...And You Will Know Us By The Trail Of Dead
IX |
Label :
Superball Music |
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La spontanéité du furieux Lost Songs, de par sa composition punk, sa production, en rapport direct avec l'arrivée de Jamie Miller, laissait entrevoir une nouvelle page pour le ...Trail Of Dead, voire un retour modéré aux sources. Un véritable bonheur après une série d'albums à la grandiloquence similaire... dont IX est un curieux faux-jumeau.
Rapidement, on comprend que cette nouvelle galette hésite à percer la chrysalide créative que son prédécesseur déchirait sans détour. Les pistes nous sont brouillées, moins immédiates, enchaînant déjà-vu irritant et savoir-faire réjouissant, troubles mélodiques compulsifs et véritables moments de grâce. On a l'impression que le quatuor tente de concilier le meilleur de ses mondes. Il parvient à en tirer essentiellement du bon. Car fort heureusement, on est vite débarrassé du titre d'ouverture, non pas honteux mais sans intérêt tant Keely semble chanter toujours la même chanson en début de disque, pour glisser progressivement sur une tracklist bien plus passionnante. Et si on a l'impression qu'on nous "tease", qu'on nous annonce des panards soniques sans résultat à deux-trois reprises, comme le fait le réussi mais sage "The Ghost Within", plus rien d'encombrant ne croisera notre chemin passé l'anecdote de l'album.
Contrairement à Lost Songs, une partie des titres prennent donc le risque de canaliser leur tension. Cela peut être frustrant sur le suspens inassouvie de "Jaded Apostles" puis plutôt encourageant sur "A Million Random Digits", ce chien méchant tenu en laisse, grognant un joli mini-solo bruitiste à travers sa muselière, sans pouvoir sauter à la gorge.
Là où cela devient bénéfique, c'est avec un titre de l'allure de "Lie Without A Liar". Trônant en première partie de disque comme un moment à part, au milieu des titres plus calmes et modestes, attendant qu'on l'adore ou qu'on le déteste, il consacre Jamie Miller de façon définitive. Avec son aura radiophonique entre My Vitriol et Sparta et la première apparition de Miller au chant, le tube bouleverse le calme apparent de la moitié de disque et notre vision du groupe à la fois. On nous fait prendre acte de l'incroyable apport du bonhomme, dont l'excentricité succède parfaitement à la pudeur de Kevin Allen. Et davantage, car en plus de réveiller les guitares par autant de technique que de bruit, ses compétences enrichissent à merveille les parties de batterie (sans que le casseur de fût de Snot rompe toute cohérence) et rabotent sans doute la production parfois trop proprette avec laquelle les deux têtes pensantes avaient tendance à nous tartiner les oreilles...
Quant à cette tension retenue, pour y revenir et avec la même logique, c'en est finalement délicieux avec le magnifique "The Dragonfly Queen", dont l'atmosphère folk vient rafraîchir le disque à mi-parcours. D'autant plus délicieux lorsqu'on s'aperçoit qu'il déposait en réalité discrètement la première flèche d'un arc sonore que le post-rock obstinato "How To Avoid Huge Ships" va lentement tendre et décocher, aidé de piano, de violoncelle, et de saturation bien entendu... S'engage alors une seconde partie d'album enfin explosive : une déferlante aérienne de six minutes par Keely, un voyage spatial gueulard de plus de sept par Reece. On a peur de retomber dans le Concept avec un grand "c" que Lost Songs avait su estomper, surtout quand un autre instrumental post-rock ramène sa fraise, aux allures de vieillerie digne de Jethro Tull... Mais tout est si bien maîtrisé qu'on ne peut que constater que le groupe s'amuse ici sans gaver son auditoire. On en rirait presque sur le final "Sound Of Silk", dont la mélodie basique est un grossier prétexte à des détournements purs et simples de sa plage, vers des rythmes orientaux inédits d'abord, puis une petite conclusion musclée aux frontières de Soundgarden...
Surtout après un regain comme Lost Songs sortis de nulle part, IX est étonnamment une formidable cuvée pour l'imposante discographie du groupe, dont on n'attendait pas autant d'énergie et d'amusement. Le désormais trio infernal Keely-Reece-Miller s'échangent guitares et batterie autour de l'afro du grand bassiste Fulbright, et la clique promet encore d'enthousiasmantes surprises...
...comme nous le prouve immédiatement Tao Of The Dead – Part III ! Suite de l'épopée sonique entamée sur l'album éponyme, ce supplément reprend le principe de son second disque : une plage de vingt minutes combinant cinq titres distincts fondus les uns dans les autres, pour un résultat jouissif. Avaient-ils gardé le meilleur pour la fin ?! La meilleure de toutes les parties du Tao, tant elle est fluide et éblouissante, synthétisant et prolongeant ce IX, de la citation de My Vitriol aux rythmes orientaux en passant par les guitares magiques et bruitistes, et plus encore... tel le parfait bouquet final...
Rapidement, on comprend que cette nouvelle galette hésite à percer la chrysalide créative que son prédécesseur déchirait sans détour. Les pistes nous sont brouillées, moins immédiates, enchaînant déjà-vu irritant et savoir-faire réjouissant, troubles mélodiques compulsifs et véritables moments de grâce. On a l'impression que le quatuor tente de concilier le meilleur de ses mondes. Il parvient à en tirer essentiellement du bon. Car fort heureusement, on est vite débarrassé du titre d'ouverture, non pas honteux mais sans intérêt tant Keely semble chanter toujours la même chanson en début de disque, pour glisser progressivement sur une tracklist bien plus passionnante. Et si on a l'impression qu'on nous "tease", qu'on nous annonce des panards soniques sans résultat à deux-trois reprises, comme le fait le réussi mais sage "The Ghost Within", plus rien d'encombrant ne croisera notre chemin passé l'anecdote de l'album.
Contrairement à Lost Songs, une partie des titres prennent donc le risque de canaliser leur tension. Cela peut être frustrant sur le suspens inassouvie de "Jaded Apostles" puis plutôt encourageant sur "A Million Random Digits", ce chien méchant tenu en laisse, grognant un joli mini-solo bruitiste à travers sa muselière, sans pouvoir sauter à la gorge.
Là où cela devient bénéfique, c'est avec un titre de l'allure de "Lie Without A Liar". Trônant en première partie de disque comme un moment à part, au milieu des titres plus calmes et modestes, attendant qu'on l'adore ou qu'on le déteste, il consacre Jamie Miller de façon définitive. Avec son aura radiophonique entre My Vitriol et Sparta et la première apparition de Miller au chant, le tube bouleverse le calme apparent de la moitié de disque et notre vision du groupe à la fois. On nous fait prendre acte de l'incroyable apport du bonhomme, dont l'excentricité succède parfaitement à la pudeur de Kevin Allen. Et davantage, car en plus de réveiller les guitares par autant de technique que de bruit, ses compétences enrichissent à merveille les parties de batterie (sans que le casseur de fût de Snot rompe toute cohérence) et rabotent sans doute la production parfois trop proprette avec laquelle les deux têtes pensantes avaient tendance à nous tartiner les oreilles...
Quant à cette tension retenue, pour y revenir et avec la même logique, c'en est finalement délicieux avec le magnifique "The Dragonfly Queen", dont l'atmosphère folk vient rafraîchir le disque à mi-parcours. D'autant plus délicieux lorsqu'on s'aperçoit qu'il déposait en réalité discrètement la première flèche d'un arc sonore que le post-rock obstinato "How To Avoid Huge Ships" va lentement tendre et décocher, aidé de piano, de violoncelle, et de saturation bien entendu... S'engage alors une seconde partie d'album enfin explosive : une déferlante aérienne de six minutes par Keely, un voyage spatial gueulard de plus de sept par Reece. On a peur de retomber dans le Concept avec un grand "c" que Lost Songs avait su estomper, surtout quand un autre instrumental post-rock ramène sa fraise, aux allures de vieillerie digne de Jethro Tull... Mais tout est si bien maîtrisé qu'on ne peut que constater que le groupe s'amuse ici sans gaver son auditoire. On en rirait presque sur le final "Sound Of Silk", dont la mélodie basique est un grossier prétexte à des détournements purs et simples de sa plage, vers des rythmes orientaux inédits d'abord, puis une petite conclusion musclée aux frontières de Soundgarden...
Surtout après un regain comme Lost Songs sortis de nulle part, IX est étonnamment une formidable cuvée pour l'imposante discographie du groupe, dont on n'attendait pas autant d'énergie et d'amusement. Le désormais trio infernal Keely-Reece-Miller s'échangent guitares et batterie autour de l'afro du grand bassiste Fulbright, et la clique promet encore d'enthousiasmantes surprises...
...comme nous le prouve immédiatement Tao Of The Dead – Part III ! Suite de l'épopée sonique entamée sur l'album éponyme, ce supplément reprend le principe de son second disque : une plage de vingt minutes combinant cinq titres distincts fondus les uns dans les autres, pour un résultat jouissif. Avaient-ils gardé le meilleur pour la fin ?! La meilleure de toutes les parties du Tao, tant elle est fluide et éblouissante, synthétisant et prolongeant ce IX, de la citation de My Vitriol aux rythmes orientaux en passant par les guitares magiques et bruitistes, et plus encore... tel le parfait bouquet final...
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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