Aphex Twin

Drukqs

Drukqs

 Label :     Warp 
 Sortie :    lundi 22 octobre 2001 
 Format :  Double Album / CD  Vinyle   

Cette nouvelle cargaison d'Aphex Twin est un gargantuesque double album de trente titres. Richard D James propose ici, et encore plus que par le passé, un voyage dans son univers trouble et apparament dérangé. "Drukqs" alterne courts morceaux atmosphériques, assez glauques ou mélancoliques, souvent joués au piano, et titres de break-core défiant les lois de la gravité rythmique. Rien de neuf dans le cerveau fou de Aphex Twin diront les sceptiques. Pas vraiment en fait, car ici le monsieur abandonne toute tentation dansante et signe un disque beaucoup plus intérieur que ses oeuvres précédentes, et surtout beaucoup plus étouffant. L'ensemble dégage une mélancolie renversante, même sur des titres fous comme "Omgyjya-Switch", le monumental "Mont Saint-Michel" de huit minutes ou encore le violent "54 Cymrv Beats". "Drukqs", qui apparait à la première écoute comme un disque de plus du maître, enrichie finalement son univers en ne se contentant pas d'être seulement ludique et malsain comme "Come to Daddy" ou "WidowLicker". Ce disque, difficilement écoutable en société, est une sorte d'invitation à la folie, et renverse l'auditeur. A ne pas écouter tous les jours tout de même.


Parfait   17/20
par X_Elmo


 Moyenne 18.80/20 

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Posté le 08 janvier 2004 à 07 h 19

Drukqs est un album très élaboré à mon avis.
ses mélodies dépouillées vont plus loin qu'on ne l'imagine aux premieres écoutes;elles sont hypnotiques tant par leur concept qu'a l'auditif.
il y a comme le secret du retour à son enfance;la déception d'avoir grandi malgré soi.
ce mec est génial,c'est un intuitif intelligent;sa musique est bourrée de sens cachés,j'adore.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 27 janvier 2004 à 18 h 41

Vord hosb: un chef d'oeuvre de composition musicale electronique, ou comment arranger autant de sonorites sur une fin plus melodique tu meurs. rien que pour ce morceau, l'album se doit d'etre intemporel
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 15 avril 2007 à 01 h 58

Drukqs est un temple, un lieu de culte, une galerie composée d'une multitude de pièces qui ont chacune leurs propres dimensions, leurs propres proportions, leur propre architecture... il y a une cohésion tout au long de cet album, elle est évidente, et pourtant les sensations que l'on éprouve en écoutant cet oeuvre sont très variables, et par moment très différentes. Rarement je n'ai ressenti une telle écriture musicale dans le domaine électronique, et les musiques plus calmes, celles dites 'enfantines', sont là pour prouver cette subtilité évidente, ce raffinement qui était nécessaire entre des morceaux beaucoup plus explosifs, déstructuré, voir abyssaux. Personnellement il m'est même arrivé une sensation réellement étrange en écoutant le morceau "Mont St Michel", au casque: vers la fin du morceau il y un effet stroboscopique sonore, et la première fois que je l'ai 'subi' (j'étais dans le métro) j'ai eu un réel décalage, une sensation de recul par rapport à ce qui m'entourait (comme lorsque l'on est face à un stroboscope). Bref la musique a agit de manière physique. Cet album surprend par son ingéniosité, c'est un centre de recherche sonore et mélodique où chaque expérience tombe sous le coup de l'évidence et de l'harmonie.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 12 juillet 2008 à 03 h 19

Des piécettes de piano où les marteaux crissent, où les touchent craquent. Ca sent l'araignée et la poussière. Des objets sont tombés dans le ventre de l'instrument, ça tape des fois, comme un piano cassé à qui il manquerait des cordes. L'univers de l'enfance est perceptible... doux sans l'être vraiment.
Puis du Breakcore pur jus, trash, plein de rythmes qui se lovent les unes sur les autres tout en se contrariant, un vrai nid à ne pas y mettre sa main.
Puis des plages de vingt secondes où l'on entend une discussion, des voix déformées, lointaines, où des propos s'échangent entre le banal et le surréalisme. Ca force la paranoïa.
Richard D James a consolidé un monde où il peut tremper ses angoisses, les tordre avec rythme dans un concassage soigné, du massacre fignolé, flippant. Et on assiste médusé à ce jeu d'angoisses, de souvenirs, de pulsions qui forment un tout indicible qu'on ne peut saisir, à l'image du faciès de D James qui sourit sans qu'on puisse y croire, sans qu'on puisse identifier tout à fait ce qui nous fait face. La musique d'Aphex Twin est fuyante, fragile et incroyablement rapide. Des beats monstrueux se greffent sur des mélodies d'enfance décharnées. Et ça ne craque pas, au contraire, tout est équilibré dans des fondus de pastels. On passe de la délicatesse de Satie ou Bartok à une furie breakcore de tout les diables sans pour autant avoir l'impression d'assister à un simple collage sonore. Tout est lié dans un étrange mystère, une histoire dont on peut saisir la cohérence mais sans le mot d'une fin.
Quelle magnifique torpeur que celle qui nous envahit à l'écoute de cet album! Warp n'est pas une marque déposée, c'est un labyrinthe.
Excellent !   18/20







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