Son Lux
We Are Rising |
Label :
Anticon |
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Pour son deuxième album, Ryan Lott a.k.a Son Lux change radicalement son mode de composition. De quatre ans (la durée d'élaboration d'At War With Walls & Mazes) Lott passe à un mois de studio, répondant là au challenge lancé par RPM. Pas évident, se dit-on avant d'entamer la première écoute. Le doute d'un travail bâclé perce d'avance mon petit cœur de chroniqueur, mais mes tympans ne tarderont pas à me rassurer. On sait l'homme perfectionniste, et c'est une fois de plus une pièce contrôlée de bout en bout qui nous est délivrée. Et les ingrédients de At War sont tous là, mais magnifiés. Et les défauts presque tous éradiqués.
Comment se fait-ce ? Un mot, un seul : Ambition.
Cette fois, le New-Yorkais a visé haut. Il a pris des risques, fait des choix artistiques qui ont déjà conduits d'autres dans les affres du pompeux grandiloquent. Ne vous méprenez pas, du pompeux il y en a (tous ces arrangement de violons et de cuivres électroniques), de la grandiloquence aussi (l'intro de "Flickers"). Mais dans le petit monde introspectif et fragile de Son Lux ces deux éléments ne sont plus des défauts, c'est au contraire une touche supplémentaire et salutaire d'excentricité. Il évite agilement l'écueil de la surenchère et se fait aussi gracieux que maladif. Sa voix limitée de nerd affectée trouve l'équilibre qui faisait défaut à At War, et l'environnement musical qu'il dépeint tout au long du disque est à l'image de la pochette ; coloré et luxuriant, toutes proportions gardées. Grand amateur de la polyrythmie, Ryan Lott ne se gêne pas pour nous en faire profiter, superposant à l'envie ses samples vifs à de plus gros beats sur un tempo différent. Bien sûr, l'album n'est pas exempt de défauts (la voix de Lott fait toujours penser à une marmotte grippée), mais la maturité et l'aisance acquise depuis le premier essai est évidente et confondante.
Quelques moments de pure grâce viennent rythmer l'album. En vrac ; la conclusion de "All The Right Things" avec son chaos maîtrisé et ses chœurs en folie répétant ad libitum "All the right all the right all the right..." ; l'explosion du refrain de "Rising" ; l'ascension vocale de Shara Worden (My Brightest Diamond) sur le très sombre "Leave The Riches" ; les samples délicats et gazouillants de "Let Go" et en conclusion le recueillement grave de "Rebuild".
Son Lux n'a toujours pas appris à rire, mais il réussit ici à achever un très bon album où il laisse parfois place quelques légèretés au milieu de sa déprime chronique. Il s'est donné les moyens de voir les choses en grands, le résultat est à la hauteur, vivement la suite !
Comment se fait-ce ? Un mot, un seul : Ambition.
Cette fois, le New-Yorkais a visé haut. Il a pris des risques, fait des choix artistiques qui ont déjà conduits d'autres dans les affres du pompeux grandiloquent. Ne vous méprenez pas, du pompeux il y en a (tous ces arrangement de violons et de cuivres électroniques), de la grandiloquence aussi (l'intro de "Flickers"). Mais dans le petit monde introspectif et fragile de Son Lux ces deux éléments ne sont plus des défauts, c'est au contraire une touche supplémentaire et salutaire d'excentricité. Il évite agilement l'écueil de la surenchère et se fait aussi gracieux que maladif. Sa voix limitée de nerd affectée trouve l'équilibre qui faisait défaut à At War, et l'environnement musical qu'il dépeint tout au long du disque est à l'image de la pochette ; coloré et luxuriant, toutes proportions gardées. Grand amateur de la polyrythmie, Ryan Lott ne se gêne pas pour nous en faire profiter, superposant à l'envie ses samples vifs à de plus gros beats sur un tempo différent. Bien sûr, l'album n'est pas exempt de défauts (la voix de Lott fait toujours penser à une marmotte grippée), mais la maturité et l'aisance acquise depuis le premier essai est évidente et confondante.
Quelques moments de pure grâce viennent rythmer l'album. En vrac ; la conclusion de "All The Right Things" avec son chaos maîtrisé et ses chœurs en folie répétant ad libitum "All the right all the right all the right..." ; l'explosion du refrain de "Rising" ; l'ascension vocale de Shara Worden (My Brightest Diamond) sur le très sombre "Leave The Riches" ; les samples délicats et gazouillants de "Let Go" et en conclusion le recueillement grave de "Rebuild".
Son Lux n'a toujours pas appris à rire, mais il réussit ici à achever un très bon album où il laisse parfois place quelques légèretés au milieu de sa déprime chronique. Il s'est donné les moyens de voir les choses en grands, le résultat est à la hauteur, vivement la suite !
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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