Deathspell Omega
Si Monumentum Requires, Circumspice |
Label :
Norma Evangelium Diaboli |
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Ceux qui, comme moi, ont commencé à s'intéresser à la scène metal française à la fin des années 80 se souviennent, peut-être avec nostalgie, que l'on était la risée de l'Europe, et je ne parle même pas des Etats-Unis qui devaient déjà avoir du mal à nous situer sur une carte. Entre le heavy metal cliché en diable de groupes comme Titan, Sortilège ou Satan Jokers, et les débuts catastrophiques de Loudblast ou Misanthrope, il n'y avait clairement pas de quoi faire les malins. Le public ne s'y trompait d'ailleurs pas et, pour une fois, ne fit pas vraiment preuve de chauvinisme, les groupes nationaux ayant énormément de mal à se faire connaître et reconnaître. Pourtant, à force d'acharnement, de travail, on a vu peu à peu émerger toute une génération de groupes talentueux parmi lesquels Loudblast (son Sublime Dementia est une perle de death émotionnel), Massacra, No Retun, Crusher, Mercyless, Agressor, etc. Bref, la France se découvrait un vivier intarissable de formations death. Et pendant ce temps le black metal grandissait dans l'ombre, tapie, pour devenir aujourd'hui une scène de référence aux yeux du monde entier. De mémoire, notre pays n'a jamais connu une telle effervescence, une telle explosion de talent au sein d'un même genre. Et aujourd'hui, un des groupes qui tient la corde se nomme Deathspell Omega qui, avec son album Si Monumentum Requires, Circumspice, se hisse au sommet du black dit orthodoxe. À de très rares exceptions près (Anorexia Nervosa par exemple), la scène française se caractérise par un raw black metal qui ne laisse que très peu de place au symphonique. C'est dans cette veine que s'inscrit Deathspell Omega. Parfois atmosphériques (la pesanteur de "First Prayer", les chants religieux de "Carnal Malefactor") mais davantage orientées sur des tempos rapides, chacune des compositions développe un climat tendu et malsain mais surtout une très forte identité musicale, une alchimie parfaite entre le black metal le plus pur et une approche plus contemporaine dans la structure des titres, riches et inventifs.
Pour les connaisseurs, l'excellence de cet album n'est plus à démontrer. L'auditeur baigne dans une violence de chaque instant, malmené par des riffs puissants, rapides et incisifs, surmontés par une voix rêche et vindicative, habitée. L'album a beau être long (il dépasse l'heure, chose rare dans le style), on ne ressent jamais le remplissage. Tout porte la marque de l'inspiration diabolique, de l'intelligence musicale. On se laisse alors porter vers le gouffre, prostré mais néanmoins reconnaissant de ce sang neuf qui irrigue nos oreilles. En dépit d'accélérations supersoniques ("Idium Nostrum"), Deathspell Omega ne sombre jamais dans la cacophonie, à la fois grâce à une production excellente, mais également grâce à la grande maîtrise de musiciens talentueux. Avec cet album, les Français entrent dans la cour des très grands et marquent durablement la scène de leur empreinte cornue.
Pour les connaisseurs, l'excellence de cet album n'est plus à démontrer. L'auditeur baigne dans une violence de chaque instant, malmené par des riffs puissants, rapides et incisifs, surmontés par une voix rêche et vindicative, habitée. L'album a beau être long (il dépasse l'heure, chose rare dans le style), on ne ressent jamais le remplissage. Tout porte la marque de l'inspiration diabolique, de l'intelligence musicale. On se laisse alors porter vers le gouffre, prostré mais néanmoins reconnaissant de ce sang neuf qui irrigue nos oreilles. En dépit d'accélérations supersoniques ("Idium Nostrum"), Deathspell Omega ne sombre jamais dans la cacophonie, à la fois grâce à une production excellente, mais également grâce à la grande maîtrise de musiciens talentueux. Avec cet album, les Français entrent dans la cour des très grands et marquent durablement la scène de leur empreinte cornue.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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