Hole
Live Through This |
Label :
City Slang |
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C'est l'histoire de la ballerine fragile sur le livret de l'album, qui tourne quand on ouvre la boîte à musique. Et qui se tait soudain l'instant d'après, écrasée dans l'obscurité. Lorsque "Live Through This" sort, cela fait quelques jours que Kurt Cobain est mort. Avril 1994... Toutes les télés du monde sont braquées sur Nirvana. Les clips du groupes passent en boucle. L'encre coule, terriblement. Grunge is dead. Cette fois-ci c'est vrai.
Et puis il y a cet album de la veuve Love. Qui parle encore de Nirvana. Qui rappelle irrésistiblement les sons crasseux, quelque chose de cassé dans la voix, des refrains furieux. Un disque empoisonné. Qui crie, qui crie, qui crie. Le dernier pavé de l'édifice – ou est-ce un mausolée? – grunge. Avec une femme folle pour hurler des mots tranchants, une junkie toute taillée de cicatrices. Le dealer déambule ("Credit in the straight world")... On croit d'abord à une sucrerie ("Softer, softest"), finalement le bonbon est imbibé d'héroïne, d'amertume et de colère. Courtney est un peu une riot grrrl. Plutôt du genre allumeuse, un peu poupée grunge, diadème sur la tête, résolument insupportable, garce invariable. Et ça lui réussit. Cobain est derrière ce disque, cela s'entend. C'est rugueux et râpeux, Courtney Love s'époumone, ultime "Miss World" qu'elle est. Elle griffe. N'épargne personne, et surtout pas les hommes. Le corps de Jennifer vole en éclat ("Jennifers Body"), l'amant brandit son couteau en répétant "Je t'aime". Il y a là des poupées démembrées, des paroles haineuses lancées comme des crachats. Des femmes qui se taisent, des bleus au coin des yeux. Quelque chose de malsain, d'oppressant. L'album débute avec l'époustouflant "Violet", enjôleur et sale tour à tour. Violet : la couleur du ciel juste avant la violence et le premier éclair. Puis déferlent les autres morceaux. Du "Miss World" candide au "Rock Star" hystérique, ponctué du rire nerveux de Courtney. Voix calme dans les couplets, ouragan dans les refrains. Ou tempête de bout en bout, à l'instar du très cru "Plump". "Live Through...", les guitares sont parfois innocentes, jamais longtemps : la machine s'emballe soudain, le cœur rose est transpercé et c'est l'acide qui suinte.
Car des cœurs s'épanouissent sur le disque et à l'intérieur de la pochette... Ainsi "Live Through This" était une déclaration. Mais pas d'amour. Non : de haine.
Sûrement le meilleur album du groupe, fielleux et sublime.
La boîte à musique est close.
Silence.
La danseuse se replie dans le noir.
Et puis il y a cet album de la veuve Love. Qui parle encore de Nirvana. Qui rappelle irrésistiblement les sons crasseux, quelque chose de cassé dans la voix, des refrains furieux. Un disque empoisonné. Qui crie, qui crie, qui crie. Le dernier pavé de l'édifice – ou est-ce un mausolée? – grunge. Avec une femme folle pour hurler des mots tranchants, une junkie toute taillée de cicatrices. Le dealer déambule ("Credit in the straight world")... On croit d'abord à une sucrerie ("Softer, softest"), finalement le bonbon est imbibé d'héroïne, d'amertume et de colère. Courtney est un peu une riot grrrl. Plutôt du genre allumeuse, un peu poupée grunge, diadème sur la tête, résolument insupportable, garce invariable. Et ça lui réussit. Cobain est derrière ce disque, cela s'entend. C'est rugueux et râpeux, Courtney Love s'époumone, ultime "Miss World" qu'elle est. Elle griffe. N'épargne personne, et surtout pas les hommes. Le corps de Jennifer vole en éclat ("Jennifers Body"), l'amant brandit son couteau en répétant "Je t'aime". Il y a là des poupées démembrées, des paroles haineuses lancées comme des crachats. Des femmes qui se taisent, des bleus au coin des yeux. Quelque chose de malsain, d'oppressant. L'album débute avec l'époustouflant "Violet", enjôleur et sale tour à tour. Violet : la couleur du ciel juste avant la violence et le premier éclair. Puis déferlent les autres morceaux. Du "Miss World" candide au "Rock Star" hystérique, ponctué du rire nerveux de Courtney. Voix calme dans les couplets, ouragan dans les refrains. Ou tempête de bout en bout, à l'instar du très cru "Plump". "Live Through...", les guitares sont parfois innocentes, jamais longtemps : la machine s'emballe soudain, le cœur rose est transpercé et c'est l'acide qui suinte.
Car des cœurs s'épanouissent sur le disque et à l'intérieur de la pochette... Ainsi "Live Through This" était une déclaration. Mais pas d'amour. Non : de haine.
Sûrement le meilleur album du groupe, fielleux et sublime.
La boîte à musique est close.
Silence.
La danseuse se replie dans le noir.
Parfait 17/20 | par Pixy |
Posté le 21 avril 2005 à 13 h 32 |
Difficile de parler de ce groupe sans mentionner les scandales de son leader Courtney Love, son mariage avec le grand et trop vénéré Kurt Cobain puis la mort de celui-ci au moment de la sortie de l'album. Difficile de juger la musique sans juger l'artiste, en particulier dans ce cas précis. Difficile également d'avoir de la sympathie pour cette femme qui attire autant d'ennuis que de projecteurs, qui n'hésite pas à péter la gueule de ceux qui osent l'affronter, qui mène une vie plus rock'n'roll que n'importe lequel des rockeur, excepté peut-être Pete Doherty, à la limite. Eh bien dans mon cas, c'est justement pour ça que je l'aime, cette fouteuse de merde, car quoi qu'on dise, elle est et restera la reine du punk, celle qui s'effondre pour mieux se relever, celle qui a survécu là où d'autres seraient déjà morts et enterrés. Chaque album témoigne d'une facette de sa personnalité, et celle révélée dans Live Through This est de loin la plus belle.
Sans rentrer dans son intimité, on devine des bribes de vie, on fait des liens, on transpose des événements de sa vie sur sa musique, et elle pendant ce temps s'égosille pour faire sortir ses frustrations et ses angoisses, que l'on partage. On ne comprendra pas forcément le sens des paroles mais la rage qui en ressort est universelle. On ratera cependant la poésie et les images destroy et névrotiques qu'elles nous transmettent sur fond de musique pouvant être qualifiée tour à tour de punk, rock, pop, ou grunge si l'on considère qu'il s'agit d'un style musical plus que d'une mode. On reconnaîtra peut-être certains titres comme "Miss World" ou "Doll Parts", sorte de mini-hits pour le groupe qui n'aura jamais connu le succès et la reconnaissance qu'ils méritaient pourtant. Ces ballades pop, avec "Softer Softest" sont les meilleures que le groupe ait composées: vibrantes, farouches et d'une brutale honnêteté.
Le don mélodique n'est pas à sous-estimer ici, parfois caché derrière les cris de la colérique Courtney, on le retrouve par moment en plein milieu d'une chanson, libéré des guitares saturées et chanté par une voix plus douce quoique menaçante. Quelques secondes pour retrouver notre souffle avant que cela ne reparte de plus belle. Avec délicatesse ou avec rage, le groupe nous engouffre dans son univers peuplé de dentelle déchirée, de lait empoisonné et de poupées déformées, un univers angoissé et troublant.
Pour résumer, Hole est une masse de cellules grouillantes sur le point d'exploser, menaçante et magnifique.
Sans rentrer dans son intimité, on devine des bribes de vie, on fait des liens, on transpose des événements de sa vie sur sa musique, et elle pendant ce temps s'égosille pour faire sortir ses frustrations et ses angoisses, que l'on partage. On ne comprendra pas forcément le sens des paroles mais la rage qui en ressort est universelle. On ratera cependant la poésie et les images destroy et névrotiques qu'elles nous transmettent sur fond de musique pouvant être qualifiée tour à tour de punk, rock, pop, ou grunge si l'on considère qu'il s'agit d'un style musical plus que d'une mode. On reconnaîtra peut-être certains titres comme "Miss World" ou "Doll Parts", sorte de mini-hits pour le groupe qui n'aura jamais connu le succès et la reconnaissance qu'ils méritaient pourtant. Ces ballades pop, avec "Softer Softest" sont les meilleures que le groupe ait composées: vibrantes, farouches et d'une brutale honnêteté.
Le don mélodique n'est pas à sous-estimer ici, parfois caché derrière les cris de la colérique Courtney, on le retrouve par moment en plein milieu d'une chanson, libéré des guitares saturées et chanté par une voix plus douce quoique menaçante. Quelques secondes pour retrouver notre souffle avant que cela ne reparte de plus belle. Avec délicatesse ou avec rage, le groupe nous engouffre dans son univers peuplé de dentelle déchirée, de lait empoisonné et de poupées déformées, un univers angoissé et troublant.
Pour résumer, Hole est une masse de cellules grouillantes sur le point d'exploser, menaçante et magnifique.
Excellent ! 18/20
Posté le 05 août 2005 à 21 h 02 |
Un de mes albums de chevet, et de loin le plus abouti de Hole.
On a là un véritable chapelet de tubes power pop : "Violet", "Miss World", "Doll Parts", "Rock Star" ... pour ne citer qu'eux ! La voix crasseuse de Love évolue entre frustration et mélancolie, en nous livrant son univers de petite fille trash et de femme amoureuse déjantée. Elle avait vraiment le chic pour beugler dans le micro comme personne ; le chic aussi pour la déjante et les excès en tous genres. Rarement une chanteuse m'aura autant bluffée par sa présence sur scène, sa voix crasseuse, sa sensibilité à fleur de peau.
Je regrette vraiment que le groupe ait splitté, malgré la maigre qualité de "Celebrity Skin".
On a là un véritable chapelet de tubes power pop : "Violet", "Miss World", "Doll Parts", "Rock Star" ... pour ne citer qu'eux ! La voix crasseuse de Love évolue entre frustration et mélancolie, en nous livrant son univers de petite fille trash et de femme amoureuse déjantée. Elle avait vraiment le chic pour beugler dans le micro comme personne ; le chic aussi pour la déjante et les excès en tous genres. Rarement une chanteuse m'aura autant bluffée par sa présence sur scène, sa voix crasseuse, sa sensibilité à fleur de peau.
Je regrette vraiment que le groupe ait splitté, malgré la maigre qualité de "Celebrity Skin".
Excellent ! 18/20
Posté le 28 février 2006 à 15 h 15 |
1994 ... Années grunge ! Le monde du rock est en pleurs, Kurt Cobain vient de se suicider. MTV diffuse les clips et les concerts de Nirvana en boucle.
Peu de temps avant il avait effectué cette collaboration avec sa femme, Courtney Love. C'est donc avec double intérêt qu'on place cet album sur la platine. D'abord pour écouter le nouvel album de Hole, et ensuite pour voir les derniers morceaux joués par Cobain.
Ca commence très fort avec, pour moi, le meilleur morceau de Hole ! "Violet" chanson grunge dans toute sa splendeur où Courtney a une voix tantôt calme tantôt énervée. Le riff marque la mémoire ! Un morceau parfait ! Après on enchaîne sur le très bon, "Miss World", un morceau phare de cet album de Hole. La qualité de composition de la plupart des morceau rappelle le pur style cobainien et on n'est pas étonné par ces riffs punk nirvanesques ("Asking For It", "Dolls Part") ou par ces ballades à la "Polly" ("Softer Softest"). Un album à double tranchant : un côté pop calme et planant, avec un chant travaillé, et un coté punk énergique et énervé, avec un chant éraillé hurlé. On retrouve cette dualité qui a contribué au succès de Nevermind. C'est également ce qui a fait le succès de Live Through This comparé au précédent album.
J'ai un 2 regrets sur cet album. Certaines chansons se ressemblent beaucoup et finissent par lasser parce qu'elles n'inventent rien. Ensuite sur la chanson "I Said That I Would Die" on aurait aimé que la voix de Kurt Cobain (supprimée sur la version définitive mais présente sur la toute première version) ait été maintenue. On avait un dialogue amoureux entre nos 2 tourtereaux qui donnait ce petit plus à la chanson qui maintenant reste sympathique mais un peu plus fade.
Conclusion, Live Through This est un bon album grunge (mais pas indispensable) qui sonne le glas de la période Love-Cobain et comme le vrai tremplin de la carrière de Courtney Love.
Peu de temps avant il avait effectué cette collaboration avec sa femme, Courtney Love. C'est donc avec double intérêt qu'on place cet album sur la platine. D'abord pour écouter le nouvel album de Hole, et ensuite pour voir les derniers morceaux joués par Cobain.
Ca commence très fort avec, pour moi, le meilleur morceau de Hole ! "Violet" chanson grunge dans toute sa splendeur où Courtney a une voix tantôt calme tantôt énervée. Le riff marque la mémoire ! Un morceau parfait ! Après on enchaîne sur le très bon, "Miss World", un morceau phare de cet album de Hole. La qualité de composition de la plupart des morceau rappelle le pur style cobainien et on n'est pas étonné par ces riffs punk nirvanesques ("Asking For It", "Dolls Part") ou par ces ballades à la "Polly" ("Softer Softest"). Un album à double tranchant : un côté pop calme et planant, avec un chant travaillé, et un coté punk énergique et énervé, avec un chant éraillé hurlé. On retrouve cette dualité qui a contribué au succès de Nevermind. C'est également ce qui a fait le succès de Live Through This comparé au précédent album.
J'ai un 2 regrets sur cet album. Certaines chansons se ressemblent beaucoup et finissent par lasser parce qu'elles n'inventent rien. Ensuite sur la chanson "I Said That I Would Die" on aurait aimé que la voix de Kurt Cobain (supprimée sur la version définitive mais présente sur la toute première version) ait été maintenue. On avait un dialogue amoureux entre nos 2 tourtereaux qui donnait ce petit plus à la chanson qui maintenant reste sympathique mais un peu plus fade.
Conclusion, Live Through This est un bon album grunge (mais pas indispensable) qui sonne le glas de la période Love-Cobain et comme le vrai tremplin de la carrière de Courtney Love.
Sympa 14/20
Posté le 20 juin 2019 à 18 h 06 |
On s'en fout de qui a vraiment écrit les chansons. Peu importe les circonstances de la sortie de cet album. Omettons les causes, rompons avec les conséquences,négligeons tout historique, oublions les légendes. Mettons de côté tout commentaire ou analyse digérée depuis 25 ans, tentons de revenir à Live Through This le cœur et les oreilles pures. C'est peut être ainsi qu'on y retrouvera un peu de sa vérité.
Il y a tout dans ce disque. Tout ce qui peut faire vibrer en émotions. Intensité, romantisme, mystère, colère, saleté, innocence, amour, amusement, tendresse, renoncement, cynisme, beauté. Parfois tout ça dans un même morceau. 12 fois dans des dosages différents, des nuances, des couleurs dont le secret demeure légèrement hors de portée, alors qu'on a écouté la chose 9764 ou 20267 fois, et malgré une évidente simplicité de formule et de format.
S'il peut être difficile de s'écarter totalement de ce que Live Through This peut représenter en tant que musique catalysatrice d'émotions adolescentes, redécouvrons au moins sa poésie. A travers cette idée, on ne peut que revenir sur des véritables moments de grâce : l'accalmie angélique et atmosphérique au milieu de " Plump " qui se transforme en ascension mystérieuse quasi sensuelle et qui communiquera plus loin avec les pauses hypnotiques tout aussi voluptueuses de " Jennifer's Body ", alors que les riffs rageurs et des échos plus doux se rencontrent dans un chaos Pop des plus délectables.
Ainsi, une sorte d'excitation est toujours de mise. Pas celle qui s'identifie simplement et rapidement dans des refrains électriques ou des parties de chants beugleuses, mais celle qui fait ressentir un cœur qui bat ( comme lorsque l'on découvre les ébranlements de l'amour) et que ce dernier peut battre plus vite, que ce soit dans l'imagination ou dans la concrétisation. " Miss World " pourrait alors représenter cette découverte, à la saveur et à la fraîcheur du premier baiser, de la première danse, où persiste cette ivresse qui nous est encore inconnue mais dans la laquelle on recherche la persistance, plus vraiment certains si l'on est dans le rêve ou la réalité.
Cette tendresse cachée, tâchée, s'étant perdue, est au centre de Live Through This au détour de choeurs envoûtants (" Softer, Softest ", " I Think That I Would Die ") et de douces guitares acoustiques capturées dans l'éther et la distortion.
Et si l'on voulait rester plus terre à terre, quelle belle collections de titres accrocheurs avons nous là : la simplicité Pop de " Doll Parts ", l'efficacité Punk de " She Walks On Me ", le final dévastateur " Rock Star (Olympia) " à la fois fête et déclaration, et tous les titres cités jusque là. Les chansons ont de la force, chaque instrument est à sa place, les guitares sont rageuses et mélodiques, la batterie est percutante et la basse appuie là où il faut, que demande le peuple ?!
Ce grand frisson parcourt notre échine du début à la fin, déclenché par cette belle menace qu'est " Violet ", remarquable d'intensité, où tous les sentiments et émotions cités plus haut vont se répandre dans toutes les chansons qui suivront, la dernière minute de ce titre représentant un summum d'expressivité et de forces contradictoires, où l'âme s'oublie au profit des sensations provoquées par les plaies du cœur.
Il manquerait bien encore des mots pour rendre compte de Live Through This avec justesse, espérons l'avoir été suffisamment pour lui rendre justice, en ne prêtant attention qu'à ce qu'il est et non à ce qui l'entoure.
Il y a tout dans ce disque. Tout ce qui peut faire vibrer en émotions. Intensité, romantisme, mystère, colère, saleté, innocence, amour, amusement, tendresse, renoncement, cynisme, beauté. Parfois tout ça dans un même morceau. 12 fois dans des dosages différents, des nuances, des couleurs dont le secret demeure légèrement hors de portée, alors qu'on a écouté la chose 9764 ou 20267 fois, et malgré une évidente simplicité de formule et de format.
S'il peut être difficile de s'écarter totalement de ce que Live Through This peut représenter en tant que musique catalysatrice d'émotions adolescentes, redécouvrons au moins sa poésie. A travers cette idée, on ne peut que revenir sur des véritables moments de grâce : l'accalmie angélique et atmosphérique au milieu de " Plump " qui se transforme en ascension mystérieuse quasi sensuelle et qui communiquera plus loin avec les pauses hypnotiques tout aussi voluptueuses de " Jennifer's Body ", alors que les riffs rageurs et des échos plus doux se rencontrent dans un chaos Pop des plus délectables.
Ainsi, une sorte d'excitation est toujours de mise. Pas celle qui s'identifie simplement et rapidement dans des refrains électriques ou des parties de chants beugleuses, mais celle qui fait ressentir un cœur qui bat ( comme lorsque l'on découvre les ébranlements de l'amour) et que ce dernier peut battre plus vite, que ce soit dans l'imagination ou dans la concrétisation. " Miss World " pourrait alors représenter cette découverte, à la saveur et à la fraîcheur du premier baiser, de la première danse, où persiste cette ivresse qui nous est encore inconnue mais dans la laquelle on recherche la persistance, plus vraiment certains si l'on est dans le rêve ou la réalité.
Cette tendresse cachée, tâchée, s'étant perdue, est au centre de Live Through This au détour de choeurs envoûtants (" Softer, Softest ", " I Think That I Would Die ") et de douces guitares acoustiques capturées dans l'éther et la distortion.
Et si l'on voulait rester plus terre à terre, quelle belle collections de titres accrocheurs avons nous là : la simplicité Pop de " Doll Parts ", l'efficacité Punk de " She Walks On Me ", le final dévastateur " Rock Star (Olympia) " à la fois fête et déclaration, et tous les titres cités jusque là. Les chansons ont de la force, chaque instrument est à sa place, les guitares sont rageuses et mélodiques, la batterie est percutante et la basse appuie là où il faut, que demande le peuple ?!
Ce grand frisson parcourt notre échine du début à la fin, déclenché par cette belle menace qu'est " Violet ", remarquable d'intensité, où tous les sentiments et émotions cités plus haut vont se répandre dans toutes les chansons qui suivront, la dernière minute de ce titre représentant un summum d'expressivité et de forces contradictoires, où l'âme s'oublie au profit des sensations provoquées par les plaies du cœur.
Il manquerait bien encore des mots pour rendre compte de Live Through This avec justesse, espérons l'avoir été suffisamment pour lui rendre justice, en ne prêtant attention qu'à ce qu'il est et non à ce qui l'entoure.
Exceptionnel ! ! 19/20
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