Aphex Twin

Aphex Twin est aujourd'hui une figure tutélaire de la musique électronique, souvent associée à des grands noms de la musique contemporaine comme Philip Glass. L'intéressé semble particulièrement s'en moquer, cultivant à nouveau un amour pour le son crade et désireux de rester résolument underground.
Qu'on le veuille ou non, le disque n'est toujours pas un album, mais une compilation regroupant dix morceaux extraits des 12 Analord, poignée de maxi-vinyles sorties en 2005 sur le propre label de l'artiste, Rephlex.
Le son est pour la plupart du temps complètement vintage, et rappelle bien plus les sont bruts et agressifs des machines fabriquées par Richard lui-même et utilisées à l'époque de ... I Care Because You Do que les productions récentes et plus connues, principalement faites à l'ordinateur.
D'où une inévitable et désagréable sensation de redite qui peut nous emparer à l'écoute de ce Chosen Lords. Plutôt que d'explorer des zones encore inconnues, Aphex Twin est nostalgique, il revient aux bonnes vieilles boîtes à rythmes au son sans relief, et le résultat sans être surprenant, reste heureusement très au-dessus d'une majeure partie de la production électronique actuelle, grâce à ce soin du détail qui tue, ce soin apporté au dérapages sonores et mélodiques, transformant une petite mélodie innoffensive en source d'angoisse insidieuse. Les rythmes sont pour une fois complètement binaires et du coup faciles à suivre, on peut danser dessus, ça ressemble à de la vieille electro minimaliste, proche du début des années 90, à l'ambiance parfois gothique.
Pas franchement révolutionnaire, donc mais sympathique.
Aphex Twin semble avoir dépassé son apogée, à moins d'une grande surprise de dernière minute.
Chapeau bas.