Aphex Twin
... I Care Because You Do |
Label :
Warp |
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Richard D. James est un cas inquiétant de l'electro contemporaine, qui n'a toujours pas renoncé à nous vriller les nerfs avec ses rythmiques épileptiques et ses mélodies lugubrement tendres. Voici déjà une vingtaine d'années que ce grand mystère sur pieds fait avancer l'electro. Constatant qu'il reste plus que discret (pas d'interviews, peu de concerts, une seule photo déclinée sous toutes les formes, celle de son visage nous adressant un sourire sadique), on peut se demander si Richard est une sorte d'autiste qui révolutionne l'electro depuis 20 ans sans s'en soucier, ou s'il adopte cette attitude pour se forger un mythe, en bon calculateur... En tout cas, aujourd'hui, ce monde à lui seul est devenu LA figure incontournable de l'électronica, inventant un son, une démarche...
Plutôt que de parler de ces dernières productions, qui ne sont pas les plus intéressantes (comme si, dépassé par ces adeptes, la grand Richard n'était devenu qu'un très bon bidouilleur electro parmi d'autres) c'est de l'immense I Care Because You Do... dont je vais parler. C'est un disque très important car il marque un tournant décisif dans la carrière de ce mystérieux metteur en sons. Auparavant, il y eut les Selected Ambiant Works et quelques obscures sorties sous d'autres pseudonymes. Esquissée auparavant, on découvre, oreilles grandes ouvertes, ce qui sera par la suite la marque d'Aphex : à savoir une cascade de rythmes déstructurés et une mélodie douce et mélancolique en contrepoint. En 1996, c'est un véritable OVNI. Maintes fois imitée, cette démarche peut valoir quelques frissons : un monde comme nul autre se dessine, à la fois effrayant et nostalgique, sale et serein. C'est une belle expression de la folie assumée, affichée, telle l'autoportrait de la pochette qui nous renvoie à nous même, nous renvoie à notre pseudo-normalité. La beauté est dans ce qui dépasse les bornes... "Ventolin" en est un parfait exemple : moceau digne de figurer dans la BO d'"Eraserhead", le premier cauchemar de Lynch, c'est une agression qui rend fasciné et vulnérable, à un point tel que l'on se prend à aimer passionnément ce larsen qui nous déchire les tympans, même si l'on met le volume au plus bas. "Mookid" est une fragile ballade dans la tendresse d'un cerveau malade. Ce disque plein de circonvolutions est une expérience éprouvante mais qui vaut le détour. Une galette indépassable, génialement radicale. Bons cauchemars en perspectives, avec le morbide point d'orgue "Next Heap With".
Si Druqks vaut qu'on s'y arrête, alors ce grand disque d'electro hantée vaut que l'on y campe. Et tant mieux si l'on en revient pas.
Plutôt que de parler de ces dernières productions, qui ne sont pas les plus intéressantes (comme si, dépassé par ces adeptes, la grand Richard n'était devenu qu'un très bon bidouilleur electro parmi d'autres) c'est de l'immense I Care Because You Do... dont je vais parler. C'est un disque très important car il marque un tournant décisif dans la carrière de ce mystérieux metteur en sons. Auparavant, il y eut les Selected Ambiant Works et quelques obscures sorties sous d'autres pseudonymes. Esquissée auparavant, on découvre, oreilles grandes ouvertes, ce qui sera par la suite la marque d'Aphex : à savoir une cascade de rythmes déstructurés et une mélodie douce et mélancolique en contrepoint. En 1996, c'est un véritable OVNI. Maintes fois imitée, cette démarche peut valoir quelques frissons : un monde comme nul autre se dessine, à la fois effrayant et nostalgique, sale et serein. C'est une belle expression de la folie assumée, affichée, telle l'autoportrait de la pochette qui nous renvoie à nous même, nous renvoie à notre pseudo-normalité. La beauté est dans ce qui dépasse les bornes... "Ventolin" en est un parfait exemple : moceau digne de figurer dans la BO d'"Eraserhead", le premier cauchemar de Lynch, c'est une agression qui rend fasciné et vulnérable, à un point tel que l'on se prend à aimer passionnément ce larsen qui nous déchire les tympans, même si l'on met le volume au plus bas. "Mookid" est une fragile ballade dans la tendresse d'un cerveau malade. Ce disque plein de circonvolutions est une expérience éprouvante mais qui vaut le détour. Une galette indépassable, génialement radicale. Bons cauchemars en perspectives, avec le morbide point d'orgue "Next Heap With".
Si Druqks vaut qu'on s'y arrête, alors ce grand disque d'electro hantée vaut que l'on y campe. Et tant mieux si l'on en revient pas.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sam lowry |
Posté le 01 décembre 2010 à 12 h 43 |
Schizophrène, psychotique, névrotique.... Comment qualifier un tel ovni ? Une chose est sure cet album "barré" du très barré lui même Richard D James ne peut laisser totalement indifférent. Tout petit déjà le garçon s'amusait à jouer avec des sons qu'il enregistrait sur cassettes... A l'écoute de ce I Care Because You Do on est forcé de constater que rarement la musique électronique n'aura autant évoqué le sentiment d'angoisse ou la paranoïa (ceux qui ont écouté en boucle "Icct Hedral" me comprendront). Du coup je dirais que c'est un album à écouter avec précaution, car le voyage qu'il engendre peut s'avérer traumatisant. En même temps on aime la musique pour ça, parce qu'elle nous entraîne hors des sentiers battus. Alors bien sur selon les morceaux c'est quasi inaudible ("Ventolin") ou sublime ("Alberto Balsalm") mais ce disque dégénéré possède, c'est indéniable, quelque chose de magnifiquement déjanté que tous les albums de zik électronique n'ont pas forcément.
Très bon 16/20
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