Erik Truffaz

Sous les tic et les tac émanant du plus profond d'un atelier reculé, l'éternité effleure sur le rivage, non loin de tout, non loin de rien. Derrière des cliquetis et des rayures sonores devenus vagabonds une fois leurs échos délivrés dans la ville au travers de bruissements infinitésimaux cycliques, l'instant demeure sans crainte, renaît sans cesse. Murcof l'artisan, Truffaz l'orfèvre. Deux hommes qui tressent un carnet de voyage éblouissant issu d'une longue relation à distance. Chacun dans sa bulle, seule la musique transgresse la distance, les coutumes et les normes, et leur permet cette transhumance céleste en communion. Mexico la nocturne, la décharnée. L'énigmatique, la clandestine. L'incontrôlable, l'incalculable. Les rideaux tombent les uns après les autres, les masques aussi. Qui de l'electro ambiant arachnéen omniprésent ou de la trompette perçante omnisciente est l'instigateur de ces cheminements ? Les pistes se brouillent et se recoupent. Les émotions divergent et redoutent. Là un désert mouvant. Ici un crépuscule indéchiffrable. Le cuivre brille sur des textures industrielles flottant gravement. Les nappes apaisent lorsque l'instrument couleur or devient menaçant. Chaque seconde est mélodie. Transcende l'immensité.
Bonjour tristesse. Bonsoir espoir.