Ladytron
Velocifero |
Label :
PIAS |
||||
C'est depuis Witching Hour (3 ans déjà !) que Ladytron a changé de division. Au départ très bon groupe de série B, mais parfois un peu brouillon et/ou indigeste, le quatuor mixte s'est ensuite imposé avec leur musique martiale et synthétique comme l'un des plus fiers représentants du genre.
La question était donc la suivante avant la sortie de Velocifero : les anglais allaient-ils maintenir le cap ?
Après un temps d'hésitation, on a envie de dire oui. Temps d'hésitation en fait nécessaire à l'écoute de n'importe quel disque de Ladytron. D'ailleurs, si l'on devait faire un comparatif culinaire, la musique du groupe s'apparenterait certainement au kouign amann : délicieux, c'est un fait, mais quelque peu difficile à faire passer...
Soyons clair, Ladytron n'a jamais fait dans la finesse : depuis leurs débuts il y a 8 ans, chaque morceau s'appréhende façon bloc de béton noir, sans la moindre rupture. Les beats sont autoritaires comme un chef de camp GI, les synthés rigides et linéaires comme des canons de tanks : c'est du robotique pur et dur, martial on l'a dit, ultra binaire. Et le talent des quatre jeunes gens réside justement dans cette capacité à faire naître la lumière de ces formes un peu balourdes.
On lit un peu partout que Ladytron est assimilé au mouvement gothique, ce qui est grotesque. Velocifero, comme ses aînés, est résolument positif d'abord, bien que viscéralement industriel (avec le désenchantement qui s'y prête), et ensuite, certainement pas romantique !!!
Musique positive donc, et entraînante, ne serait-ce que par la forme évidente que revêtent tous les morceaux : toutes les mélodies, si elles n'avaient pas ces contours austères, résonneraient comme des morceaux pop gonflés aux cordes. C'est ce qui fait de Ladytron un collectif à part, difficile à caractériser, mais terriblement attachant.
La question était donc la suivante avant la sortie de Velocifero : les anglais allaient-ils maintenir le cap ?
Après un temps d'hésitation, on a envie de dire oui. Temps d'hésitation en fait nécessaire à l'écoute de n'importe quel disque de Ladytron. D'ailleurs, si l'on devait faire un comparatif culinaire, la musique du groupe s'apparenterait certainement au kouign amann : délicieux, c'est un fait, mais quelque peu difficile à faire passer...
Soyons clair, Ladytron n'a jamais fait dans la finesse : depuis leurs débuts il y a 8 ans, chaque morceau s'appréhende façon bloc de béton noir, sans la moindre rupture. Les beats sont autoritaires comme un chef de camp GI, les synthés rigides et linéaires comme des canons de tanks : c'est du robotique pur et dur, martial on l'a dit, ultra binaire. Et le talent des quatre jeunes gens réside justement dans cette capacité à faire naître la lumière de ces formes un peu balourdes.
On lit un peu partout que Ladytron est assimilé au mouvement gothique, ce qui est grotesque. Velocifero, comme ses aînés, est résolument positif d'abord, bien que viscéralement industriel (avec le désenchantement qui s'y prête), et ensuite, certainement pas romantique !!!
Musique positive donc, et entraînante, ne serait-ce que par la forme évidente que revêtent tous les morceaux : toutes les mélodies, si elles n'avaient pas ces contours austères, résonneraient comme des morceaux pop gonflés aux cordes. C'est ce qui fait de Ladytron un collectif à part, difficile à caractériser, mais terriblement attachant.
Excellent ! 18/20 | par Jekyll |
Posté le 01 octobre 2008 à 21 h 26 |
Je vais tenter de compléter la jolie chronique de Jekyll. Comme il le dit très bien, Ladytron a le don pour créer de très belles mélodies en utilisant un mélange de sonorités synthétiques et industrielles qui peuvent rebuter au premier abord. Leur talent leur a permis de placer la barre très haut avec Witching Hour, et trois ans ne sont pas de trop pour donner une suite à ce disque. Velocifero réussit ce défi haut la main.
L'ouverture "Black Cat" est imposante : la rythmique martiale et le synthé sourd impressionnent, jusqu'à ce que la voix de la chanteuse rende le tout beaucoup plus mélodieux. C'est là que réside l'intérêt de l'album. Les instrumentations sont toujours très machiniques et puissantes, tandis que les deux voix féminines sont terriblement expressives. Tantôt enjouées, éthérées, parfois émouvantes, souvent mutines... Elles insufflent aux machines le supplément d'âme qui leur manque, en chantant des mélodies sucrées ou nostalgiques.
Plusieurs morceaux font partie des meilleures du répertoire du groupe. Le single "Ghosts", à la rythmique dantesque, possède un refrain éthéré particulièrement réussi. "Season Of Illusions" est magnifiée par des nappes de synthé venant soutenir un chant nostalgique. "Predict The Day" est passionnante. Elle s'ouvre sur une rythmique rachitique, les effets venant s'ajouter au fur et à mesure pendant cinq minutes. La progression du morceau est excellente et aboutit sur une franche réussite.
Le reste du disque est un peu en deçà de ces morceaux parfaits mais reste d'excellente facture. "I'm Not Scared", "Runaway", "Burning Up", et "The Lovers" sont des morceaux de pure pop mais jouées de façon electro-indus. "Deep Blue" et "Kletva" sonnent plus expérimentales, trance ou ital-disco, respectivement.
Pour finir, un mot sur la production du disque. Elle est assurée par Vicarious Bliss, de l'écurie Ed Banger. Elle est d'une clarté impressionnante. Les instrumentations sont puissantes et parfaitement définies, alors que les voix sont lumineuses. L'écoute au casque est fortement recommandée pour pleinement profiter de cet excellent Velocifero !
L'ouverture "Black Cat" est imposante : la rythmique martiale et le synthé sourd impressionnent, jusqu'à ce que la voix de la chanteuse rende le tout beaucoup plus mélodieux. C'est là que réside l'intérêt de l'album. Les instrumentations sont toujours très machiniques et puissantes, tandis que les deux voix féminines sont terriblement expressives. Tantôt enjouées, éthérées, parfois émouvantes, souvent mutines... Elles insufflent aux machines le supplément d'âme qui leur manque, en chantant des mélodies sucrées ou nostalgiques.
Plusieurs morceaux font partie des meilleures du répertoire du groupe. Le single "Ghosts", à la rythmique dantesque, possède un refrain éthéré particulièrement réussi. "Season Of Illusions" est magnifiée par des nappes de synthé venant soutenir un chant nostalgique. "Predict The Day" est passionnante. Elle s'ouvre sur une rythmique rachitique, les effets venant s'ajouter au fur et à mesure pendant cinq minutes. La progression du morceau est excellente et aboutit sur une franche réussite.
Le reste du disque est un peu en deçà de ces morceaux parfaits mais reste d'excellente facture. "I'm Not Scared", "Runaway", "Burning Up", et "The Lovers" sont des morceaux de pure pop mais jouées de façon electro-indus. "Deep Blue" et "Kletva" sonnent plus expérimentales, trance ou ital-disco, respectivement.
Pour finir, un mot sur la production du disque. Elle est assurée par Vicarious Bliss, de l'écurie Ed Banger. Elle est d'une clarté impressionnante. Les instrumentations sont puissantes et parfaitement définies, alors que les voix sont lumineuses. L'écoute au casque est fortement recommandée pour pleinement profiter de cet excellent Velocifero !
Excellent ! 18/20
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