Jim O'Rourke

On peut aisément diviser l'oeuvre du prolifique Jim O'Rourke en deux classes: d'un côté les albums sortis chez Drag City, de facture plus classique ("pop" dirais-je) et de l'autre les expérimentations et autres drones pour oreilles très averties. Les Editions Mego réédite cet album fabuleux datant de 2001 ayant justement cette particularité de se situer aux frontières de ces deux aspects. Rencontre improbable entre la musique répétitive de Terry Riley et l'électronica laptop de Christian Fennesz, l'album est un véritable rêve éveillé. La beauté se dégageant de ces trois titres est aussi forte qu' énigmatique, possédant des vertues totalement hypnotiques. En témoigne le dernier morceau, long de 21 minutes, où elle semble se cacher dans les interstices de reverbérations d'un instrument sans âge. Jim O'Rourke arrive a transformer une recherche sonore que l'on pourrait penser trop cérébrale (ou froide) en une musique d'une beauté sidérante (sidérale ?). Chef-d'oeuvre.