Tuxedomoon
Desire |
Label :
Crammed Discs |
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Tuxedomoon est réellement un groupe à part et inclassable. A part car ce sont des Californiens exilés (volontairement) en Europe, chose assez rare. Une sorte d'équivalent américain des Australiens Nick Cave And The Bad Seeds ou des Israéliens Minimal Compact, ces derniers étant leurs compagnons de label et leurs voisins bruxellois. Ces trois groupes ont d'ailleurs participé au film Les Ailes du Désir du Berlinois Wim Wenders. Et ce n'est pas la seule contribution de Tuxedomoon à l'art contemporain, car Maurice Béjart fit appel à eux pour un ballet. Le label Crammed Discs était d'ailleurs très lié à l'art contemporain – et aux musiques du monde, mais dans ce qu'elles ont de moins aseptisé et folklorique. Inclassable donc, Tuxedomoon l'est par ses velléités avant-gardistes, expérimentales. Sa musique, fruit de l'exil – d'où une certaine mélancolie –, est aussi fruit de métissages – d'où une certaine richesse.
Desire, sorti en 1981, est leur second album, résultat concret de ces recherches sonores. Un mélange de cold-wave, de jazz, de musique expérimentale électronique, de folklore tzigane – et en même temps rien de tout ça. Le chant, les claviers et le saxo de Steven Brown, et le violon de Blaine L . Reininger, qui joue aussi du clavier, membres fondateurs et anciens étudiants en musique électronique, forment l'ossature du groupe. Mais la basse à la fois très souple, presque jazzy, et très dure, presque robotique, de Peter Principle, est aussi pour beaucoup dans le son de l'album. Ces deux derniers se chargeant aussi des guitares. A cela s'ajoute le chant de Winston Tong. Pas de batterie, donc, mais une boîte à rythmes. Et un violoniste et un violoncelliste ont participé à l'album. Un certain Bruce Gedulig est crédité aux "films" et à la mise en scène (en français dans le texte). L'œuvre de Tuxedomoon, liée à l'art contemporain et aux performances, se veut en effet totale. Du moins elle mêle étroitement musique et images mobiles.
Sans être un chef-d'œuvre de cette période, Desire s'impose comme un album très intéressant et un peu déconcertant, qu'on pourra même trouver fascinant – ou très ennuyeux, c'est selon –, de ce groupe unique et sans équivalent. On est ici très loin des standards du post-punk, les origines géographiques du groupe, et ses aspirations avant-gardistes, y étant assurément pour quelque chose. Beaucoup de ritournelles pour fête foraine fantomatique dans quelque périphérie cauchemardesque d'une métropole occidentale monstrueuse.
Pas un chef-d'œuvre, mais il est vrai que le rock underground de cette époque en regorgeait, il suffisait de donner un coup de pied sur une poubelle pour en faire sortir 10 groupes tous plus excitants les uns que les autres. Et le moindre des mérites de ce groupe et de cet album n'est pas, justement, de proposer quelque chose d'absolument différent. Peu de groupes de "new-wave", en 1981, se caractérisaient par une quasi-absence de guitares et par l'emploi du saxophone et, surtout, du violon. Et cette volonté de s'éloigner résolument des normes de l'époque – encore qu'elle se caractérisait justement par la multiplicité des influences, le brassage musical, la volonté d'aller de l'avant tout en s'inspirant du meilleur des musiques du passé – fait de Desire un album qui n'a absolument pas vieilli.
L'album a été réédité en 2003, avec en sus le premier single du groupe, "No Tears".
Desire, sorti en 1981, est leur second album, résultat concret de ces recherches sonores. Un mélange de cold-wave, de jazz, de musique expérimentale électronique, de folklore tzigane – et en même temps rien de tout ça. Le chant, les claviers et le saxo de Steven Brown, et le violon de Blaine L . Reininger, qui joue aussi du clavier, membres fondateurs et anciens étudiants en musique électronique, forment l'ossature du groupe. Mais la basse à la fois très souple, presque jazzy, et très dure, presque robotique, de Peter Principle, est aussi pour beaucoup dans le son de l'album. Ces deux derniers se chargeant aussi des guitares. A cela s'ajoute le chant de Winston Tong. Pas de batterie, donc, mais une boîte à rythmes. Et un violoniste et un violoncelliste ont participé à l'album. Un certain Bruce Gedulig est crédité aux "films" et à la mise en scène (en français dans le texte). L'œuvre de Tuxedomoon, liée à l'art contemporain et aux performances, se veut en effet totale. Du moins elle mêle étroitement musique et images mobiles.
Sans être un chef-d'œuvre de cette période, Desire s'impose comme un album très intéressant et un peu déconcertant, qu'on pourra même trouver fascinant – ou très ennuyeux, c'est selon –, de ce groupe unique et sans équivalent. On est ici très loin des standards du post-punk, les origines géographiques du groupe, et ses aspirations avant-gardistes, y étant assurément pour quelque chose. Beaucoup de ritournelles pour fête foraine fantomatique dans quelque périphérie cauchemardesque d'une métropole occidentale monstrueuse.
Pas un chef-d'œuvre, mais il est vrai que le rock underground de cette époque en regorgeait, il suffisait de donner un coup de pied sur une poubelle pour en faire sortir 10 groupes tous plus excitants les uns que les autres. Et le moindre des mérites de ce groupe et de cet album n'est pas, justement, de proposer quelque chose d'absolument différent. Peu de groupes de "new-wave", en 1981, se caractérisaient par une quasi-absence de guitares et par l'emploi du saxophone et, surtout, du violon. Et cette volonté de s'éloigner résolument des normes de l'époque – encore qu'elle se caractérisait justement par la multiplicité des influences, le brassage musical, la volonté d'aller de l'avant tout en s'inspirant du meilleur des musiques du passé – fait de Desire un album qui n'a absolument pas vieilli.
L'album a été réédité en 2003, avec en sus le premier single du groupe, "No Tears".
Bon 15/20 | par Gaylord |
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