Jack White
Blunderbuss |
Label :
Third Man |
||||
Pendant très longtemps les fans ont espéré entendre un jour un projet solo de Jack White. Treize ans après la sortie du premier album des White Stripes, Blunderbuss voit le jour.
Comme d'habitude avec les opus des différents groupes de Jack, on s'attend à l'application de "la méthode Led Zeppelin" avec un morceau d'ouverture de toute beauté. Un titre avec un riff accrocheur, une ambiance immédiatement posée, ou tout simplement directement une claque en pleine figure. Dans Blunderbuss c'est "Missing Pieces" qui tient ce rôle et le résultat est plaisant, mais pas extraordinaire non plus. Les premières notes sont entêtantes voire même intrigantes et ça titille assez bien l'oreille jusqu'à entendre ce que, avouons-le, on attend tous : le son de guitare si caractéristique de Jack White. Et pour ne pas faire dans la dentelle, il arrive sur un solo court et vraiment bien mené qui sera suivi d'un solo de synthé. Ce morceau d'ouverture est bien sympathique, mais il n'arrive pas à la cheville des autres premières pistes d'albums écrits par Jack. C'est un léger raté, mais c'est très appréciable quand même. Et il permet surtout d'introduire la principale force de cette œuvre qui est la voix de Jack.
Disons-le tout de suite, elle est un des grands points forts de cet album. On pourrait même croire qu'il a pris des cours de chant l'année précédente. Bien sûr il a toujours son phrasé assez caractéristique, mais il aime jongler entre chant calme, doux et agressif. Il fait trembler sa voix sur certaines pistes et la rend rassurante sur d'autres. En fait il commence vraiment à avoir une large palette et ça ne peut qu'être bénéfique pour la suite.
On poursuit avec ce qui sera le second single "Sixteen Saltines". Là on retrouve la rage propre aux White Stripes. Ça envoie sec, ça retourne comme il faut et ça donne surtout la patate. Et quelle surprise lorsqu'il sort malicieusement ce son si spécial de guitare, qui provient en fait d'une pédale d'effet pour basse. Les chœurs féminins sont très appréciables aussi. Un morceau taillé pour le live, tout comme la suivante "Freedom At 21". Un bon riff, un travail astucieux sur la batterie, un phrasé bien trouvé et l'effet sur le troisième couplet "guitare à gauche / voix à droite" est surprenant les premières fois, mais efficace à chaque coup. C'est un petit coup de génie et pourtant c'est une idée simple. Que dire du solo épileptique qui s'ensuit... c'est sa marque. Cette piste c'est du grand Jack White, autant sur la composition que dans la production et le mixage.
Après trois bons morceaux qui bougent bien, place au calme maintenant avec le premier single "Love Interruption". Un total décalage entre l'ambiance posée et les paroles assez dures. L'univers de Jack peut vite devenir déroutant pour qui ne le suit pas depuis des années. Un titre plaisant, mais j'ai vite le syndrome de la chanson trop entendue en peu de temps. En tout cas c'est un très beau duo avec la chanteuse Ruby Amanfu. Arrive ensuite le morceau éponyme "Blunderbuss", avec une introduction qui fait directement penser à Neil Young. Cette piste est très jolie et entraînante, puis ça fait du bien d'entendre de la contrebasse, du piano et du violon. Une belle réussite. On enchaîne maintenant avec la sixième piste et après les deux chansons calmes "Love Interruption" et "Blunderbuss", il se passe ce que je crains souvent dans les albums : trois chansons calmes à la suite. Déjà que deux c'est parfois limite, là Jack n'y échappe pas. "Hypocritical Kiss" est encore un morceau apaisé avec une belle intro au piano. Ça n'enlève rien à la qualité de ce titre, mais j'ai souvent du mal à écouter plusieurs chansons calmes d'affilée. Surtout quand elles sont mises juste après une décharge d'énergie, ça coupe l'élan et peut faire relâcher l'attention. Ça devient donc un défaut de mon point de vue. Mais en oubliant ce détail, "Hypocritical Kiss" est une chanson vraiment plaisante qui tient surtout sa force du piano très présent.
"Weep Themselves To Sleep" est là pour "réveiller". Le piano tient encore le rôle principal, mais sait se faire plus discret pour laisser la place à deux solos de guitares épileptiques qui se chevauchent. Le phrasé est aussi très intéressant dans ce morceau. Pour cet album Jack a décidé de faire une reprise de Little Willie John, "I'm Shakin'"... et quel choix judicieux ! Ce morceau est jouissif. Il donne le sourire et on a immédiatement envie de danser partout en faisant du playback et en prenant une pose bien cool. Genre tout le monde te regarde chanter, mais toi tu ne penses qu'à faire des clins d'œil aux belles minettes juste devant la scène (Quoi ? Personne n'a fait ça en l'écoutant ?). Les chœurs féminins, les hand-claps, le solo de guitare, le chant de Jack, mais tout, absolument tout est bon dans ce morceau.
Vient à présent "Trash Tongue Talker", qui je dois dire à un air qui me fait penser à "How Do You Sleep ?" de John Lennon, c'est donc très appréciable. À la différence près que Mr. White a une voix qui semble un peu éraillée. Le piano mène une nouvelle fois la danse, bien soutenu par la batterie et la basse. Une chanson qui sonnerait bien dans un bar.
Avec "Hip (Eponymous) Poor Boy" on a l'impression qu'il nous chante une berceuse dansante. Mais elle s'écoute quand même très facilement et on s'étonne même de la repasser plusieurs fois de suite. "I Guess I Should Go To Sleep" a un côté très jazzy que j'adore même s'il ne reste pas sur tout le morceau. Et les chœurs sont une nouvelle fois les bienvenues. Il y a un très bon solo de piano, on s'y croirait vraiment dans ce bar enfumé. Et la surprise apportée par la voix : Jack tient bien les notes aiguës ... quand je dis qu'il a dû prendre des cours de chant. L'avant-dernier morceau, "On And On And On", aurait pu se retrouver sur Consoler Of The Lonely des Raconteurs avec son ambiance rappelant "Rich Kid Blues". Jack a une voix très envoûtante, on écoute attentivement ses paroles jusqu'à être transporté par ce morceau.
Et on finit avec "Take Me With You When You Go". J'avoue que je commençais à être un peu déçu de cette chanson de fermeture, une fin chantée en communion avec les chœurs ça ne me bottais pas trop. Puis l'instant de grâce arrive aux alentours de la deuxième minute : le piano se lance en faisant une descente de notes, l'orgue le suit et là BAM ! La guitare avec le son si particulier de White arrive soutenue par la batterie, le violon rempli le petit vide, c'est l'extase. Jack, pris d'un excès de génie, s'offre même l'audace d'adopter un phrasé à la Robert Plant sur un couplet chanté d'une traite sans respirer. Il sera suivi des chœurs féminins qui lui répondent pareillement par un couplet chanté d'une traite. Mr. White décide donc d'utiliser son arme ultime pour les mettre à terre et nous balance un solo de guitare de folie, avec une technique et une intelligence de jeu maîtrisées. Bon ils font tout de même copain-copines et chantent les couplets suivants ensemble, mais toujours d'une seule traite. Après cette magnifique performance, place à la montée en puissance. Piano/orgue/guitares/batterie, tout doit y passer et la sauce doit monter. "Take me with you when you go, girl ; Take me anywhere you go" est sublimement chanté et la dernière note toute en finesse nous achève.
L'album se clôture et là se dessine sur notre visage un immense sourire. On prend le temps de se poser et de réaliser que l'on vient d'écouter un album riche et varié comme l'est Consoler Of The Lonely des Raconteurs. Et qui rappelle aussi à de nombreuses reprises la profondeur et l'intelligence des compositions du Get Behind Me Satan des White Stripes. Jack a su puiser dans ses influences folk-country-blues-soul-rythm'n'blues-rock des 50's aux 70's, pour nous pondre un album qui peut nous faire penser à des artistes comme Neil Young, Bob Dylan, Rolling Stones (période Exil On Main St.), Little Willie John et tant d'autres de ces périodes.
Jack White a mis du temps à le faire, mais quand on entend ce résultat ça valait énormément le coup. Il a admirablement réussi son premier album solo.
Comme d'habitude avec les opus des différents groupes de Jack, on s'attend à l'application de "la méthode Led Zeppelin" avec un morceau d'ouverture de toute beauté. Un titre avec un riff accrocheur, une ambiance immédiatement posée, ou tout simplement directement une claque en pleine figure. Dans Blunderbuss c'est "Missing Pieces" qui tient ce rôle et le résultat est plaisant, mais pas extraordinaire non plus. Les premières notes sont entêtantes voire même intrigantes et ça titille assez bien l'oreille jusqu'à entendre ce que, avouons-le, on attend tous : le son de guitare si caractéristique de Jack White. Et pour ne pas faire dans la dentelle, il arrive sur un solo court et vraiment bien mené qui sera suivi d'un solo de synthé. Ce morceau d'ouverture est bien sympathique, mais il n'arrive pas à la cheville des autres premières pistes d'albums écrits par Jack. C'est un léger raté, mais c'est très appréciable quand même. Et il permet surtout d'introduire la principale force de cette œuvre qui est la voix de Jack.
Disons-le tout de suite, elle est un des grands points forts de cet album. On pourrait même croire qu'il a pris des cours de chant l'année précédente. Bien sûr il a toujours son phrasé assez caractéristique, mais il aime jongler entre chant calme, doux et agressif. Il fait trembler sa voix sur certaines pistes et la rend rassurante sur d'autres. En fait il commence vraiment à avoir une large palette et ça ne peut qu'être bénéfique pour la suite.
On poursuit avec ce qui sera le second single "Sixteen Saltines". Là on retrouve la rage propre aux White Stripes. Ça envoie sec, ça retourne comme il faut et ça donne surtout la patate. Et quelle surprise lorsqu'il sort malicieusement ce son si spécial de guitare, qui provient en fait d'une pédale d'effet pour basse. Les chœurs féminins sont très appréciables aussi. Un morceau taillé pour le live, tout comme la suivante "Freedom At 21". Un bon riff, un travail astucieux sur la batterie, un phrasé bien trouvé et l'effet sur le troisième couplet "guitare à gauche / voix à droite" est surprenant les premières fois, mais efficace à chaque coup. C'est un petit coup de génie et pourtant c'est une idée simple. Que dire du solo épileptique qui s'ensuit... c'est sa marque. Cette piste c'est du grand Jack White, autant sur la composition que dans la production et le mixage.
Après trois bons morceaux qui bougent bien, place au calme maintenant avec le premier single "Love Interruption". Un total décalage entre l'ambiance posée et les paroles assez dures. L'univers de Jack peut vite devenir déroutant pour qui ne le suit pas depuis des années. Un titre plaisant, mais j'ai vite le syndrome de la chanson trop entendue en peu de temps. En tout cas c'est un très beau duo avec la chanteuse Ruby Amanfu. Arrive ensuite le morceau éponyme "Blunderbuss", avec une introduction qui fait directement penser à Neil Young. Cette piste est très jolie et entraînante, puis ça fait du bien d'entendre de la contrebasse, du piano et du violon. Une belle réussite. On enchaîne maintenant avec la sixième piste et après les deux chansons calmes "Love Interruption" et "Blunderbuss", il se passe ce que je crains souvent dans les albums : trois chansons calmes à la suite. Déjà que deux c'est parfois limite, là Jack n'y échappe pas. "Hypocritical Kiss" est encore un morceau apaisé avec une belle intro au piano. Ça n'enlève rien à la qualité de ce titre, mais j'ai souvent du mal à écouter plusieurs chansons calmes d'affilée. Surtout quand elles sont mises juste après une décharge d'énergie, ça coupe l'élan et peut faire relâcher l'attention. Ça devient donc un défaut de mon point de vue. Mais en oubliant ce détail, "Hypocritical Kiss" est une chanson vraiment plaisante qui tient surtout sa force du piano très présent.
"Weep Themselves To Sleep" est là pour "réveiller". Le piano tient encore le rôle principal, mais sait se faire plus discret pour laisser la place à deux solos de guitares épileptiques qui se chevauchent. Le phrasé est aussi très intéressant dans ce morceau. Pour cet album Jack a décidé de faire une reprise de Little Willie John, "I'm Shakin'"... et quel choix judicieux ! Ce morceau est jouissif. Il donne le sourire et on a immédiatement envie de danser partout en faisant du playback et en prenant une pose bien cool. Genre tout le monde te regarde chanter, mais toi tu ne penses qu'à faire des clins d'œil aux belles minettes juste devant la scène (Quoi ? Personne n'a fait ça en l'écoutant ?). Les chœurs féminins, les hand-claps, le solo de guitare, le chant de Jack, mais tout, absolument tout est bon dans ce morceau.
Vient à présent "Trash Tongue Talker", qui je dois dire à un air qui me fait penser à "How Do You Sleep ?" de John Lennon, c'est donc très appréciable. À la différence près que Mr. White a une voix qui semble un peu éraillée. Le piano mène une nouvelle fois la danse, bien soutenu par la batterie et la basse. Une chanson qui sonnerait bien dans un bar.
Avec "Hip (Eponymous) Poor Boy" on a l'impression qu'il nous chante une berceuse dansante. Mais elle s'écoute quand même très facilement et on s'étonne même de la repasser plusieurs fois de suite. "I Guess I Should Go To Sleep" a un côté très jazzy que j'adore même s'il ne reste pas sur tout le morceau. Et les chœurs sont une nouvelle fois les bienvenues. Il y a un très bon solo de piano, on s'y croirait vraiment dans ce bar enfumé. Et la surprise apportée par la voix : Jack tient bien les notes aiguës ... quand je dis qu'il a dû prendre des cours de chant. L'avant-dernier morceau, "On And On And On", aurait pu se retrouver sur Consoler Of The Lonely des Raconteurs avec son ambiance rappelant "Rich Kid Blues". Jack a une voix très envoûtante, on écoute attentivement ses paroles jusqu'à être transporté par ce morceau.
Et on finit avec "Take Me With You When You Go". J'avoue que je commençais à être un peu déçu de cette chanson de fermeture, une fin chantée en communion avec les chœurs ça ne me bottais pas trop. Puis l'instant de grâce arrive aux alentours de la deuxième minute : le piano se lance en faisant une descente de notes, l'orgue le suit et là BAM ! La guitare avec le son si particulier de White arrive soutenue par la batterie, le violon rempli le petit vide, c'est l'extase. Jack, pris d'un excès de génie, s'offre même l'audace d'adopter un phrasé à la Robert Plant sur un couplet chanté d'une traite sans respirer. Il sera suivi des chœurs féminins qui lui répondent pareillement par un couplet chanté d'une traite. Mr. White décide donc d'utiliser son arme ultime pour les mettre à terre et nous balance un solo de guitare de folie, avec une technique et une intelligence de jeu maîtrisées. Bon ils font tout de même copain-copines et chantent les couplets suivants ensemble, mais toujours d'une seule traite. Après cette magnifique performance, place à la montée en puissance. Piano/orgue/guitares/batterie, tout doit y passer et la sauce doit monter. "Take me with you when you go, girl ; Take me anywhere you go" est sublimement chanté et la dernière note toute en finesse nous achève.
L'album se clôture et là se dessine sur notre visage un immense sourire. On prend le temps de se poser et de réaliser que l'on vient d'écouter un album riche et varié comme l'est Consoler Of The Lonely des Raconteurs. Et qui rappelle aussi à de nombreuses reprises la profondeur et l'intelligence des compositions du Get Behind Me Satan des White Stripes. Jack a su puiser dans ses influences folk-country-blues-soul-rythm'n'blues-rock des 50's aux 70's, pour nous pondre un album qui peut nous faire penser à des artistes comme Neil Young, Bob Dylan, Rolling Stones (période Exil On Main St.), Little Willie John et tant d'autres de ces périodes.
Jack White a mis du temps à le faire, mais quand on entend ce résultat ça valait énormément le coup. Il a admirablement réussi son premier album solo.
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
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