Ladytron

Gravity The Seducer

Gravity The Seducer

 Label :     Nettwerk 
 Sortie :    mardi 13 septembre 2011 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Ladytron nous est revenu en catamini avec son nouvel album Gravity The Seducer l'an dernier, après avoir dévoilé un premier titre, "Ace Of Hz". Malgré mes réserves sur le morceau et son manque de punch, étant fan des précédents opus je me décide toutefois à écouter l'album. A la première écoute le résultat est plutôt déconcertant : où est passée la puissance des beats tranchants de Velocifero, qu'ont ils fait des envolées technoïdes ébouriffantes de Witching Hour ? Gravity The Seducer est quant à lui d'une autre trempe : très aérien, délicat et précieux, l'album peine à conquérir à la première écoute par un manque apparent de puissance. Mais certains détails nous font revenir encore et encore et lentement mais surement la magie du très bien nommé "Seducer" nous conquiert sans même lever le petit doigt. Mystique et brillant, à la fois empli de légèreté grâce aux mélodies cristallines soutenues par la diaphane Helen Marnie mais solidement ancré sur une base pop, Gravity The Seducer s'affirme dans un son clair et transparent, tout en s'ôtant le surplus de bidouillages et autres distorsions électroniques qui avait fait la gloire de leurs précédents albums.

Ce n'est pourtant pas à un son complètement dépouillé et simpliste qu'on à affaire ici : La densité et la froideur des mélodies sans concessions ont fait place à de luxuriantes mélopées pop mystifiantes, qui s'envolent au premier plan à travers une électro plus compacte et enveloppante. "Altitude Blues" illustre parfaitement la tonalité aérienne de l'album, où la voix délicate égrenne un monologue sybillin enveloppé par des synthés caressants."Moon Palace" est un ode à l'onirisme et aux ambiances à la Jodorowsky made in Ladytron, où piano et batterie jouent à cache-cache avec la voix de Mira Aroyo (plus en retrait au niveau de la voix sur cet album) et les choeurs réverbérées d'Helen. "White Gold" aborde une autre facette de l'album, celle d'un son scintillant et clair, qui s'étale amoureusement jusqu'à exploser doucement dans son refrain. "White Elephant", premier single de l'album, est à l'image de son vidéo clip : séducteur et accrocheur mais aussi subtil, mystérieux et teinté d'une douce mélancolie, prouvant que Ladytron est bel et bien un groupe de pop intelligente. "Ritual", un des deux morceaux instrumentaux de l'album, montre également que cet album est à placer sous le signe de l'ambiance, en nous faisant voyager au dos d'un air malicieux et joyeusement rythmé. "Mirage", hymne mystique des faux-semblants et autre single dévastateur à travers son refrain conquérant, est un des sommets de l'album avec un "Ninety Degrees" qui avec sa mélodie belle à pleurer, est facilement un des plus beaux titres qu'est crée le groupe.

Ce dernier album de Ladytron se révèle être un vrai joyau, brillant et attirant, sans jamais être froid ou tape à l'oeil. Sur de ses talents de séducteur, s'enveloppant d'hymnes lancinants et lunaires dans une œuvre à l'atmosphère baroque (dixit le groupe) et mystérieuse, Gravity The Seducer submerge telle une aurore : calme, inspirateur et chatoyant.
"  Surrender with me... " psalmodie le refrain de "White Elephant" : oui, Gravity The Seducer a certainement atteint son but.


Exceptionnel ! !   19/20
par Camélion


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