Bowerbirds
Danger At Sea |
Label :
Autoproduit |
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Alors que Hymns For A Dark Horse tourne encore dans ma tête, je me balade sur le site du groupe pour me rencarder sur tout ce que j'aurais bien pu louper à leur sujet. Passé les incontournables rubriques radotant leur biographie ou leurs prochaines dates, un message capte mon attention dans une des marges. Il est question d'un EP. Des chansons inédites aussi. Et puis il est précisé qu'il s'agit d'une édition limitée. 10$. La conversion est vite faite. Et même si je n'ai pas la moindre idée du contenu de l'objet, la curiosité et le prix dérisoire me conduisent à commander le dit album. Deux semaines passent et je reçois enfin Danger At The Sea. L'emballage n'a pas été négligé. Et pour cause ! Passé la couche de papier bulle, je découvre une pochette cartonnée dont les deux côtés ont été cousus avec du fil à coudre. L'ouverture, quant à elle, a été soignée par quelques vagues régulières minutieusement découpées. Le devant du disque montre deux oiseaux naviguant dans ce qui semble être une marée noire et je ne fais pas le fier de savoir que j'ai fait traverser l'Atlantique à cet EP rien que pour mon confort personnel. Le paradoxe est trop grand pour que je tilte de son énormité. Bowerbirds, trois américains attachés à Dame Nature et soucieux de tout ce qui peut bien lui arriver et moi, fan avide d'une nouvelle propriété, qui exploite les grands affluents de la mondialisation pour parfaire mon cheptel musical. La culpabilité se dissipe cependant assez vite, même si elle restera sous-jacente à la moindre évocation du trio. Je peux à présent sortir le disque de son écrin fait maison pour une étude autre que visuelle de la chose. Il n'a rien de particulier mis à part un verso qui tire vers le vert et donc signale qu'il ne s'agit pas plus que d'un cd ‘gravé'. Mais je ne vais pas me plaindre, l'artwork est sublime et compense cet infime détail surtout que je mis suis rendu compte après coup qu'il s'agit en fait de leur première et dernière autoproduction.
Danger At The Sea se compose de six titres. Quatre me sont déjà familiers puisqu'ils apparaissent sur le LP sorti l'année suivante, le reste étant donc des inédits. Mais cette sélection n'est pas fortuite. Bowerbirds condense ici leur ferveur écologiste et leur envie de vivre d'amour et d'eau fraîche. Un écho nécessaire qui ne sera jamais de trop. Loin d'eux l'envie de mettre leur conscience à la norme croulant sous l'effet d'une de ces modes stupides, les trois américains nourrissent une flamme indépendante de justice et de loyauté envers notre planète. Et quels meilleurs arguments que cette petite collection de chansons - excepté "The Ticonderoga" écrite pour l'ancien groupe de Phil Moore. Douces réminiscences d'un passé révolu ("My Oldest Memory"), leçon de morale dont leurs acteurs ne viennent que du paysage ("In Our Talons"), culpabilité mise à l'épreuve ("Bur Oak"), "Denigration" où tout est dit ou encore "Knives, Snakes & Mesquite", rêve étrange qui rend mal à l'aise. Le champ lexical est dense, légèrement incisif. Les idéaux défendus toujours les mêmes. Une façon en somme d'insister sur le fait que tant que l'on n'a pas perdu c'est que l'on peut encore vaincre nos erreurs. Et même si ces erreurs s'accumulent et que l'on ne peut encore agir, on peut toujours néanmoins les condamner en mettant le doigt dessus. Ces oiseaux mourront sûrement mazoutés mais ce qu'il faut garder en tête et en mémoire c'est que plus jamais cela ne doit arriver. Le but est alors d'éveiller la conscience collective mais aussi de rendre des comptes. Ainsi le groupe est parvenu à étirer une musique cognitive et éthique en conformité avec leurs textes. Modeste pour souligner leurs intérêts ; car c'est bien de cela qu'il s'agit. Intelligente en étayant en bonne et due forme les quelques lueurs passagères. Filiforme quand les sujets s'enchaînent et se ressemblent. Et si l'on prend tous ces recueils à bras le corps c'est que l'effet escompté est correctement ressenti, que Bowerbirds ne joue pas pour rien. Mieux la poésie consciencieuse qui est la souche de leur inspiration n'a pas pour fonction que sa portée moralisatrice; le groupe a l'intelligence de ne pas faire des discours trop directs, maladroits et s'attachent plus à leur objectivité et leur vision impressioniste. Elle est également le ciment des chansons et rend grâce à l'unité de celles-ci. Un folk artisanal somme toute aussi bien dans sa conception que dans sa réalisation. Danger At The Sea n'est ni un brûlot altermondialiste, ni une pétition en mal de signatures. Il résulte simplement d'une envie de voir et d'entendre le monde autrement. De faire passer le message à qui a une ouverture d'esprit assez grande et un minimum de respect pour les générations à venir. De chanter. De jouer. Avec passion.
Danger At The Sea se compose de six titres. Quatre me sont déjà familiers puisqu'ils apparaissent sur le LP sorti l'année suivante, le reste étant donc des inédits. Mais cette sélection n'est pas fortuite. Bowerbirds condense ici leur ferveur écologiste et leur envie de vivre d'amour et d'eau fraîche. Un écho nécessaire qui ne sera jamais de trop. Loin d'eux l'envie de mettre leur conscience à la norme croulant sous l'effet d'une de ces modes stupides, les trois américains nourrissent une flamme indépendante de justice et de loyauté envers notre planète. Et quels meilleurs arguments que cette petite collection de chansons - excepté "The Ticonderoga" écrite pour l'ancien groupe de Phil Moore. Douces réminiscences d'un passé révolu ("My Oldest Memory"), leçon de morale dont leurs acteurs ne viennent que du paysage ("In Our Talons"), culpabilité mise à l'épreuve ("Bur Oak"), "Denigration" où tout est dit ou encore "Knives, Snakes & Mesquite", rêve étrange qui rend mal à l'aise. Le champ lexical est dense, légèrement incisif. Les idéaux défendus toujours les mêmes. Une façon en somme d'insister sur le fait que tant que l'on n'a pas perdu c'est que l'on peut encore vaincre nos erreurs. Et même si ces erreurs s'accumulent et que l'on ne peut encore agir, on peut toujours néanmoins les condamner en mettant le doigt dessus. Ces oiseaux mourront sûrement mazoutés mais ce qu'il faut garder en tête et en mémoire c'est que plus jamais cela ne doit arriver. Le but est alors d'éveiller la conscience collective mais aussi de rendre des comptes. Ainsi le groupe est parvenu à étirer une musique cognitive et éthique en conformité avec leurs textes. Modeste pour souligner leurs intérêts ; car c'est bien de cela qu'il s'agit. Intelligente en étayant en bonne et due forme les quelques lueurs passagères. Filiforme quand les sujets s'enchaînent et se ressemblent. Et si l'on prend tous ces recueils à bras le corps c'est que l'effet escompté est correctement ressenti, que Bowerbirds ne joue pas pour rien. Mieux la poésie consciencieuse qui est la souche de leur inspiration n'a pas pour fonction que sa portée moralisatrice; le groupe a l'intelligence de ne pas faire des discours trop directs, maladroits et s'attachent plus à leur objectivité et leur vision impressioniste. Elle est également le ciment des chansons et rend grâce à l'unité de celles-ci. Un folk artisanal somme toute aussi bien dans sa conception que dans sa réalisation. Danger At The Sea n'est ni un brûlot altermondialiste, ni une pétition en mal de signatures. Il résulte simplement d'une envie de voir et d'entendre le monde autrement. De faire passer le message à qui a une ouverture d'esprit assez grande et un minimum de respect pour les générations à venir. De chanter. De jouer. Avec passion.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par TiComo La Fuera |
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