Bauhaus

Trois jours avant la réédition sous forme de coffret les cinq précédents opus, Beggars Banquet sort cet album qui compile les 7" du groupe.
Outre un intérêt limité de l'opération depuis 1979-1983, Crackle, Gotham, ou ...And Remains, on prend quand même plaisir à retrouver le meilleur de la bande à Murphy depuis In The Flat Field jusqu'à Burning From The Inside (Go Away White est laissé de côté).
L'album contient 20 titres dont trois bonus : "Paranoia Paranoia", "Spirit In The Sky" et "Bela lugosi's Dead -Tomb Raider mix" (What the fuck ???).
Pour ce qui me concerne, c'est l'occasion de me replonger dans les compositions léchées et la voix flamboyante de Peter Murphy. C'est aussi une immersion rafraichissante dans les années 80 et ce qu'elles faisaient de mieux. Alors je me dis pourquoi pas, oui, pourquoi pas pour les branleurs de 20 piges ? ça les changera sans doute des post punk emo gothic dont on nous saoule les oreilles en mainstream, on pourra leur dire "tu vois petit, tes idoles n'ont rien inventées !"
L'occasion pour moi de repasser "Telegram Sam", "Scope", "Dark Entries" ou "Ziggy Stardust", et de sortir le bédo de 25 ans que je conservais dans une boite, en souvenir et que j'avais prévu de ne fumer qu'en cas d'extrême urgence (on verra bien le goût qu'il a encore...) Et puis putain, cette ligne de basse sur "Bella Lugosi's Dead", c'est quand même pas de la merde !
Pour les autres, ce qui croient encore que Bauhaus n'est qu'un groupe de la première vague gothique, ça sera l'occasion de constater que le répertoire est plus subtile, qu'il glisse vers la période Glitter de Slade ou T-Rex ("Telegram Sam") en traversant les effluves berlinoises d'un "Ziggy Stardust" défoncé au crack, car ça serait une monumentale erreur de ne voir en Bauhaus qu'un clone des Systers of Mercy.
Bauhaus les a tous défoncés et a préféré mourir que de disparaitre, obéissant là au précepte du Loner : "it's better to burn out than to fade away".