My Brightest Diamond
All Things Will Unwind |
Label :
Asthmatic Kitty |
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Quelque chose avait changé sur A Thousand Shark's Teeth. Moins noire, plus détachée, Shara Worden paraissait avoir trouvé l'amour ou du moins avoir été touchée par un sentiment agréable d'une intensité similaire. Jusqu'à ce que cette once de bien-être s'efface au profit d'une sempiternelle tristesse. Comme si elle y tenait... La noirceur et les chimères de Bring Me The Workhouse lui allaient si bien servies par une pop de chambre claire obscure qu'on ne pouvait donc lui en vouloir. Sa fascination pour la mort et les histoires qui finissent mal avaient un éclat particulièrement magnifique paradoxalement ("We Were Sparkling" dépouillé marquait un instant de grâce remarquable). Oui mais sa morbidité n'a plus alors été apprêtée de la même façon sur ce deuxième disque baignant finalement entre deux eaux.
Pour All Things Will Unwind, Worden a fait son choix. Celui d'incarner son pseudonyme sous des jours meilleurs et tranche pour un retour à la chamber pop avec l'aide du yMusic, ensemble ayant servi notamment Bjork, Antony and the Johnsons, The National, Grizzly Bear, David Byrne et Sufjan Stevens, monsieur DM Stith pour les parties guitare et Pat Dillet chargé de l'enregistrement (High Violet de The National c'est lui). Excusez du peu... My Brightest Diamond a mis le paquet et les moyens pour marquer son retour vers des compositions riches, contrastées, parfois presque baroques pour servir cette fois un peu de fantaisie. Elle délaisse le lugubres pour des fresques complètes et rehaussées par la présence d'instruments plus diversifiés. Bois, vents, sections de cordes, l'américaine bénéficie d'un précieux support afin de donner des formes et des couleurs à son nouvel élan. Avec une mention spéciale pour la clarinette et la flûte volages qui papillonnent avec légèreté et rappellent les beaux jours de son collègue et patron tenancier de Asthmatic Kitty : Sufjan Stevens ("In The Beginning"). L'alto profite de ce précieux entourage avec justesse et intègre de nombreuses variations à ses morceaux : "Be Brave" ou "Ding Dang" en grandes pompes, ce ‘hallelujah' à tomber sur "In The Beginning" ou un duo avec Stith sur le splendide "Everything is In Live". Elle les applique même à son chant gracieux dont les intonations donnent vie à des textes en majorité plus frais et légers comme "We Added It Up" où elle parle quand même de neutrinos! La belle pose une écriture moins romancée que sur ces opus précédents, davantage concentrée par ce qu'il se passe à une plus grande échelle que celle de ses sentiments premiers. Les préoccupations d'une nouvelle mère peut-être, comme le laisse penser l'ultime "I Have Never Loved Someone", qui, de retour à Détroit, se révolte contre certains abus et inégalités à l'instar du bluesy "There's A Rat" ou "High Low Middle". Textes hélas un peu vains et pas toujours réussis lorsque la lutte des classes est abordée par son timbre perché un peu bourgeois. Ce sera le seul détail qui ne colle pas. Pour le reste la comtesse conte avec merveille.
My Brightest Diamond signe pour All Things Will Unwind un joli retour à une orchestration fine et pertinente, dans un nouvel univers, radieux pour beaucoup, mais également plus terre à terre. L'artisane du diamant laisse entrer la lumière dans son petit cabaret personnel avec beaucoup de réussite, portée en studio par une cohésion d'instruments solidaires brillamment conduits.
Pour All Things Will Unwind, Worden a fait son choix. Celui d'incarner son pseudonyme sous des jours meilleurs et tranche pour un retour à la chamber pop avec l'aide du yMusic, ensemble ayant servi notamment Bjork, Antony and the Johnsons, The National, Grizzly Bear, David Byrne et Sufjan Stevens, monsieur DM Stith pour les parties guitare et Pat Dillet chargé de l'enregistrement (High Violet de The National c'est lui). Excusez du peu... My Brightest Diamond a mis le paquet et les moyens pour marquer son retour vers des compositions riches, contrastées, parfois presque baroques pour servir cette fois un peu de fantaisie. Elle délaisse le lugubres pour des fresques complètes et rehaussées par la présence d'instruments plus diversifiés. Bois, vents, sections de cordes, l'américaine bénéficie d'un précieux support afin de donner des formes et des couleurs à son nouvel élan. Avec une mention spéciale pour la clarinette et la flûte volages qui papillonnent avec légèreté et rappellent les beaux jours de son collègue et patron tenancier de Asthmatic Kitty : Sufjan Stevens ("In The Beginning"). L'alto profite de ce précieux entourage avec justesse et intègre de nombreuses variations à ses morceaux : "Be Brave" ou "Ding Dang" en grandes pompes, ce ‘hallelujah' à tomber sur "In The Beginning" ou un duo avec Stith sur le splendide "Everything is In Live". Elle les applique même à son chant gracieux dont les intonations donnent vie à des textes en majorité plus frais et légers comme "We Added It Up" où elle parle quand même de neutrinos! La belle pose une écriture moins romancée que sur ces opus précédents, davantage concentrée par ce qu'il se passe à une plus grande échelle que celle de ses sentiments premiers. Les préoccupations d'une nouvelle mère peut-être, comme le laisse penser l'ultime "I Have Never Loved Someone", qui, de retour à Détroit, se révolte contre certains abus et inégalités à l'instar du bluesy "There's A Rat" ou "High Low Middle". Textes hélas un peu vains et pas toujours réussis lorsque la lutte des classes est abordée par son timbre perché un peu bourgeois. Ce sera le seul détail qui ne colle pas. Pour le reste la comtesse conte avec merveille.
My Brightest Diamond signe pour All Things Will Unwind un joli retour à une orchestration fine et pertinente, dans un nouvel univers, radieux pour beaucoup, mais également plus terre à terre. L'artisane du diamant laisse entrer la lumière dans son petit cabaret personnel avec beaucoup de réussite, portée en studio par une cohésion d'instruments solidaires brillamment conduits.
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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