Son Lux

At War With Walls & Mazes

At War With Walls & Mazes

 Label :     Anticon 
 Sortie :    mardi 11 mars 2008 
 Format :  Album / CD   

At War With Walls & Mazes est un petit joyau de l'artisanat. On pourrait l'apparenter à une étole précieuse. Couteuse non pas car elle porte la signature d'un grand nom de la haute couture mais car il s'agit d'un véritable travail d'orfèvre et du fruit d'un labeur de longue haleine (quatre ans selon la rumeur). Chaque sample est cousu main. Les multiples sonorités, du piano au violon ou encore à la flûte en passant par la guitare, soies et dentelles fragiles, sont soutenues par une doublure de beats qui confère solidité à l'ensemble, sans pour autant en enlever la grâce. Résultat d'une authentique quête de diversité des textures, l'habit envoute l'œil qui ne se lasse pas de découvrir toujours plus de détails. On se prend alors à imaginer comment l'abondance sublimée des rayons d'un Bonheur Des Dames pourraient se rapporter à ce seul vêtement. A ce seul album de musique électronique... Il émane de cet opus une infinie mélancolie. Une mélancolie amie et apaisante comme il s'en dégage chez The Notwist. On a d'ailleurs pu lire des rapprochements entre les deux groupes, mais également avec Sufjan Stevens et Beirut. Il est vrai de que le début du morceau "Wither" résonne un peu comme un titre de The Age Of ADZ (de Stevens) et que Ryan Lott s'est attelé à remixer "A Sunday Smile" (de Beirut). Mais Son Lux possède bel et bien un univers à lui.
"You will betray me baby, and I will always be true, I only ask may I share dinner with you ?", simples paroles répétées inlassablement tout au long du titre "Betray" recèlent de bien plus de désespoir que grand nombre de chansons d'amour.
Le travail est encore anonyme, mais le savoir faire est déjà précieux.


Excellent !   18/20
par Todosesaqui


 Moyenne 15.00/20 

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Posté le 12 décembre 2011 à 02 h 19

Alors que sortait en 2006 l'album At War With The Mystics des bien connus Flaming Lips, Son Lux, de son vrai nom Ryan Lott, peaufinait son projet de quatre ans At War With Walls & Mazes. La ressemblance s'arrête là ; au titre. Laissons de côté la pop électronique bariolée et déjantée des Lèvres Enflammées et penchons nous sur le cas du New-Yorkais dépressif.
Ouais, ça ne rigole pas fort chez le petit musicien prodige. Formé au piano classique depuis ses 6 ans, Ryan Lott apprit aussi la guitare et la batterie avant d'entamer des études de composition et de se lancer à corps perdu dans l'électronica. Bon. Le préjugé est facile ; encore un petit cachet d'aspirine binoclard, diplômé et arrogant prêt à nous pondre un disque nickel mais sans âme. La réalité est autre, bien sûr, mais pas si éloignée que ça de l'impression sus-décrite. At War est en effet un album très soigné (quatre ans à le concevoir, vous pensez bien), aux samples faits maison. Très harmonieux, presque lisse. Au point qu'on irait bien toquer poliment à la porte du studio de mister Lux pour lui soumettre l'idée qu'une petite dissonance ou deux disséminées dans son œuvre ne ferait de mal à personne ; bien au contraire, cela donnerait probablement plus de relief à la chose. Et le disque aurait bien besoin de ces petits détails qui le séparerait du reste de la production actuelle. Car à part son savoir-faire électronique, Lott n'a à première vue pas grand chose pour lui. Doté d'une voix étranglée sans puissance, il ne semble pas capable d'exprimer autre chose que le spleen étouffant qu'il étale à l'envie sur ses plages tristes. Touchant au début, l'organe vocal atrophié du petit Ryan devient vite agaçant d'auto-apitoiement, et au fil du disque l'ennui guette.

Pas super concluant, comme première impression. Heureusement, comme souvent dans ce style, il faut plusieurs écoutes approfondies pour laisser une vraie chance au disque de se déployer. Et là, au coin d'un beat anodin, le travail de toutes ces années de labeur finit par émouvoir. Par impressionner aussi, tant les tissages de samples sont précis et, le mot est lâché, agréables en fin de compte. Se détachent de la relative monotonie quelques instants magiques, comme l'apparition des chœurs féminins sur "Stand", lorsque l'instrumentation prend le pas sur la voix, dont la litanie invariable (Son Lux n'est pas un songwriter, les textes tiennent la plupart du temps sur deux lignes) se fond dans la masse sonore. Et là, on se dit qu'on tient enfin un truc ! Cette voix irritante, une fois absorbée par les textures alentours, joue enfin son rôle.

Il y a donc du potentiel et de l'espoir pour le jeune Son Lux, qui n'a plus qu'à confirmer ce qu'il a laissé entrevoir ici dans un deuxième essai, celui-ci restant assez peu entraînant, trop triste pour être honnête, même si tissé de main de maître.
Correct   12/20







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