Espers
The Weed Tree |
Label :
Locust |
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En donnant à leur très acclamé troisième album le nom de Espers II, les folkeux sombres de Philadelphia condamnaient leur deuxième à l'oubli. Pourtant, The Weed Tree est très loin de mériter un tel traitement, car il ne se contente pas de faire la transition entre son prédécesseur et son successeur. Il dispose d'une identité propre et se fait chronologiquement le dernier témoin de la facette épurée du style de Espers, en tant que dernier album de ceux-ci sur le label Locust.
On retrouve bien sur Weed Tree ce qui a fait tout le charme du groupe sur le premier album ; c'est-à-dire le mélange perturbant d'une certaine forme de féérie folk et d'une menace latente et malsaine. "Byss & Abyss" en était l'éclatante preuve sur le premier album, sorte de fresque inquiétante torpillée par des bidouillages électroniques transformant un doux rêve d'arpèges de guitare en cauchemar électronique. C'est ici la même dynamique que l'on retrouve, même si moins tendue que sur Espers. La réinterprétation du classique folk "Rosemary Lane" fait ainsi tout pour nous mettre en confiance en tentant de nous convaincre qu'Espers n'est rien de plus qu'un (joli) groupe de folk passéiste comme les autres. Ce faux-air ne cessera jamais d'être contredit dans la suite de l'album, tant on s'enfonce petit à petit dans l'angoissant. Ces flûtes venues d'un autre temps sont elles vraiment si insouciantes que ça ? Où nous emporte donc le violon lancinant de "Black Is The Color" ? C'est la plus pure tradition du folk que de reprendre le répertoire de ses aînés pour se l'approprier et lui donner une nouvelle jeunesse. Espers, à ce titre, se charge à merveille de transformer le matériau d'origine pour y insérer son psychédélisme noir. Dès "Blue Mountain", on bascule dans le "côté obscur". Des sifflements qui semblent provenir d'un abîme, ces violons qui se muent inexorablement en drones... L'apothéose est atteinte sur la stupéfiante reprise non pas d'un classique folk mais bien d'un morceau des Blue Öyster Cult ; "Flaming Telepaths", entièrement transfiguré par le traitement acide des folkeux.
Quelques écoutes suffisent pour affirmer que le deuxième disque d'Espers ne mérite que des louanges. Moins noir que le premier, moins mature que le troisième, il n'en est pas moins de grande qualité. Car en somme son seul défaut est bel et bien d'arriver entre la bombe psychédélique Espers et le chef-d'oeuvre Espers II. Une fois cela réalisé, on peut se permettre de prendre un chouia de recul et apprécier The Weed Tree pour ce qu'il est : un très bon album d'un excellent groupe.
On retrouve bien sur Weed Tree ce qui a fait tout le charme du groupe sur le premier album ; c'est-à-dire le mélange perturbant d'une certaine forme de féérie folk et d'une menace latente et malsaine. "Byss & Abyss" en était l'éclatante preuve sur le premier album, sorte de fresque inquiétante torpillée par des bidouillages électroniques transformant un doux rêve d'arpèges de guitare en cauchemar électronique. C'est ici la même dynamique que l'on retrouve, même si moins tendue que sur Espers. La réinterprétation du classique folk "Rosemary Lane" fait ainsi tout pour nous mettre en confiance en tentant de nous convaincre qu'Espers n'est rien de plus qu'un (joli) groupe de folk passéiste comme les autres. Ce faux-air ne cessera jamais d'être contredit dans la suite de l'album, tant on s'enfonce petit à petit dans l'angoissant. Ces flûtes venues d'un autre temps sont elles vraiment si insouciantes que ça ? Où nous emporte donc le violon lancinant de "Black Is The Color" ? C'est la plus pure tradition du folk que de reprendre le répertoire de ses aînés pour se l'approprier et lui donner une nouvelle jeunesse. Espers, à ce titre, se charge à merveille de transformer le matériau d'origine pour y insérer son psychédélisme noir. Dès "Blue Mountain", on bascule dans le "côté obscur". Des sifflements qui semblent provenir d'un abîme, ces violons qui se muent inexorablement en drones... L'apothéose est atteinte sur la stupéfiante reprise non pas d'un classique folk mais bien d'un morceau des Blue Öyster Cult ; "Flaming Telepaths", entièrement transfiguré par le traitement acide des folkeux.
Quelques écoutes suffisent pour affirmer que le deuxième disque d'Espers ne mérite que des louanges. Moins noir que le premier, moins mature que le troisième, il n'en est pas moins de grande qualité. Car en somme son seul défaut est bel et bien d'arriver entre la bombe psychédélique Espers et le chef-d'oeuvre Espers II. Une fois cela réalisé, on peut se permettre de prendre un chouia de recul et apprécier The Weed Tree pour ce qu'il est : un très bon album d'un excellent groupe.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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