Glenn Branca
Symphony N°6 (Devil Choirs At The Gates Of Heaven) |
Label :
Atavistic |
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Enregistrement daté de 1989 d'une oeuvre programmée pour l'Exposition Internationale de Barcelone de 1992, cette sixième symphonie accueille un nouvel orchestre de 10 guitares, soutenu par un très sobre Stephan Wischerth à la batterie.
Point de prélude, on rentre dans le vif du sujet dès la première seconde, Branca infligeant d'entrée de jeu un martèlement hypnotique, brutal et sans la moindre harmonie. Le son est toutefois nettement plus clair que sur les précédentes pièces, et l'on redécouvre presque un travail nouveau, pourtant basé sur la répétition (jusqu'à ce que mort s'ensuive) des même schémas, des mêmes notes... Ce premier mouvement d'une durée de 16 minutes 19 n'opérera un changement de tonalités et de rythmiques qu'autour de la 14 ème minute dans un climax tendu et sombre.
Aussi bas que finisse ce premier mouvement, le second s'ouvre sur une montée lancinante de sirènes guitaristiques dont on attend, inquiet, l'explosion brutale (on commence à connaître le loustic, hein). Et bien sûr, Branca prend le contrepied, repoussant plus loin encore son sadisme (ou son génie au choix), en développant son thème sur ces aigüs surnaturels, laissant libre cours à quelques guitares échappées, à de subliminaux larsens, pendant que la batterie s'emballe en une explosion arrythmique qui n'en finit pas. 8 minutes 34 de rage maîtrisée.
Le troisième mouvement s'ouvre sur un concert de larsens, et à nouveau un métronome dissonant vient donner sa malsaine pulsation au morceau. Dès les premières minutes le rythme s'accélère, et une nouvelle scéance de punition démarre. Branca prend l'auditeur de court à chaque changement de tonalités, virant des aigüs aux graves sans aucune concession, et l'incohérence des partitions reste magistralement maitrisée, l'orchestre évoluant comme un seul et unique instrument; rarement sur un travail aussi compact et dense le compositeur aura su maitriser de la première à la dernière seconde le démon regurgité par son cerveau malade.
Le quatrième mouvement fais cette fois appel à l'écho perturbant d'accords étranges aux harmonies plus douces, bercé par une mélopée que l'on croirait joué au violon en arrière plan. Rien de bien notable sur celui-ci, on reste en terrain (trop ?) connu et il n'est finalement qu'un prélude ( 4 minutes 43 quand même hein) au cinquième et dernier mouvement.
Un bourdonnement sourd ouvre le morceau, noyant les premières minutes dans une brume électrique lourde, et les lancinances de cordes qu'une fois de plus on jurerait frottées viennent faire tournoyer l'ensemble en volutes compactes et blasphématoires.
Le chef d'orchestre jouera ainsi aux montagnes russes sur ces schémas déviants qui lui sont chers, et l'on aura tôt fait de perdre tout repère temporel et auditif dans ce magma arrythmique sans logique aucune. Toute géométrie est ici abolie, et Branca laisse de côté la brutalité des premiers mouvements au profit de plages et de tonalités aveugles et immobiles, dérangeantes dans leur passivités. De temps à autres des éclairs de cymbales viennet fouetter le tympan et l'on glisse petit à petit dans une orgie sonore et métallique aux couleurs très "indus", le terme de symphonie prenant alors tout son sens.
Avec un son plus fin et une maitrise totale de l'orchestre, Glenn Branca signe ici ce qui n'est pas loin d'être son chef-d'oeuvre.
Point de prélude, on rentre dans le vif du sujet dès la première seconde, Branca infligeant d'entrée de jeu un martèlement hypnotique, brutal et sans la moindre harmonie. Le son est toutefois nettement plus clair que sur les précédentes pièces, et l'on redécouvre presque un travail nouveau, pourtant basé sur la répétition (jusqu'à ce que mort s'ensuive) des même schémas, des mêmes notes... Ce premier mouvement d'une durée de 16 minutes 19 n'opérera un changement de tonalités et de rythmiques qu'autour de la 14 ème minute dans un climax tendu et sombre.
Aussi bas que finisse ce premier mouvement, le second s'ouvre sur une montée lancinante de sirènes guitaristiques dont on attend, inquiet, l'explosion brutale (on commence à connaître le loustic, hein). Et bien sûr, Branca prend le contrepied, repoussant plus loin encore son sadisme (ou son génie au choix), en développant son thème sur ces aigüs surnaturels, laissant libre cours à quelques guitares échappées, à de subliminaux larsens, pendant que la batterie s'emballe en une explosion arrythmique qui n'en finit pas. 8 minutes 34 de rage maîtrisée.
Le troisième mouvement s'ouvre sur un concert de larsens, et à nouveau un métronome dissonant vient donner sa malsaine pulsation au morceau. Dès les premières minutes le rythme s'accélère, et une nouvelle scéance de punition démarre. Branca prend l'auditeur de court à chaque changement de tonalités, virant des aigüs aux graves sans aucune concession, et l'incohérence des partitions reste magistralement maitrisée, l'orchestre évoluant comme un seul et unique instrument; rarement sur un travail aussi compact et dense le compositeur aura su maitriser de la première à la dernière seconde le démon regurgité par son cerveau malade.
Le quatrième mouvement fais cette fois appel à l'écho perturbant d'accords étranges aux harmonies plus douces, bercé par une mélopée que l'on croirait joué au violon en arrière plan. Rien de bien notable sur celui-ci, on reste en terrain (trop ?) connu et il n'est finalement qu'un prélude ( 4 minutes 43 quand même hein) au cinquième et dernier mouvement.
Un bourdonnement sourd ouvre le morceau, noyant les premières minutes dans une brume électrique lourde, et les lancinances de cordes qu'une fois de plus on jurerait frottées viennent faire tournoyer l'ensemble en volutes compactes et blasphématoires.
Le chef d'orchestre jouera ainsi aux montagnes russes sur ces schémas déviants qui lui sont chers, et l'on aura tôt fait de perdre tout repère temporel et auditif dans ce magma arrythmique sans logique aucune. Toute géométrie est ici abolie, et Branca laisse de côté la brutalité des premiers mouvements au profit de plages et de tonalités aveugles et immobiles, dérangeantes dans leur passivités. De temps à autres des éclairs de cymbales viennet fouetter le tympan et l'on glisse petit à petit dans une orgie sonore et métallique aux couleurs très "indus", le terme de symphonie prenant alors tout son sens.
Avec un son plus fin et une maitrise totale de l'orchestre, Glenn Branca signe ici ce qui n'est pas loin d'être son chef-d'oeuvre.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Gérard Cousin |
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