Eleanor Friedberger
Last Summer |
Label :
Merge |
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À peine a-t-on appris la nouvelle d'une aventure solo pour Eleanor Friedberger que la question inévitable et délicate s'est imposée ; saura-t-elle se défaire de l'image de "moitié des Fiery Furnaces" qui ne manquera pas de lui coller à la peau ? Parce qu'avec un C.V. pareil, la demoiselle est attendue au tournant ! Avec son frère Matthew, au sein des Fiery Furnaces, elle s'est forgé une réputation solide et un style vocal propre. Une productivité sans égale et un constant renouvellement furent les maîtres mots des Furnaces durant la dernière décennie qu'ils parcoururent avec talent, devenant un des groupes les plus intéressants des dix dernières années. Et pendant que son frère agençait les notes sur ses partoches chaotiques tout en trifouillant sa guitare folle et un clavier ou deux au passage, Eleanor travaillait à sa propre signature. Sa voix, grave et pleine, oscillant sans cesse entre la mélodie et le spoken word. Son phrasé reconnaissable entre mille, sonnant de manière à accentuer sciemment certains mots, créant une musicalité rythmique et poétique interne et dissociable des schémas mélodiques. Pendant toutes ces années, Eleanor parvint à être plus qu'une simple chanteuse, développant une vraie schizophrénie entre les instruments et son chant au sein du groupe.
Et si l'on sent planer l'ombre de son frère derrière les arrangements astucieux et par l'apparition par-ci par-là de certains sons de claviers caractéristiques du frangin Friedberger, la mission est néanmoins accomplie haut la main pour Eleanor qui a su s'affranchir des Fours ardents sans oublier l'expérience qu'elle a pu en tirer. Au summum de sa maturité vocale, la chanteuse accompagne admirablement les ambiances différentes qui défilent tout au long du disque. Car en plus des tubes évidents et preuves vivantes du savoir-faire pop de la sœur Friedberger que sont "My Mistakes", "I Won't Fall Apart On You Tonight" et "Early Earthquake" (qui renvoient directement aux merveilles instantanées de Gallowbird's Bark quelques années plus tôt), Eleanor nous a concocté dans son labo d'artiste tout un lot de morceaux aux atmosphères ensoleillées. C'est l'été et mademoiselle, nostalgique, nous conte le sien (qu'elle passe visiblement à New-York) au travers de chansons tantôt calmes et reposantes ("Scenes From Bensonhurst", "Heaven", "One-Month Marathon"), tantôt groovies ("Roosevelt Island" et sa basse funkie), qui s'enchaînent avec une fluidité qui rappelle encore une fois le premier album des Fiery Furnaces. À noter quand même qu'une des chansons n'est pas à propos de New-York ; "Inn Of The Seventh Ray" nous conte la Californie.
Une des plus belles surprises de cet album, en fin de compte, c'est qu'il n'appartient pas à un style particulier. Ici, c'est la dame Friedberger qui crée sa musique, son monde, sa personnalité... Et les quelques emprunts funks de "Roosevelt Island" ou Motown de "I Won't Fall Apart..." ne font que s'intégrer de la plus belle manière à la matière personnelle développée par Eleanor. Que les colleurs d'étiquettes s'échinent autant qu'ils veulent, je me contenterai d'appeler ce genre de l'Eleanor Friedberger ©.
Alors voilà, le crû Friedberger fait encore mouche. Enfin bon, ce n'est pas comme si on n'avait pas l'habitude, avec les deux frangins ! Mais là, le dernier chapitre en date a été écrit par la sœur qui prouve qu'elle n'a fait qu'évoluer pendant toute sa carrière, et qu'elle n'attendait que l'opportunité d'un album solo qu'elle délivre en forme de roman nostalgique en hommage à la Grosse Pomme américaine et à ses coins sympas dans lesquels on est invité à passer notre prochain été.
Et si l'on sent planer l'ombre de son frère derrière les arrangements astucieux et par l'apparition par-ci par-là de certains sons de claviers caractéristiques du frangin Friedberger, la mission est néanmoins accomplie haut la main pour Eleanor qui a su s'affranchir des Fours ardents sans oublier l'expérience qu'elle a pu en tirer. Au summum de sa maturité vocale, la chanteuse accompagne admirablement les ambiances différentes qui défilent tout au long du disque. Car en plus des tubes évidents et preuves vivantes du savoir-faire pop de la sœur Friedberger que sont "My Mistakes", "I Won't Fall Apart On You Tonight" et "Early Earthquake" (qui renvoient directement aux merveilles instantanées de Gallowbird's Bark quelques années plus tôt), Eleanor nous a concocté dans son labo d'artiste tout un lot de morceaux aux atmosphères ensoleillées. C'est l'été et mademoiselle, nostalgique, nous conte le sien (qu'elle passe visiblement à New-York) au travers de chansons tantôt calmes et reposantes ("Scenes From Bensonhurst", "Heaven", "One-Month Marathon"), tantôt groovies ("Roosevelt Island" et sa basse funkie), qui s'enchaînent avec une fluidité qui rappelle encore une fois le premier album des Fiery Furnaces. À noter quand même qu'une des chansons n'est pas à propos de New-York ; "Inn Of The Seventh Ray" nous conte la Californie.
Une des plus belles surprises de cet album, en fin de compte, c'est qu'il n'appartient pas à un style particulier. Ici, c'est la dame Friedberger qui crée sa musique, son monde, sa personnalité... Et les quelques emprunts funks de "Roosevelt Island" ou Motown de "I Won't Fall Apart..." ne font que s'intégrer de la plus belle manière à la matière personnelle développée par Eleanor. Que les colleurs d'étiquettes s'échinent autant qu'ils veulent, je me contenterai d'appeler ce genre de l'Eleanor Friedberger ©.
Alors voilà, le crû Friedberger fait encore mouche. Enfin bon, ce n'est pas comme si on n'avait pas l'habitude, avec les deux frangins ! Mais là, le dernier chapitre en date a été écrit par la sœur qui prouve qu'elle n'a fait qu'évoluer pendant toute sa carrière, et qu'elle n'attendait que l'opportunité d'un album solo qu'elle délivre en forme de roman nostalgique en hommage à la Grosse Pomme américaine et à ses coins sympas dans lesquels on est invité à passer notre prochain été.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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