The Apartments

The Evening Visits... And Stays For Years

The Evening Visits... And Stays For Years

 Label :     Rough Trade 
 Sortie :    1985 
 Format :  Album / CD   

Nous sommes en 1978 à Brisbane en Australie, pas forcément une destination majeure du rock, en tout cas quantitativement car qualitativement ce pays a rempli ma discothèque de plusieurs très bons disques. Dans cette ville australienne vont se former deux groupes qui vont compter pour l'histoire du rock : les Go-Betweens et The Apartments. Si les premiers cités obtiendront rapidement une certaine reconnaissance, The Apartments va briller par son nombre de disques vendus abyssallement faible, mais aussi et surtout pour le magnifique contenu de ces disques, et vont devenir un groupe culte.
Culte le mot est lâché, certainement trop souvent utilisé, il convient ici parfaitement car il tombe dans sa définition la plus classique : adoré par un tout petit nombre d'adeptes, oublié par tous ceux qui n'ont pas saisi ce disque (si je n'en suis pas sûr je pense qu'il y en a) et ignoré par le plus grand nombre. La suite est des plus convenues : un critique vante les qualités de ce disque qui intrigue le lecteur, que je suis, et me donne envie de me dégotter un exemplaire de ce disque pour voir de quoi il s'agit. Emmené par Peter Welsh le groupe ne va pas composer plus de 5 albums en... 25 ans d'existence. Oui mais voilà, rare mais si beau.

Ceux qui affirment encore aujourd'hui que les années 80 ont été un désert musical n'ont tout simplement rien écouté de ces années. Si on peut déjà citer beaucoup de groupes qui ont pratiqué du très bon rock dans cette décennie, il y a aussi quelques disques venus d'ailleurs dont la force de proposition dans l'innovation musicale sont encore intacte, The Evening Visits... And Stays For Years est de ceux-là. Au milieu d'une année musicalement sombre (contenant même pas mal de morts-vivants), ce groupe allait illuminer le paysage en sortant un disque rempli de grâce, préfigurant un avenir qui de toute façon ne pouvait pas être plus noir.

Venons en à ce disque, qu'a-t-il d'exceptionnel me direz-vous ? Il y a d'abord la voix et l'écriture de Peter Walsh qui sentent la mélancolie et la solitude, qui semble défier les lois traditionnelles du rock tant elle semble voler en dessus de la musique et permet d'y faire régner une ambiance à part, où on côtoie la beauté. Il suffit d'écouter "Mr. Somewhere" pour comprendre toutes les qualités de songwriter de Walsh. Une chanson d'un niveau rarement atteint. A l'écoute de "All The Birthdays" vous pourriez bien vous dire : je n'ai jamais entendu une chanson comme ça, tant elle est porteuse d'émotion.
Bien sûr, les mélodies arrangées à grand renfort de cordes délicates feront fuir ceux qui ne jurent que par les tueries de rock énergique. En quelque sorte, c'est la B.O. idéale de nos voyages en solitaire, quelque chose qui illumine l'auditeur à chaque écoute. S'il ne fallait un jour emporter seulement que quelques disques sur une île déserte, nul doute qu'il en ferait partie, il incarne la classe à l'état pur, tout simplement extraordinaire.

En une série de chansons délicates, on découvre que le monde peut être délicat et optimiste, même si ce n'est que le temps d'un album. Il faudra ensuite sept ans pour écouter leur second disque, de l'avis général très bon, mais je ne l'ai pas encore écouté. Cependant j'espère bien pouvoir vous en parler un jour.
Si cette chronique pouvait faire une part de lumière sur ce bijou et convaincre une ou deux personnes de le découvrir, et bien j'en serai très content.


Excellent !   18/20
par Mozz


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