Sun Kil Moon
April |
Label :
Caldo Verde |
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Retrouver Mark Kozelek en ce début de printemps et une bénédiction! On est d'ores et déjà sûr de pouvoir savourer l'arrivée des bourgeons et des premières douceurs accompagné par une musique divine et mélancolique.
Ce nouvel opus est tout d'abord une surprise. Kozelek abandonne quelque peu les pistes défrichées par les derniers Sun Kil Moon. On a le sentiment, lors d'une première écoute de retrouver le son de Old Ramon, des Red House Painters donc. Pourtant après quelques heures attentives, c'est un tout autre disque, une toute autre musique que l'on découvre.
C'est d'abord Mark Kozelek lui-même qui semble avoir changé. Plus mature, plus heureux? Peut-être a-t-il dénoué la corde de son cou? Et la musique tout en paraissant plus personnelle nous enchante sans nous clouer sur place.
Le premier morceau "Lost Verses" est tout simplement une des plus belles chansons de Mark Kozelek. Long, éthéré ce morceau reflète à merveille la sagesse acquise par le chanteur. Les paroles sont plus intimes, la famille, les amis, toutes ces choses importantes pour Kozelek; le registre est mélancolique comme toujours mais jamais désepéré. Le premier morceau finissant à la guitare éléctrique, il annonce un "The Light" abrasif et jubilatoire. S'ensuit de longues plages acoustiques, parfois très folk anglais, parfois plus élégiaques. On peut même entendre sur un titre Bonnie Prince Billy invité aux choeurs. "Tonight in Bilbao" qui évoque les pérégrinations d'un homme est un titre magnifique typique des constructions "kozelekiennes".
L'ensemble reste néanmoins loin des climats immobiles et neurasthéniques des premiers disques de Mark Kozelek. Ici tout est beau, subtil (comme toujours d'ailleurs), d'une grande richesse émotionnelle et musicale.
Cet homme continue album après album à nous faire aimer la mélancolie. Il nous offre également des leçons d'esthétique et de songwriting.
"April" est un moment de solitude rare, un tête à tête intime avec un artiste immense qui jamais ne triche.
Mark Kozelek n'a aucun concurrent, sa musique est unique et repousse sans cesse les définitions de la beauté.
Ce nouvel opus est tout d'abord une surprise. Kozelek abandonne quelque peu les pistes défrichées par les derniers Sun Kil Moon. On a le sentiment, lors d'une première écoute de retrouver le son de Old Ramon, des Red House Painters donc. Pourtant après quelques heures attentives, c'est un tout autre disque, une toute autre musique que l'on découvre.
C'est d'abord Mark Kozelek lui-même qui semble avoir changé. Plus mature, plus heureux? Peut-être a-t-il dénoué la corde de son cou? Et la musique tout en paraissant plus personnelle nous enchante sans nous clouer sur place.
Le premier morceau "Lost Verses" est tout simplement une des plus belles chansons de Mark Kozelek. Long, éthéré ce morceau reflète à merveille la sagesse acquise par le chanteur. Les paroles sont plus intimes, la famille, les amis, toutes ces choses importantes pour Kozelek; le registre est mélancolique comme toujours mais jamais désepéré. Le premier morceau finissant à la guitare éléctrique, il annonce un "The Light" abrasif et jubilatoire. S'ensuit de longues plages acoustiques, parfois très folk anglais, parfois plus élégiaques. On peut même entendre sur un titre Bonnie Prince Billy invité aux choeurs. "Tonight in Bilbao" qui évoque les pérégrinations d'un homme est un titre magnifique typique des constructions "kozelekiennes".
L'ensemble reste néanmoins loin des climats immobiles et neurasthéniques des premiers disques de Mark Kozelek. Ici tout est beau, subtil (comme toujours d'ailleurs), d'une grande richesse émotionnelle et musicale.
Cet homme continue album après album à nous faire aimer la mélancolie. Il nous offre également des leçons d'esthétique et de songwriting.
"April" est un moment de solitude rare, un tête à tête intime avec un artiste immense qui jamais ne triche.
Mark Kozelek n'a aucun concurrent, sa musique est unique et repousse sans cesse les définitions de la beauté.
Excellent ! 18/20 | par Twilliam |
Un CD 4 titres de versions acoustiques est disponible en tirage limité avec l'album
Posté le 26 septembre 2008 à 14 h 09 |
Avec sa voix pure, empreinte d'une mélancolie certaine, Mark Kozelek parle à travers des folks songs éclairées de sa famille, ses amours contrariés, de la vie qui tourne, et ce depuis le début des années 90 déjà. D'abord leader des Red House Painters, désormais à travers l'entité Sun Kil Moon (faute de frappe anglophone ou nouveau dictateur coréen? mystère).
La nouvelle offrande est venue cette année, le 1er Avril, mais n'a rien d'une blague. Le bien nommé April, après l'anecdotique Tin Cities, vient confirmer la place de choix de Kozelek sur la scène folk actuelle. Lent, hypnotique, minimaliste comme Low, mais d'une sensibilité proche de folk-singers tels que Bonnie Prince Billy -qui signe d'ailleurs les choeurs sur "Unlit Way" et "Like The River" de son timbre déchirant (loin de la folk guillerette de son dernier album).
Sur des formats longs, étirés, mais jamais ennuyants, Kozelek nous gratifie de perles héritées du folk anglais à la Nick Drake ("Lucky Man", le somptueux "Heron Blue" ou le final "Blue Orchids" au revirement guitaristique exceptionnel), folk-rock à la Neil Young ("The Light", "Tonight The Sky" où il fait preuve une fois encore de sa sensibilité à fleur de peau à travers des soli déchirants, d'une classe folle). A côté, les ballades plus classiques font preuve d'une belle sérénité, comme sur l'ouverture, "Lost Verses". Alors certes le ton n'est pas à la fête, Kozelek est toujours hanté par ses regrets, l'amertume d'avoir perdu son père et sa sœur trop tôt, comme il le confesse sur "Blue Orchids", mais cette tristesse a beau dos. Elle est apaisante, expiatoire. Il fait bon de passer du temps dans les bras de ces douces mélopées.
Sans être larmoyant, April suscite chez moi bien des émois. Peut être est-ce la voix si douce de Kozelek, auréolé par divers chœurs toujours magnifiques, ou alors le côté lancinant, hypnotique des compositions. A moins que ça ne soit la beauté de certains arrangements de guitares comme les bends de "Lost Verses", ou la batterie en sourdine de "Heron Blue", comme un rappel à l'ordre de la dureté de la vie.
Mine de rien, Sun Kil Moon signe un des albums les plus cohérents, jusqu'au boutiste et émouvants de l'année. Et sur près de 70 minutes. Somptueux. On frôle l'excellence atteinte sur Songs For A Blue Guitar, douze ans après.
La nouvelle offrande est venue cette année, le 1er Avril, mais n'a rien d'une blague. Le bien nommé April, après l'anecdotique Tin Cities, vient confirmer la place de choix de Kozelek sur la scène folk actuelle. Lent, hypnotique, minimaliste comme Low, mais d'une sensibilité proche de folk-singers tels que Bonnie Prince Billy -qui signe d'ailleurs les choeurs sur "Unlit Way" et "Like The River" de son timbre déchirant (loin de la folk guillerette de son dernier album).
Sur des formats longs, étirés, mais jamais ennuyants, Kozelek nous gratifie de perles héritées du folk anglais à la Nick Drake ("Lucky Man", le somptueux "Heron Blue" ou le final "Blue Orchids" au revirement guitaristique exceptionnel), folk-rock à la Neil Young ("The Light", "Tonight The Sky" où il fait preuve une fois encore de sa sensibilité à fleur de peau à travers des soli déchirants, d'une classe folle). A côté, les ballades plus classiques font preuve d'une belle sérénité, comme sur l'ouverture, "Lost Verses". Alors certes le ton n'est pas à la fête, Kozelek est toujours hanté par ses regrets, l'amertume d'avoir perdu son père et sa sœur trop tôt, comme il le confesse sur "Blue Orchids", mais cette tristesse a beau dos. Elle est apaisante, expiatoire. Il fait bon de passer du temps dans les bras de ces douces mélopées.
Sans être larmoyant, April suscite chez moi bien des émois. Peut être est-ce la voix si douce de Kozelek, auréolé par divers chœurs toujours magnifiques, ou alors le côté lancinant, hypnotique des compositions. A moins que ça ne soit la beauté de certains arrangements de guitares comme les bends de "Lost Verses", ou la batterie en sourdine de "Heron Blue", comme un rappel à l'ordre de la dureté de la vie.
Mine de rien, Sun Kil Moon signe un des albums les plus cohérents, jusqu'au boutiste et émouvants de l'année. Et sur près de 70 minutes. Somptueux. On frôle l'excellence atteinte sur Songs For A Blue Guitar, douze ans après.
Excellent ! 18/20
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