White Rabbits
Fort Nightly |
Label :
Say Hey |
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A une époque on ne parlait que de ces quatre garçons dans le vent. Aujourd'hui ils sont six, new-yorkais et ont clairement le vent en poupe. Groupe formé dans le Missouri en 2004, White Rabbits navigue entre revival et dance rock, le tout fardé de rythmes et influences aussi éclectiques qu'hétéroclites.
Leur rock exalté mais tout à fait modeste, puisqu'il s'agit d'un premier essai, puise aussi bien dans le ska de The Specials, le calypso, la pop orchestrale ou la bande son de films d'horreur pas trop effrayants. Ce joyeux bouillon énergique excelle de part l'humeur lunatique des six rejetons qui leur impose de changer constamment de tempo et d'aller dépoussiérer un nouveau riff, le plus rétro qu'ils puissent trouver. Le groupe s'amuse alors à sortir de leurs chapeaux une succession de morceaux impressionnants tous aussi bariolés les uns que les autres, passant du loufoque à l'extravagant, de l'exotique à l'érotique, du troublant au bucolique tandis que le chanteur Greg Roberts joue merveilleusement de sa voix et de ses nuances. Mais cette schizophrénie n'est possible que parce qu'elle est collective et incurable. Complètement bipolaire, elle oscille entre tropiques et manoirs déglingués (l'excellent "Dinner Party" guindée de cuivres), et ce n'importe quand même au beau milieu d'un titre comme sur "Navy Wives" aux maracas évoquant soleil et transat jusqu'au pont glacial inattendu mais cependant pas moins inapproprié. White Rabbits excelle dans cet exercice qui consiste à larguer l'auditeur alors qu'il était en train de danser sur un pied. Mais quel bonheur que d'être aussi bien et confortablement malmené. La formation joue également de ses deux batteries qui lui permettent de pouvoir toucher à un grand panel de rythmes et effectuent des transitions inouïes entre "The Plot" matraqué et une nouvelle croisière "I Used To Complain Now I Don't", mais aussi de son piano qui crée la sensation en ouverture sur le très accrocheur "Kid On My Shoulders" ou sait tout aussi bien être énigmatique et inquiétant ("March Of Camels").
Signé sur le label Say Hey, Fort Nighty a toutes les raisons de détrôner justement Clap Your Hand Say Yeah auquel ils sont souvent et injustement comparés (ils n'ont rien à leur envier ce serait plutôt le contraire) ; mais rappellerait plus certaines fois la folie créatrice de The Arcade Fire notamment sur "While We Go Dancing" grâce au piano une fois de plus grand orchestrateur. Ce disque est l'image de sa sublime pochette, un voyage fluvial le long de vieux clichés noirs et blancs qu'il faut prendre la peine de visiter pour en apprécier les véritables couleurs.
Leur rock exalté mais tout à fait modeste, puisqu'il s'agit d'un premier essai, puise aussi bien dans le ska de The Specials, le calypso, la pop orchestrale ou la bande son de films d'horreur pas trop effrayants. Ce joyeux bouillon énergique excelle de part l'humeur lunatique des six rejetons qui leur impose de changer constamment de tempo et d'aller dépoussiérer un nouveau riff, le plus rétro qu'ils puissent trouver. Le groupe s'amuse alors à sortir de leurs chapeaux une succession de morceaux impressionnants tous aussi bariolés les uns que les autres, passant du loufoque à l'extravagant, de l'exotique à l'érotique, du troublant au bucolique tandis que le chanteur Greg Roberts joue merveilleusement de sa voix et de ses nuances. Mais cette schizophrénie n'est possible que parce qu'elle est collective et incurable. Complètement bipolaire, elle oscille entre tropiques et manoirs déglingués (l'excellent "Dinner Party" guindée de cuivres), et ce n'importe quand même au beau milieu d'un titre comme sur "Navy Wives" aux maracas évoquant soleil et transat jusqu'au pont glacial inattendu mais cependant pas moins inapproprié. White Rabbits excelle dans cet exercice qui consiste à larguer l'auditeur alors qu'il était en train de danser sur un pied. Mais quel bonheur que d'être aussi bien et confortablement malmené. La formation joue également de ses deux batteries qui lui permettent de pouvoir toucher à un grand panel de rythmes et effectuent des transitions inouïes entre "The Plot" matraqué et une nouvelle croisière "I Used To Complain Now I Don't", mais aussi de son piano qui crée la sensation en ouverture sur le très accrocheur "Kid On My Shoulders" ou sait tout aussi bien être énigmatique et inquiétant ("March Of Camels").
Signé sur le label Say Hey, Fort Nighty a toutes les raisons de détrôner justement Clap Your Hand Say Yeah auquel ils sont souvent et injustement comparés (ils n'ont rien à leur envier ce serait plutôt le contraire) ; mais rappellerait plus certaines fois la folie créatrice de The Arcade Fire notamment sur "While We Go Dancing" grâce au piano une fois de plus grand orchestrateur. Ce disque est l'image de sa sublime pochette, un voyage fluvial le long de vieux clichés noirs et blancs qu'il faut prendre la peine de visiter pour en apprécier les véritables couleurs.
Sympa 14/20 | par TiComo La Fuera |
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