Talulah Gosh
Backwash |
Label :
K |
||||
Tout ce qu'a jamais enregistré Talulah Gosh dans sa carrière est contenu sur Backwash, qui n'est pas une compilation, ni une anthologie, mais bien carrément une intégrale.
Vingt-cinq morceaux reprenant tous les singles sortis entre 1986 et 1988 (Talulah Gosh a eu une portée aussi capitale que sa carrière fut éphémère), deux sessions à Radio 1 chez John Peel plus quelques lives.
Alors, certes, les esprits chagrins (qui devraient réviser leurs cours d'histoire du rock indépendant) pourront rétorquer que c'est bien peu tout ça, mais au-delà d'avoir initié le mouvement Twee (la plupart des membres formeront par la suite Heavenly), Talulah Gosh mit suffisamment de poil à gratter dans le monde de l'indie pop pour donner des idées à pas mal de monde.
Après un premier concert à peine sorties du collège d'Oxford, les deux chipies Amelia Fletcher et Elisabeth Price, qui se sont rencontrées car elles portaient toutes les deux des badges des Pastels (eh, oui, dans les années 80, porter des badges de ses groupes préférés étaient le nec plus ultra), publient deux singles sur le label culte 53rd & 3rd. "Beatnik Boy" démarre par une superposition de voix angéliques avant la venue de guitares dont les arpèges rappellent les musiques pour enfants. Il en fallait peu pour rentrer dans la légende. Quant à "Steaming Train", le rythme d'enfer associé au caractère mutin du chant, concourent à faire de cette mignonnette chanson, un délice de guitares rebondissantes. Volontairement enfantin, Talulah Gosh s'amuse avec la pop. D'ailleurs les membres n'hésiteront pas à s'affubler de surnoms : "Marigold" pour Amelia, "Pebbles" pour Elisabeth et "Fat Mat" pour Mathew Fletcher, le frère d'Amelia.
On l'aura compris la musique de Talulah Gosh est avant tout simpliste, légère et amusante. Mais c'est bien plus que ça, car en plus de posséder des mélodies incroyables, lumineuses et basées surtout sur des harmonies vocales époustouflantes (souvent doublées), les chansons recèlent de vraies subtilités. Changement de tempo sur "Talulah Gosh", ballade merveilleusement poignante sur "Escalator Over The Hill" incluant un solo noisy, des voix à tomber à la renverse et un final sur fond de clavier qui a cinq ans d'avance sur Stereolab, ou bien la basse élastique, le dialogue de voix, le rythme métronomique sur l'excellent "Bringing Up Baby". Sur leur dernier single ce sera quasiment l'urgence punk, "Tescard Girl" se terminant sur des cris de folles furieuses.
Avec trois fois rien, mais beaucoup de cœur et un esprit taquin, Talulah Gosh s'approprie l'indie pop de son époque et en fait quelque chose de très personnel, régressif, fun, poétique mais d'un charme diablement efficace. A en juger par la qualité de morceaux enregistrés chez John Peel comme "Looking for a rainbow" (ses clap, clap, clap et ce chant divin qui répète "I love you" comme s'il s'agissait de l'intervention d'un ange) ou "My World's Ending" (très noisy), on regrette que ce groupe n'ait pas été retenu par la suite.
Pourtant on se damnerait pour une chanson de la trempe de "Just A Dream", dont le tempo plus lent, les coups de caisses sourdes et les voix célestes, représentent tout ce dont on pouvait espérer de mieux en matière d'indie pop.
Vingt-cinq morceaux reprenant tous les singles sortis entre 1986 et 1988 (Talulah Gosh a eu une portée aussi capitale que sa carrière fut éphémère), deux sessions à Radio 1 chez John Peel plus quelques lives.
Alors, certes, les esprits chagrins (qui devraient réviser leurs cours d'histoire du rock indépendant) pourront rétorquer que c'est bien peu tout ça, mais au-delà d'avoir initié le mouvement Twee (la plupart des membres formeront par la suite Heavenly), Talulah Gosh mit suffisamment de poil à gratter dans le monde de l'indie pop pour donner des idées à pas mal de monde.
Après un premier concert à peine sorties du collège d'Oxford, les deux chipies Amelia Fletcher et Elisabeth Price, qui se sont rencontrées car elles portaient toutes les deux des badges des Pastels (eh, oui, dans les années 80, porter des badges de ses groupes préférés étaient le nec plus ultra), publient deux singles sur le label culte 53rd & 3rd. "Beatnik Boy" démarre par une superposition de voix angéliques avant la venue de guitares dont les arpèges rappellent les musiques pour enfants. Il en fallait peu pour rentrer dans la légende. Quant à "Steaming Train", le rythme d'enfer associé au caractère mutin du chant, concourent à faire de cette mignonnette chanson, un délice de guitares rebondissantes. Volontairement enfantin, Talulah Gosh s'amuse avec la pop. D'ailleurs les membres n'hésiteront pas à s'affubler de surnoms : "Marigold" pour Amelia, "Pebbles" pour Elisabeth et "Fat Mat" pour Mathew Fletcher, le frère d'Amelia.
On l'aura compris la musique de Talulah Gosh est avant tout simpliste, légère et amusante. Mais c'est bien plus que ça, car en plus de posséder des mélodies incroyables, lumineuses et basées surtout sur des harmonies vocales époustouflantes (souvent doublées), les chansons recèlent de vraies subtilités. Changement de tempo sur "Talulah Gosh", ballade merveilleusement poignante sur "Escalator Over The Hill" incluant un solo noisy, des voix à tomber à la renverse et un final sur fond de clavier qui a cinq ans d'avance sur Stereolab, ou bien la basse élastique, le dialogue de voix, le rythme métronomique sur l'excellent "Bringing Up Baby". Sur leur dernier single ce sera quasiment l'urgence punk, "Tescard Girl" se terminant sur des cris de folles furieuses.
Avec trois fois rien, mais beaucoup de cœur et un esprit taquin, Talulah Gosh s'approprie l'indie pop de son époque et en fait quelque chose de très personnel, régressif, fun, poétique mais d'un charme diablement efficace. A en juger par la qualité de morceaux enregistrés chez John Peel comme "Looking for a rainbow" (ses clap, clap, clap et ce chant divin qui répète "I love you" comme s'il s'agissait de l'intervention d'un ange) ou "My World's Ending" (très noisy), on regrette que ce groupe n'ait pas été retenu par la suite.
Pourtant on se damnerait pour une chanson de la trempe de "Just A Dream", dont le tempo plus lent, les coups de caisses sourdes et les voix célestes, représentent tout ce dont on pouvait espérer de mieux en matière d'indie pop.
Très bon 16/20 | par Vic |
En ligne
516 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages