Jim O'Rourke

Cet album signe le retour de Jim O'rourke depuis son départ de chez Sonic Youth et son exil au Japon. Et quel retour! The Visitor se présente comme une unique pièce instrumentale de 38 minutes qui, rassurez-vous, se situe plutôt du côté de ses albums solos de chez Drag City ("Bad Timing", "Eureka") que de celui de ses longs drones et autres expérimentations moins accessibles. "The Visitor" est surtout ce que le petit génie a sorti de plus inspiré et abouti: une sorte de collage savant, captivant de bout en bout, et dont chaque partie fait évoluer (ou annule) la précédente vers d'autres strates mélodiques, sans redescendre. Evidemment, les influences qui lui sont chères sont toujours présentes: John Fahey, Van Dyke Parks ou la musique contemporaine, mais elles sont ici transcendées par l'ampleur du projet. On se dit alors que Jim O'rourke a encore de grands albums à nous offrir, si celui-ci se donnait la peine d'y consacrer son temps (souvent pris pour d'autres artistes, amis musiciens ou cinéastes, sa gentillesse excessive l'empêchant de refuser les demandes). Grand disque donc.