My Morning Jacket
Evil Urges |
Label :
Rough Trade |
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Le Kentucky n'est pas seulement réputé pour son poulet frit purulent à caractère syphilitique. Il y a également quelque chose de plus discret, de plus précieux dans cette partie profonde des États-Unis, un groupe dont quelques personnes mal-intentionnées ont essayé de garder en secret.
My Morning Jacket, depuis le live Okonokos et surtout leur dernier disque Z, sont enfin sortis de l'ombre pour proposer leur post-country déjantée à la face du monde indé. Et ce n'est pas rien.
Evil Urges était donc attendu, presque redouté par les amateurs du groupe, tellement Z atteignait cette modeste perfection qui posait par là même les bases presque définitives d'un son.
Le disque avait de quoi devenir la pierre angulaire des futures compositions de My Morning Jacket.
Mais non. Evil Urges n'est pas de cette trempe.
En effet, dès les premières secondes de l'album, une chose nous frappe, fort, par derrière, en traitre. Le son, mon Dieu, il a changé! Où est passé la magnifique reverb infinie? Et la basse rondouillarde? Quelle est cette chose faisant gronder timidement mon caisson?
La production, trop lisse, fait naître en nous un sentiment nous envahissant subitement : la peur d'être bientôt confronté à une mièvrerie, un "candy" trop sucré d'une Madonna édentée par exemple, alors que l'on s'attendait à du psychédélique, à du rock'n'roll. Evidemment, nous sommes là, immobiles, paralysés par cette mauvaise surprise. "Thank you too!", hormis son titre ridicule, confirme tous nos doutes et nos angoisses. Le manque d'imagination s'ajoute au manque de folie. En un album, ça fait beaucoup.
Pas le temps de souffler. Alors que l'auditeur est encore sonné, le groupe enchaîne, se fout du monde qui l'entoure et s'enfonce, seul, dans l'horreur ultime avec la piste suivante, "Sec Walkin", ballade country interprétée par le sosie officiel bourré de Stevie Wonder. Après la stupeur, l'incompréhension donc. Comment peut-on faire preuve d'un tel mauvais goût en si peu de temps?
Bon, c'est la moitié de l'album, on peut arrêter les dégâts ici. On se dit que l'on en a assez, qu'on a déjà pris cher, qu'ils n'oseront pas faire pire. C'est My Morning Jacket quand même, pas Radiohead!
Mais non, le groupe nous sert LE dessert pop indigeste, le pompon vomitif, la revisite "Weezerienne" qu'il ne fallait pas faire. Autant dire tout de suite que le format court leur va comme une moufle.
Après avoir fait preuve de mauvais goût, un deuxième constat s'impose : My Morning Jacket est devenu un groupe niais (voir "Look At You" si vous êtes masos).
La désillusion est alors totale si l'on excepte une piste OVNI,
"Highly Suspicious", grandement détruite par tous les webzines environnant, mais finalement track la plus intéressante (et de loin) d'Evil Urges. La section rythmique, assourdissante, se marie merveilleusement avec une voix de Jim James s'apparentant irrémédiablement à celle de Prince. Pas de quoi transcender mamie devant Julien Lepers, mais pour le moins original.
My Morning Mouflette donc, se débat comme un phoque au milieu de la garrigue Marseillaise, avec des violons-synthés et une basse plutôt timide (vous avez l'image là?), se relève, tente un dernier essai à la rythmique disco et rideau. My Morning Jacket, groupe de talent, vient de sortir la première grosse daube de 2008 et, d'une pierre deux coups, détrône KFC du symbole le plus navrant du Kentucky.
My Morning Jacket, depuis le live Okonokos et surtout leur dernier disque Z, sont enfin sortis de l'ombre pour proposer leur post-country déjantée à la face du monde indé. Et ce n'est pas rien.
Evil Urges était donc attendu, presque redouté par les amateurs du groupe, tellement Z atteignait cette modeste perfection qui posait par là même les bases presque définitives d'un son.
Le disque avait de quoi devenir la pierre angulaire des futures compositions de My Morning Jacket.
Mais non. Evil Urges n'est pas de cette trempe.
En effet, dès les premières secondes de l'album, une chose nous frappe, fort, par derrière, en traitre. Le son, mon Dieu, il a changé! Où est passé la magnifique reverb infinie? Et la basse rondouillarde? Quelle est cette chose faisant gronder timidement mon caisson?
La production, trop lisse, fait naître en nous un sentiment nous envahissant subitement : la peur d'être bientôt confronté à une mièvrerie, un "candy" trop sucré d'une Madonna édentée par exemple, alors que l'on s'attendait à du psychédélique, à du rock'n'roll. Evidemment, nous sommes là, immobiles, paralysés par cette mauvaise surprise. "Thank you too!", hormis son titre ridicule, confirme tous nos doutes et nos angoisses. Le manque d'imagination s'ajoute au manque de folie. En un album, ça fait beaucoup.
Pas le temps de souffler. Alors que l'auditeur est encore sonné, le groupe enchaîne, se fout du monde qui l'entoure et s'enfonce, seul, dans l'horreur ultime avec la piste suivante, "Sec Walkin", ballade country interprétée par le sosie officiel bourré de Stevie Wonder. Après la stupeur, l'incompréhension donc. Comment peut-on faire preuve d'un tel mauvais goût en si peu de temps?
Bon, c'est la moitié de l'album, on peut arrêter les dégâts ici. On se dit que l'on en a assez, qu'on a déjà pris cher, qu'ils n'oseront pas faire pire. C'est My Morning Jacket quand même, pas Radiohead!
Mais non, le groupe nous sert LE dessert pop indigeste, le pompon vomitif, la revisite "Weezerienne" qu'il ne fallait pas faire. Autant dire tout de suite que le format court leur va comme une moufle.
Après avoir fait preuve de mauvais goût, un deuxième constat s'impose : My Morning Jacket est devenu un groupe niais (voir "Look At You" si vous êtes masos).
La désillusion est alors totale si l'on excepte une piste OVNI,
"Highly Suspicious", grandement détruite par tous les webzines environnant, mais finalement track la plus intéressante (et de loin) d'Evil Urges. La section rythmique, assourdissante, se marie merveilleusement avec une voix de Jim James s'apparentant irrémédiablement à celle de Prince. Pas de quoi transcender mamie devant Julien Lepers, mais pour le moins original.
My Morning Mouflette donc, se débat comme un phoque au milieu de la garrigue Marseillaise, avec des violons-synthés et une basse plutôt timide (vous avez l'image là?), se relève, tente un dernier essai à la rythmique disco et rideau. My Morning Jacket, groupe de talent, vient de sortir la première grosse daube de 2008 et, d'une pierre deux coups, détrône KFC du symbole le plus navrant du Kentucky.
Mauvais 5/20 | par Reznor |
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