Simone White
I Am The Man |
Label :
Honest Jon's |
||||
Dans la lignée des Brisa Roché, Britta Phillips, Joan ‘As Police Woman' Wasser, et maintenant la nouvelle Chan Marshall, Simone White puise à son tour dans un folk piqué, entremêlé d'ajouts jazz. Une guitare esseulée noyée dans son propre écho, un piano mélancolique ou quelques impressions mélodiques jazz que l'on respecte autant pour leur ancienneté que leur pertinence, cette native de Oahu, Hawaii fait dans le pointillisme. L'américaine touche tout du bout des doigts et des lèvres, dans une chaleur que seule sa voix exquise ose peindre et exploiter. Elle évolue dans de minces filets sonores qu'elle ravive en jouant sur la portée de son timbre séducteur, et ce quel que soit le sujet évoqué. On retient notre souffle pour ne pas déranger cet équilibre instable, partagé entre des confessions sous l'oreiller ayant parfois pour interlocuteur sa propre solitude ("Roses Are Not Red" pourtant loin d'être terne) et de petites symphonies de poche. Et si la new-yorkaise n'est pas forcément la dernière fleur éclose en date dans ce bouquet d'artistes (un premier album en 2004), je gage que sa sensualité fera passer cette nouvelle découverte en priorité sur vos gramophones. D'autant qu'elle affirme aussi bien sa féminité que son songwriting ou le choix de ses auteurs/compositeurs (Richy Vesecky/Frank Bango) qui suit les mêmes épures de naturel et de retenue. Elle respecte les sujets habituellement traités dans la légèreté mais surtout la tourmente. Néanmoins elle parvient à se distinguer davantage par son ironie empruntée dans certaines histoires plus personnelles et moins communes ("Why Is Your Raincoat Always Crying ?"). Prise dans les interrogations d'un monde moderne et sa beauté à l'état pur, elle s'offre donc déjà un panel intéressant et prometteur. Un gros chat pour les sarcasmes et quelques hostilités ("The American War", "I Am The Man" entre autres, attaques classiques maintenant mais plutôt bien écrites) et un cliché d'époque en souvenir du bon vieux temps ou un rien ne suffisait. Simone White joue ainsi de ses nombreuses qualités de femme, de sa malice jusqu'à sa complexité, et elle ne prendrait jamais la place de cet homme mystérieux dont elle parle sur le titre éponyme. D'ailleurs la pochette de I Am The Man rappelle celle de I'm A Bird Now de Antony And The Johnsons. Mais lui, par contre, aurait aimé être du deuxième sexe...
Sympa 14/20 | par TiComo La Fuera |
En ligne
158 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages