JC Satàn

Qui a dit qu'il fallait venir de San Francisco pour sortir la substantifique moëlle du rock'n'roll poisseux ? Personne, je sais, mais la question se posait il y a quelques années, voire quelques mois, avant l'arrivée d'une belle déferlante (pas une nouvelle vague non, un vrai rouleau digne de la tempête des cinquantes ans qui causa la mort de Bodhi)
Bien bel exemple qui nous vient de Bordeaux (& Turin), ce nouvel album de JC Satàn a vraiment toutes les cartes en main pour conquérir le monde (souterrain des caves gorgées de jeunes gens) avec ce Hell Death Samba alignant tubes sur tubes.
Le morceau titre nous engloutit par un son crade, bruyant (mais pas brouillon), il rend déjà addictif, à peine remis de cette amorce que les voix d'Arthur & Paula nous évoquent, invoquent les esprits les plus malades du lo-fi. "Heil Mary", tube immédiat avec ses attaques de cymbales, son orgue foutraque, à peine le temps de s'en remettre que "Misunderstood" et sa mélodie qui colle immédiatement, le genre de truc que tu sifflottes sans t'en rendre compte tellement c'est, encore une fois, immédiat. Les douzes titres de l'album s'enchaînent ainsi, alternant mélodies pop (" In The Light", "Abandon", "Close To Me") & hymnes garages jouissifs (on imagine "Blasted" repris par un public la pinte à la main, "Crystal Snake" véritable appel à l'émeute, et le tellement bien nommé "Rythm of Sex" qui sent bon les coups de rein à l'arrière d'une Chevrolet...
Bien sûr on pense à Thee Oh Sees & toute cette scène, mais quand on partage les mêmes références... et entre nous, vous avouerez qu'il y en a de bien pires!

Jean Claude Satàn (rien que ce nom, putain, c'te classe!), rejeton illégitime d'Arthur Satàn & Paula Satàn, on en serait presque à en redemander, des liaisons cachées, des accouchements sous X... Car comme ils le disent : " l'amour éternel n'est que le jumeau de la folie sans bornes..."