Recoil

Liquid

Liquid

 Label :     Mute 
 Sortie :    mardi 21 mars 2000 
 Format :  Album / CD   

Recoil est le projet solo d'Alan Wilder, membre de Depeche Mode de 82 à 95, et qui a jeté l'éponge à la suite de la démesurée tournée Devotionnal.

Liquid est le quatrième essai de Wilder sous le nom de Recoil, et survient trois après le superbe (et malsain) Unsound Methods.
Le sleeve de l'album, superbe, est probablement l'un des plus beaux et intriguants de cette année 2000 ; et a en plus le mérite de bien illustrer la musique peu accessible de Recoil. Une balle y fend l'eau au ralenti et tout est là : de la violence et de la douceur. En effet, il règne un véritable paradoxe dans Liquid, résultant de l'association de sons purement machiniques, et de voix sensuelles (souvent féminines), soutenues par des nappes de cordes.

Les paroles sont souvent agressives, voire dérangeantes ("Want" , "Supreme" et "Chrome") et toujours parlées, ce qui appporte une véritable atmosphère pesante à l'ensemble du disque.
Liquid est donc un album d'électro un peu psychédélique, et présente une musique très "visuelle", donc profondément moderne.

Alan Wilder nous bluffe également dans la palette de sons qu'il exhibe, tous extrémement séduisants et assez inédits. Cela captive l'attention de l'auditeur, qui peut au début se perdre dans des structures de morceaux souvent anarchiques...
Mais lorsque l'on commence à apprivoiser cette ambiance à la fois sauvage et sereine, on ne peut plus s'en détacher ; et l'on pourrait même passer des heures à disséquer chaque morceau, tant ces compositions sont riches et équivoques.

Alan Wilder s'affirme ici en compositeur et alchimiste hors pair, réussissant l'association de styles aussi différents que le Gospel, le jazz, le blues et l'électro pure et dure ("Jezebel", "Strange Hours")... Un tour de force impressionnant de maîtrise et d'originalité.


Excellent !   18/20
par Jekyll


 Moyenne 18.50/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 26 octobre 2005 à 10 h 39

Les membres de Depeche Mode font preuve d'un immense talent en solo, que ce soit Dave Gahan sur Paper monsters ou de Martin L. Gore sur Counterfeit, par exemple.
Alan Wilder, lui, a définitivement quitté le navire en 95, et mène avec son groupe, Recoil, une carrière captivante, marquée par le talent qui était déja le sien lorsqu'il était encore dans Depeche Mode.
Ce Liquid en est la preuve éclatante, ratissant magistralement, à partir d'une base électro, toutes les tendances musicales actuelles, du jazz au rock en passant par le hip-hop, gospel, le blues et j'en passe ...
"Black Box" qui ouvre ce superbe "Liquid" plante d'entrée une ambiance glauque, menaçante, entre atmosphère spatiale et épouvante.
La voix féminine qui introduit "Want", le morceau suivant, traduit bien cette atmosphère, sur un fond sonore sombre et captivant, à la manière de Massive Attack et de Portishead, constitué de cordes presque souterraines et d'accords de guitares discrets mais secs, contribuant à draper ce magnifique titre d'une sublime noirceur.
"Jezebel" utilise une voix hip-hop sur sonorités jazzy et toujours ce 'glaçage sonore' de classe qui nous donne un titre aussi passionnant que le précédent.
"Breath Control" use des mêmes bases que sur "Want", cette voix féminine parlée que chantée, narrative, se mariant à merveille avec l'instrumentation grinçante, cordes et guitares sur percussions trip-hop.
"Last Call For Liquid Courage" plus strictement trip-hop, ferait la nique à "Teardrop" de Massive Attack, une montée sonore ahurissante venant troubler la tonalité sereinement trip-hop du morceau, d'abord rock puis jazz et mêlant ensuite les deux.
"Strange Hours" met en scène cette voix féminine et cette fois, celle-ci se fait moins sombre, plus chantante, entre jazz et opéra, même si elle renferme une certaine haine, magnifiée par un habillage sonore lorgnant une fois de plus vers le jazz et utilisant des guitares bien rock.
La voix parlée fait son retour sur "Vertigen", s'appuyant sur des chants de fond d'abord à tendance gothique puis world, sur percussions tribales : magnifique !
"Supreme", moins audacieux et tout aussi passionant, s'en tient à une trame trip-hop / jazzy, puis "Chrome" réintroduit ce mix ahurissant entre jazz, guitares rock et ambiance menaçante, sur un refrain également renversant.
"Black Box 2" conclut ce disque avec cordes et sample de voix lointaines, après une intro où intervient la même voix masculine parlée que sur le "Black Box" d'introduction, dressant la même ambiance inquiétante que sur celui-ci.
Entre douceur et violence, serénité et ambiance malsaine quasi-omniprésente, cet album est d'une richesse sonore et musicale éblouissante et engendre des émotions multiples et variées.
Une sorte de conte sonore tellement passionnant qu'on a du mal à en fermer la dernière page et qu'on y revient sans cesse pour se délecter des ambiances qu'il crée et qui nous prennent dans leur toile sans que l'on manifeste la moindre volonté de s'en échapper.
Exceptionnel !!
Exceptionnel ! !   19/20







Recherche avancée
En ligne
473 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Levé du mauvais pied, je suis plutôt "réac'n roll" : Ras-le-bol...