Wall Of Voodoo
Wall Of Voodoo EP |
Label :
Restless |
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C'est ici que Wall of Voodoo démarre... Et dès les premières secondes, pas de tromperie sur la marchandise : le rock synthétique du groupe américain déboule avec une guitare caractéristique et un clavier bien en chair. Derrière, la boîte à rythme, sèche et robotique au possible, bat la mesure. Étonnamment, je trouve que c'est l'un des éléments de la musique du groupe qui a le mieux vieilli, sonnant évidemment daté mais n'ayant rien de crispant de nos jours (ce qui n'est pas toujours vrai pour pas mal de groupes ayant accordé une place importante à cet "instrument"). Stan Ridgway est déjà au sommet, avec cette voix chaude et presque caricaturale, aux "r" jubilatoires. Bien qu'étant le disque de Wall of Voodoo le moins empreint de ces ambiances désertiques propres aux deux premiers albums, la guitare sur le premier titre "Longarm" se fend déjà de quelques accords évoquant immédiatement le far west et la musique d'Enio Morricone (grande influence de Wall of Voodoo). Ledit morceau se termine finalement sur une très courte outro entièrement électronique assez intrigante. C'est en effet peu dire qu'en 1980, Wall of Voodoo fait figure d'expérimentateur et de défricheur de l'introduction de l'électronique dans la pop et le rock, bien évidemment accompagné de tant d'autres groupes et artistes issus de scènes diverses... Sur le deuxième titre, "The Passenger", excellent et un peu effrené, avec un jeu de guitare et des parties de synthé aussi délirantes qu'inquiétantes, le chant de Stan se fait encore plus entraînant et jouissif, suivi d'un solo de guitare ralenti pas loin d'être poignant. Car la musique de Wall of Voodoo est pleine de contradictions : s'y croisent humour, expérimentations, émotion, atmosphères délirantes...
Sur le premier titre de la face B, un "Can't Make Love" assez marrant quoique plus anecdotique, l'esprit minimaliste du disque est plus évident. La guitare est loin d'être omniprésente, et le synthé sait égrener ses notes quand il délaisse les riffs ronds et chauds. On pense alors à des groupes d'electropunk ou de la minimal wave comme D.A.F. cru Alles Ist Gut, ou même des précurseurs comme Suicide... Sauf que si les atmosphères de Wall of Voodoo savent incontestablement se faire sombres, elles n'ont rien de glauque ou de sordide, et il s'agit bien d'un groupe de rock, sachant certes faire de la pop. Sur la face B, les outros instrumentales et purement électroniques sont bien plus longues (niveau durée les deux faces sont d'ailleurs complètement déséquilibrées...), la mixture musicale du groupe n'en sort que plus étonnante et délicieuse, "Struggle" (l'outro de "Can't Make Love", donc) nous laisse ainsi entendre, par-dessus la boîte à rythmes cliquetante et les synthés légèrement dissonants, l'eau d'un chaudron bouillir grassement tandis qu'une jeune femme qu'on imagine prisonnière gémit avec insistance. Ca sonne parfaitement incongru à dire comme ça et c'est loin de ne l'être qu'à moitié à l'écoute mais l'univers de Wall of Voodoo déborde de tous les côtés, pioche à droite et à gauche et finalement, tout passe parfaitement. Les riffs de synthé baignant dans l'écho de "Ring Of Fire" confirment l'influence d'une electro minimaliste, mais revient alors cette guitare désertique... Le titre étant une reprise de Johnny Cash, on pense définitivement à Suicide ou D.A.F., avec ce léger souffle rockabilly et une guitare dissonante qui gémit dans le vide synthétique, terminant le morceau dans une quasi-cacophonie destroy et garage. L'outro "Granma's House" est sans doute le passage le plus anxiogène avec une sonnerie de téléphone que personne ne semble vouloir stopper et un son stroboscopique inquiétant. L'EP se termine indéniablement sur sa piste la plus expérimentale, dont on ne sait pas très bien si elle est la matrice de la musique de Wall of Voodoo développée sur Dark Continent et Call of the West, les deux albums suivants, ou si elle en est ce qu'il y a de plus éloigné au sein de la discographie du groupe, ou les deux, ou la réponse D, HAHAHA.
Sur le premier titre de la face B, un "Can't Make Love" assez marrant quoique plus anecdotique, l'esprit minimaliste du disque est plus évident. La guitare est loin d'être omniprésente, et le synthé sait égrener ses notes quand il délaisse les riffs ronds et chauds. On pense alors à des groupes d'electropunk ou de la minimal wave comme D.A.F. cru Alles Ist Gut, ou même des précurseurs comme Suicide... Sauf que si les atmosphères de Wall of Voodoo savent incontestablement se faire sombres, elles n'ont rien de glauque ou de sordide, et il s'agit bien d'un groupe de rock, sachant certes faire de la pop. Sur la face B, les outros instrumentales et purement électroniques sont bien plus longues (niveau durée les deux faces sont d'ailleurs complètement déséquilibrées...), la mixture musicale du groupe n'en sort que plus étonnante et délicieuse, "Struggle" (l'outro de "Can't Make Love", donc) nous laisse ainsi entendre, par-dessus la boîte à rythmes cliquetante et les synthés légèrement dissonants, l'eau d'un chaudron bouillir grassement tandis qu'une jeune femme qu'on imagine prisonnière gémit avec insistance. Ca sonne parfaitement incongru à dire comme ça et c'est loin de ne l'être qu'à moitié à l'écoute mais l'univers de Wall of Voodoo déborde de tous les côtés, pioche à droite et à gauche et finalement, tout passe parfaitement. Les riffs de synthé baignant dans l'écho de "Ring Of Fire" confirment l'influence d'une electro minimaliste, mais revient alors cette guitare désertique... Le titre étant une reprise de Johnny Cash, on pense définitivement à Suicide ou D.A.F., avec ce léger souffle rockabilly et une guitare dissonante qui gémit dans le vide synthétique, terminant le morceau dans une quasi-cacophonie destroy et garage. L'outro "Granma's House" est sans doute le passage le plus anxiogène avec une sonnerie de téléphone que personne ne semble vouloir stopper et un son stroboscopique inquiétant. L'EP se termine indéniablement sur sa piste la plus expérimentale, dont on ne sait pas très bien si elle est la matrice de la musique de Wall of Voodoo développée sur Dark Continent et Call of the West, les deux albums suivants, ou si elle en est ce qu'il y a de plus éloigné au sein de la discographie du groupe, ou les deux, ou la réponse D, HAHAHA.
Très bon 16/20 | par Jumbo |
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