Film School
Film School |
Label :
Beggars Banquet |
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Ce sont des spirales de guitares qui accueillent l'auditeur à l'écoute de cet album qu'on n'avait pas venu venir et qui marque pourtant les esprits d'entrée (l'intro bizarroïde et envoûtante).
On sent chez ce jeune groupe de Californie le désir de ne pas céder à la facilité. Les ponts distordus joignent des mélodies inouïes au travers de crevasse psychédélique à faire pâlir de peur le plus impétueux des équilibristes. Parce que Film School c'est avant tout un désir incessant de monter en altitude pour ensuite mieux redescendre en flèche ("Brake") ou bien brouiller petit à petit les pistes à grand renfort de saturations ("Sick Of The Shame"). On voyage bien loin. Et c'est là que le groupe se démarque tant des autres.
Ces chansons deviennent vite des assauts soniques visant les délires les plus abstraits sans jamais tomber dans la confusion. L'épique single "On & On" balance ainsi entre plusieurs ambiances, tantôt en apesanteur, tantôt flamboyante. Les guitares soniques de "Harmed" ou du fulgurant "Breet" s'additionnent pour donner ce qu'il faut de puissance et de créativité à un ensemble très personnel, erratique et aussi un peu fougueux. C'est frénétique par moment comme envoûtant aussi. Les mélodies prennent le temps de pénétrer cette atmosphère sombre si particulière dont semble s'être entiché le groupe avec un malin plaisir. On retrouve une grâce éthérée toute particulière sur des morceaux tels "PS" qui subjugue et impressionne. Il y a tant dans ce quatuor là. Du culot, un amour pour les saturations et une maturité au-delà de la moyenne.
Les altitudes stratosphériques sont souvent atteintes au cours d'envolées du plus bel effet, tout en superposition et enrichissement progressif. Ainsi "11 : 11" se révèle particulièrement époustouflant par sa dimension apocalyptique, tout en crescendo et chant illuminé, montant en puissance progressivement.
Tout est versatile dans ce jeu: les digressions, rappelant plusieurs fantômes, le tricotage de guitares jusqu'à une joyeuse pelote de saturations, les chants mi-doux, mi-obscurs, les effets stroboscopiques. Et entre semi-ballades sombres ("Like You Know") et titres sismiques ("He's A Deepdeep Lake"), il y a toujours de la place pour une certaine majesté mélancolique, bouillonnantes et indomptables.
Impossible de reprendre son souffle tant ce disque nous tient en haleine de bout en bout de manière lancinante.
Une expérience spirituelle, instinctive et charnelle qui renoue avec les vertus euphorisantes du rock.
On sent chez ce jeune groupe de Californie le désir de ne pas céder à la facilité. Les ponts distordus joignent des mélodies inouïes au travers de crevasse psychédélique à faire pâlir de peur le plus impétueux des équilibristes. Parce que Film School c'est avant tout un désir incessant de monter en altitude pour ensuite mieux redescendre en flèche ("Brake") ou bien brouiller petit à petit les pistes à grand renfort de saturations ("Sick Of The Shame"). On voyage bien loin. Et c'est là que le groupe se démarque tant des autres.
Ces chansons deviennent vite des assauts soniques visant les délires les plus abstraits sans jamais tomber dans la confusion. L'épique single "On & On" balance ainsi entre plusieurs ambiances, tantôt en apesanteur, tantôt flamboyante. Les guitares soniques de "Harmed" ou du fulgurant "Breet" s'additionnent pour donner ce qu'il faut de puissance et de créativité à un ensemble très personnel, erratique et aussi un peu fougueux. C'est frénétique par moment comme envoûtant aussi. Les mélodies prennent le temps de pénétrer cette atmosphère sombre si particulière dont semble s'être entiché le groupe avec un malin plaisir. On retrouve une grâce éthérée toute particulière sur des morceaux tels "PS" qui subjugue et impressionne. Il y a tant dans ce quatuor là. Du culot, un amour pour les saturations et une maturité au-delà de la moyenne.
Les altitudes stratosphériques sont souvent atteintes au cours d'envolées du plus bel effet, tout en superposition et enrichissement progressif. Ainsi "11 : 11" se révèle particulièrement époustouflant par sa dimension apocalyptique, tout en crescendo et chant illuminé, montant en puissance progressivement.
Tout est versatile dans ce jeu: les digressions, rappelant plusieurs fantômes, le tricotage de guitares jusqu'à une joyeuse pelote de saturations, les chants mi-doux, mi-obscurs, les effets stroboscopiques. Et entre semi-ballades sombres ("Like You Know") et titres sismiques ("He's A Deepdeep Lake"), il y a toujours de la place pour une certaine majesté mélancolique, bouillonnantes et indomptables.
Impossible de reprendre son souffle tant ce disque nous tient en haleine de bout en bout de manière lancinante.
Une expérience spirituelle, instinctive et charnelle qui renoue avec les vertus euphorisantes du rock.
Parfait 17/20 | par Vic |
Posté le 28 décembre 2006 à 21 h 31 |
On est tous d'accord là dessus, la Californie ne nous refourgue pas que des bonnes choses sur le plan musical. Et loin de ça en fait...
Mais débarrassez vous de ces craintes et de ce scepticisme automatique (largement justifiées cependant) vis à vis de ce que l'on peut vous proposer depuis ce mythique état.
Pensez aux récents, par exemple, Album Leaf ou Alaska! pour tenter d'apprécier, de savourer ce cd à sa juste valeur.
Et le choix de ces 2 exemples n'est pas anodin, dans le sens où on peut considérer que ce disque comporte un savant mélange de ces 2 artistes (parmi d'autres).
D'autres part, Film School ne devrait pas avoir de difficultés à vous séduire, car même en tentant une roulette russe musicale en ne se procurant qu'une infime partie du disque, il ne devrait pas avoir de mauvaises surprises, la qualité étant (indéniablement) remarquablement endurante sur tout le long.
Des belles démonstrations de mélancolie, ainsi que de superbes compositions mélodiques et profondes, voilà ce qui est probablement l'essence de cette perle.
Une musique relativement triste, très undergound et très puissante en terme de stimulations des sens. Rares sont les disques atteignant une telle qualité, étonnant que celui là n'est pas fait plus de bruit.
Un disque planant et profond, vivement recommandé à tous les rêveurs, voyageurs (les deux font d'ailleurs la paire, dans la plupart des cas) et aux autres inconditionnels de frissons et de larmes.
Quand tous les éléments de la recette y sont, et que le tout est préparé avec soin et avec talent, on a beau dire, mais ça passe vraiment tout seul. Et c'est peut être aussi cette facilité d'appréhension qui différencie dans beaucoup de cas, un disque moyen (donc difficilement digérable) à un excellent disque concocté amoureusement, épargné de quelconques et inutiles rajouts qui ne fait souvent qu'alourdir et rendre indigeste la galette.
Et oui, on peut l'affirmer, Film School a très bien visé, et atteint ici le but recherché par n'importe quel groupe rock ambitieux.
Un disque exceptionnel en somme.
Mais débarrassez vous de ces craintes et de ce scepticisme automatique (largement justifiées cependant) vis à vis de ce que l'on peut vous proposer depuis ce mythique état.
Pensez aux récents, par exemple, Album Leaf ou Alaska! pour tenter d'apprécier, de savourer ce cd à sa juste valeur.
Et le choix de ces 2 exemples n'est pas anodin, dans le sens où on peut considérer que ce disque comporte un savant mélange de ces 2 artistes (parmi d'autres).
D'autres part, Film School ne devrait pas avoir de difficultés à vous séduire, car même en tentant une roulette russe musicale en ne se procurant qu'une infime partie du disque, il ne devrait pas avoir de mauvaises surprises, la qualité étant (indéniablement) remarquablement endurante sur tout le long.
Des belles démonstrations de mélancolie, ainsi que de superbes compositions mélodiques et profondes, voilà ce qui est probablement l'essence de cette perle.
Une musique relativement triste, très undergound et très puissante en terme de stimulations des sens. Rares sont les disques atteignant une telle qualité, étonnant que celui là n'est pas fait plus de bruit.
Un disque planant et profond, vivement recommandé à tous les rêveurs, voyageurs (les deux font d'ailleurs la paire, dans la plupart des cas) et aux autres inconditionnels de frissons et de larmes.
Quand tous les éléments de la recette y sont, et que le tout est préparé avec soin et avec talent, on a beau dire, mais ça passe vraiment tout seul. Et c'est peut être aussi cette facilité d'appréhension qui différencie dans beaucoup de cas, un disque moyen (donc difficilement digérable) à un excellent disque concocté amoureusement, épargné de quelconques et inutiles rajouts qui ne fait souvent qu'alourdir et rendre indigeste la galette.
Et oui, on peut l'affirmer, Film School a très bien visé, et atteint ici le but recherché par n'importe quel groupe rock ambitieux.
Un disque exceptionnel en somme.
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