NLF3

Musique décharnée où se mêle jazz, post rock et ce que l'on ne peut pas nommer faute de lexique suffisamment pointu en la matière, fabriquée à la maison lors de sessions basées sur l'improvisation, le trio de Prohibited Records n'a pas fait dans le détail. Ne craignant pas d'être harassante, la livraison du jour s'étale sur deux cds en alternant dans l'opacité la plus complète, électronique et organique.
En avançant masqués, les trois compères apparaissent un peu comme des laborantins fous et prêtent ainsi le flan aux critiques acerbes qui ne verraient dans leur alchimie que pose intellectuelle. D'autant que cette musique purement instrumentale, mis à part quelques ânonnements hésitant, n'a pas eu le droit, après conception, à être baptisée. Ainsi chaque titre porte un double numéro : 1.5 pour le cinquième titre du premier cd ou 2.11 pour le onzième du second cd, par exemple.
Des 27 titres issus de ces sessions les auteurs n'ont, semble-t-il, pas voulu faire le tri. Pour le coup on passe régulièrement de l'anodin au summum. Anodin lorsque les motifs répétitifs maigrelets s'éternisent beaucoup trop et summum lorsque la musique prend de l'ampleur ou lorsque des boucles malignes viennent perturber le bel ordonnancement.
Brillant et ennuyeux, il faudra désormais faire le tri dans le trop plein d'idées pour pouvoir faire mouche à tous les coups.