Plus loin, "Chanson Trouée" ou "Puerta Del Angel" reprennent encore ce thème, mi-acoustique mi-électr(on)ique, évoquant discrétement Radiohead, période In Rainbows. On reste aussi bien sûr dans des classiques, avec les tubes carrés et efficaces ("Place de Mon Coeur", en forme d'hymne, "Le Même Train", "Chamade") et du bon gros rock burné ("Frères Ennemis", "Lust for Power", "Death's Dance"), c'est moins fin, mais c'est aussi là dedans qu'on reconnait Eiffel. Dans le même temps, on a affaire à des ovnis; "Chaos of Myself" et "Venus from Passiflore", aux rythmiques de synthèse et voix presque rapée; un son que Romain Humeau exploitera d'autant plus sur ses futurs albums solos, à l'époque encore en gestation.
Des enregistrements parasites sur la fin des morceaux, où l'on entend des bribes de conversations informelles, génèrent une sensation de brouillon. Cette technique de feedback, qui consiste à laisser volontairement un passage non-musical sur un morceau (comme un larsène) lui devant alors propre, dénote là encore avec le reste de la discographie du groupe.
Mention spéciale au rock de "Lust for Power" sur lequel un certain Bertrand Cantat, proche du groupe depuis bien longtemps (Romain avait été arrangeur pour Noir Désir sur "Des Visages, Des Figures") vient poser son timbre venimeux.
Fidèle à son amour de éclectisme, Eiffel rend une nouvelle fois hommage à ses héros de jeunesse sur cet album. On pense à la versatilité pop de XTC, à l'instinct touche-à-tout de Damon Albarn (jusque dans cette pochette qui évoque explicitement l'univers graphique de Gorillaz), et comme mentionné plus haut, au son chimérique de Radiohead post-Kid A. La production très compressée et le format "gros son" de la plupart des morceaux rend parfois l'écoute un peu oppressante, mais l'ensemble se tient et fait office d'une belle suite à "A Tout Moment", bien que légèrement en deçà. Qu'importe, la suite n'en sera que plus passionnante.
Devenus experts en arrangements fouillés, les comparses, et surtout le mastermind Romain Humeau, continuent les expérimentations orchestrales amorcées sur l'album précédent. Les chansons s'étirent, le son est vaste, la production est grandiloquente .. peut-être parfois trop ? La chanson-titre, entre rêverie acoustique et ballade électro-pop, rend bien compte de ces schémas hybrides dans lesquels le groupe se plait à se perdre. Plus loin, "Chanson Trouée" ou "Puerta Del Angel" reprennent encore ce thème, mi-acoustique mi-électr(on)ique, évoquant discrétement Radiohead, période In Rainbows. On reste aussi bien sûr dans des classiques, avec les tubes carrés et efficaces ("Place de Mon Coeur", en forme d'hymne, "Le Même Train", "Chamade") et du bon gros rock burné ("Frères Ennemis", "Lust for Power", "Death's Dance"), c'est moins fin, mais c'est aussi là dedans qu'on reconnait Eiffel. Dans le même temps, on a affaire à des ovnis; "Chaos of Myself" et "Venus from Passiflore", aux rythmiques de synthèse et voix presque rapée; un son que Romain Humeau exploitera d'autant plus sur ses futurs albums solos, à l'époque encore en gestation.
Des enregistrements parasites sur la fin des morceaux, où l'on entend des bribes de conversations informelles, génèrent une sensation de brouillon. Cette technique de feedback, qui consiste à laisser volontairement un passage non-musical sur un morceau (comme un larsène) lui devant alors propre, dénote là encore avec le reste de la discographie du groupe.
Mention spéciale au rock de "Lust for Power" sur lequel un certain Bertrand Cantat, proche du groupe depuis bien longtemps (Romain avait été arrangeur pour Noir Désir sur "Des Visages, Des Figures") vient poser son timbre venimeux.
Fidèle à son amour de éclectisme, Eiffel rend une nouvelle fois hommage à ses héros de jeunesse sur cet album. On pense à la versatilité pop de XTC, à l'instinct touche-à-tout de Damon Albarn (jusque dans cette pochette qui évoque explicitement l'univers graphique de Gorillaz), et comme mentionné plus haut, au son chimérique de Radiohead post-Kid A. La production très compressée et le format "gros son" de la plupart des morceaux rend parfois l'écoute un peu oppressante, mais l'ensemble se tient et fait office d'une belle suite à "A Tout Moment", bien que légèrement en deçà. Qu'importe, la suite n'en sera que plus passionnante.
Bon 15/20 | par Lulum |
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