My Brightest Diamond

Vendôme [La Chapelle Saint Jacques (Les Femmes S'en Mèlent)] - samedi 24 mars 2012

J'étais dans mes petits souliers. My Brightest Diamond, dans cette chapelle où il y a peu de temps encore Bonnie prince Billy m'a scotché, c'est presque trop beau pour être vrai.
On passera rapidement sur la première partie du volume courbe, dont je n'ai pas bien compris l'intérêt et qui a provoqué chez moi un mélange d'ennui et d'agacement.
Enfin Shara débarque sur scène d'une manière bien étrange, derrière un masque de théâtre japonais. Je prend peur, et si on allait subir un show conceptuel à la mord moi le nœud.
Heureusement, il n'en sera rien, très vite elle entonne "Be Brave", chantant à son masque comme en chantant pour elle même, et la magie opère. Les capacités vocales sont extraordinaires mais surtout magnifiées par une sensibilité à fleur de peau et une instrumentation minimale (ils ne sont que deux sur scène) mais d'une précision et d'une qualité redoutable.
Aussitôt après on enchaine avec "Golden Star" version guitare batterie, tout en puissance, hallucinante.
Tout le reste sera à l'avenant, ponctué de fulgurances ; avec les reprises attendues et funambules de "Feeling Good" et "L'Hymne à l'Amour" ou celle moins attendue mais tout aussi réussie de "Tainted Love". Entre les chansons Shara nous livrera aussi l'une des raisons de son état d'esprit 'intense', de la soirée, dont elle semble un peu embarrassée. Cette nuit, un coup de téléphone lui a appris le décès de son grand père, elle lui dédie ainsi qu'à sa grand mère ce concert et embraye avec légèreté, nous rappelant qu'elle a amené des ballons pour la fête, aspergeant de neige les heureux spectateurs du premier rang dont je fais partie.
Son grand père peut être fier de sa petite Shara, dans une petite chapelle, dans une petite ville de France où il n'a probablement jamais mis les pieds, elle lui a rendu un hommage bouleversant, dans un concert que seul l'adjectif magistral me semble à même de rendre.
Mention spéciale au passage à son batteur, dont je n'ai pas assez vanté les qualités dans cette chronique tant son jeu subtil, puissant varié et sensible a contribué à porter la musicienne qu'il accompagnait à des sommets.


Intemporel ! ! !   20/20
par To7


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