Espers
Espers |
Label :
Locust |
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Ca commence, en catimini, tout doucement, par des clochettes, ça continue avec une guitare acoustique puis arrive, enfin débarque d'on ne sait où, une voix féminine enchanteresse, des violoncelles, une guitare électrique et se termine à nouveau par des clochettes au bout de 4 minutes. Entre deux, tout un monde qui nous échappe, d'une beauté terrifiante, d'une douce melancolie.
Bienvenue chez Espers, groupe folk psychédélique se réclamant de John Fahey, L'Altra ou Six Organs Of Admittance, bienvenue en terra incognita où il est franchement conseillé de tout laisser derrière soi. Le voyage sera magnifique, dépaysant mais très inconfortable.
Prenons par exemple "Byss And Abyss", sixième morceau: tout se déroule à merveille pendant 3 minutes, une guitare acoustique, 2 voix, une flûte, nous prennent par la main et nous entraînent dans des contrées enchanteresses, bucoliques. Et d'un coup, sans prévenir, intervient une guitare électrique, des drones et le morceau, jusqu'alors magnifique, devient cauchemardesque. Au bout de 6 minutes on ne sait plus où on est, pourquoi on est là et qui a pu nous entraîner ici sans qu'on s'en rende compte.
Tout l'album est à l'image de ce morceau: superbe mais complètement torpillé par l'électricité, les drones. Faisant cohabiter la pureté des voix, des guitares cristallines avec le côté poisseux voire glauque des arrangements (ici un drone menaçant, là un violon qui fait basculer une ballade dans une folie paranoïaque), Nick Drake avec Robert Wyatt et le Velvet. Seul "Daughter" échappe à cela, petite bouffée d'air pur dans un album étouffant. Mais ce n'est que pour mieux nous préparer au grand plongeon en eaux troubles qu'est "Travel Mountains" dernier morceau oppressant, flippant qui nous laisse sur une sensation de malaise, haletant, pantelant, exténué.
Espers, dont c'est là le premier album, a réussi un exploit: celui de marier comme personne la pureté à la boue. Ils ont réussi là un album lumineusement sombre. L'année 2004 commence bien. Au fond du trou.
Bienvenue chez Espers, groupe folk psychédélique se réclamant de John Fahey, L'Altra ou Six Organs Of Admittance, bienvenue en terra incognita où il est franchement conseillé de tout laisser derrière soi. Le voyage sera magnifique, dépaysant mais très inconfortable.
Prenons par exemple "Byss And Abyss", sixième morceau: tout se déroule à merveille pendant 3 minutes, une guitare acoustique, 2 voix, une flûte, nous prennent par la main et nous entraînent dans des contrées enchanteresses, bucoliques. Et d'un coup, sans prévenir, intervient une guitare électrique, des drones et le morceau, jusqu'alors magnifique, devient cauchemardesque. Au bout de 6 minutes on ne sait plus où on est, pourquoi on est là et qui a pu nous entraîner ici sans qu'on s'en rende compte.
Tout l'album est à l'image de ce morceau: superbe mais complètement torpillé par l'électricité, les drones. Faisant cohabiter la pureté des voix, des guitares cristallines avec le côté poisseux voire glauque des arrangements (ici un drone menaçant, là un violon qui fait basculer une ballade dans une folie paranoïaque), Nick Drake avec Robert Wyatt et le Velvet. Seul "Daughter" échappe à cela, petite bouffée d'air pur dans un album étouffant. Mais ce n'est que pour mieux nous préparer au grand plongeon en eaux troubles qu'est "Travel Mountains" dernier morceau oppressant, flippant qui nous laisse sur une sensation de malaise, haletant, pantelant, exténué.
Espers, dont c'est là le premier album, a réussi un exploit: celui de marier comme personne la pureté à la boue. Ils ont réussi là un album lumineusement sombre. L'année 2004 commence bien. Au fond du trou.
Excellent ! 18/20 | par Myrrhman |
Posté le 15 janvier 2006 à 20 h 02 |
On pourrait presque qualifier la musique d'Espers de religieuse. Par cette quiétude qu'il inspire, la beauté qu'il diffuse, ce disque magnétise et envoûte.
Pas de batterie, ni même de percussion; on est pas ici pour dodeliner de la tête mais bien pour planer. De cette atmosphère souvent apaisante, quand les instruments acoustiques s'entremèlent, s'échappent parfois des distorsions hallucinantes, qui éclipsent la pureté des mélodies vocales. Et voilà que ces mélopées d'un autre âge (je pense souvent à cette époque médéviale tourmentée et romantique ) se transforment en ballades cauchemardeuses et psychédéliques...
Espers propose là une expérience unique, loin des codes établis du folk et du psychédélisme classique, entre rêve éveillé et hallucination angoissante. Magnifique.
Pas de batterie, ni même de percussion; on est pas ici pour dodeliner de la tête mais bien pour planer. De cette atmosphère souvent apaisante, quand les instruments acoustiques s'entremèlent, s'échappent parfois des distorsions hallucinantes, qui éclipsent la pureté des mélodies vocales. Et voilà que ces mélopées d'un autre âge (je pense souvent à cette époque médéviale tourmentée et romantique ) se transforment en ballades cauchemardeuses et psychédéliques...
Espers propose là une expérience unique, loin des codes établis du folk et du psychédélisme classique, entre rêve éveillé et hallucination angoissante. Magnifique.
Excellent ! 18/20
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