Buck 65
Situation |
Label :
Strange Famous |
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Après ses grands délires franco-anglais en compagnie de Gonzales et Tortoise, ainsi qu'une chanteuse française dont j'avoue avoir oublié le nom, Buck 65 est aujourd'hui au Canada, en compagnie du producteur hip-hop Sage Francis... Il ya du changement dans l'air.
Et comment ! Richard Terfry est fasciné par 1957 : année de création officielle du situationnisme (forme d'anarchisme raisonné qui met l'accent sur le pouvoir de changer le monde à travers les actes de la vie quotidienne et prônant le libertinage au sens large), triomphe d'Elvis Presley avec "Jailhouse Rock", littérature beat, naissance de Syd Vicious, conquête spatiale... Il s'agit donc pour lui d'une année si riche en évènements et péripéties qu'elle méritait qu'on lui consacre un disque. Et franchement, es-ce que ça valait vraiment le coup? Est-ce bien lui qui, il y deux ans, réalisait un disque bouillonnant et introspectif, qui faisait exploser les codes propres au hip-hop et au rock? Au vu du grand revirement qui s'est opéré dans les choix artistiques de Richard, on a plutôt l'impression qu'il s'est écoulé une décennie. Situation n'est rien d'autre qu'un disque de hip-hop. Et comble du malaise, ce n'est même pas un disque de fusion audacieuse entre hip-hop, folk, et blues comme l'a pû l'être Talkin' Honky Blues. Non, c'est du hip-hop carré et efficace, aux sonorités old-school.
L'artiste a annoncé que le meilleur moyen de surprendre le public aujourd'hui était de retourner aux sources. Je crois pour ma part que c'est un moyen de justifier un manque certain d'inspiration. On pouvait attendre beaucoup après la véritable libération qu'était Secret House Against The World, un disque sous influence gainsbourienne, très noir et qui se révélait vraiment passionnant par sa tendance à nos perdre dans les téléscopages de styles. Ici, c'est l'inverse :Buck 65, dans Situation, nous présente une face (et il l'admet lui-même) assez impersonnelle de son travail. Dommage car la production est impeccable, le flow encore plus maitrisé qu'auparavant, et le disque démarre plutôt bien, malgré un "Dang" au refrain complètement téléphoné. Les basses souvent assez funk, l'ambiance de film noir de "Spread'em" ou la grande profondeur de "Ho'boys" font vraiment mouche. On se laisse prendre, jusqu'à ce qu'une certaine morosité s'installe. Les morceaux sont courts et linéaires. Pas de respirations instrumentales bienvenues comme sur "Talkin' Honky Blues", mettant le morceau précédent ou le suivant en valeur. Les chansons se suivent et se ressemblent, à aucun moment l'une d'elle ne se démarque vraiment. Et quand arrive le duo avec Cadence Weapon, l'attention pour le disque a déserté et a laissé la place à un bon petit roupillon. Probablement que le principal intérêt se trouve dans les textes, mais mon niveau d'anglais n'étant pas suffisant, je regrette que l'artiste n'ait pas choisi cette fois de les inclure dans le livret. Mais ce disque n'est pas orienté vers la France, comme les deux opus précédents.
"The Outskirts" reprend (mal) le thème archi-connu de "Jeux Interdits", manière de nous dire qu'avant le dernier titre, en terme d'inspiration instrumentale, circulez y'a plus rien à voir. Et Richard a l'air de pas mal s'emmerder lui-même.
Bien sûr, Richard Terfry s'impose une fois de plus comme un artiste libre de ses choix artistiques, toujours extrêmement loin de l'esthétique et des thèmes chers au hip-hop. Mais ça ne lui évite pas de nous ennuyer pendant 50 minutes. Ce disque n'est pas mauvais, c'est juste un disque mineur, un exercice de style autour de cette foutue année 1957. Espérons que l'envie lui reprendra de continuer réellement à expérimenter.
Mais comme je ne peux pas avoir la prétention de descendre un disque difficile d'accès pour moi (par mon niveau moyen en anglais alors que les textes prennent presque toute la place, par le fait que les thèmes me soient également peu familiers), je me contenterai de dire que c'est passable, d'un revers de la main, passons, et attendons la suite.
Et comment ! Richard Terfry est fasciné par 1957 : année de création officielle du situationnisme (forme d'anarchisme raisonné qui met l'accent sur le pouvoir de changer le monde à travers les actes de la vie quotidienne et prônant le libertinage au sens large), triomphe d'Elvis Presley avec "Jailhouse Rock", littérature beat, naissance de Syd Vicious, conquête spatiale... Il s'agit donc pour lui d'une année si riche en évènements et péripéties qu'elle méritait qu'on lui consacre un disque. Et franchement, es-ce que ça valait vraiment le coup? Est-ce bien lui qui, il y deux ans, réalisait un disque bouillonnant et introspectif, qui faisait exploser les codes propres au hip-hop et au rock? Au vu du grand revirement qui s'est opéré dans les choix artistiques de Richard, on a plutôt l'impression qu'il s'est écoulé une décennie. Situation n'est rien d'autre qu'un disque de hip-hop. Et comble du malaise, ce n'est même pas un disque de fusion audacieuse entre hip-hop, folk, et blues comme l'a pû l'être Talkin' Honky Blues. Non, c'est du hip-hop carré et efficace, aux sonorités old-school.
L'artiste a annoncé que le meilleur moyen de surprendre le public aujourd'hui était de retourner aux sources. Je crois pour ma part que c'est un moyen de justifier un manque certain d'inspiration. On pouvait attendre beaucoup après la véritable libération qu'était Secret House Against The World, un disque sous influence gainsbourienne, très noir et qui se révélait vraiment passionnant par sa tendance à nos perdre dans les téléscopages de styles. Ici, c'est l'inverse :Buck 65, dans Situation, nous présente une face (et il l'admet lui-même) assez impersonnelle de son travail. Dommage car la production est impeccable, le flow encore plus maitrisé qu'auparavant, et le disque démarre plutôt bien, malgré un "Dang" au refrain complètement téléphoné. Les basses souvent assez funk, l'ambiance de film noir de "Spread'em" ou la grande profondeur de "Ho'boys" font vraiment mouche. On se laisse prendre, jusqu'à ce qu'une certaine morosité s'installe. Les morceaux sont courts et linéaires. Pas de respirations instrumentales bienvenues comme sur "Talkin' Honky Blues", mettant le morceau précédent ou le suivant en valeur. Les chansons se suivent et se ressemblent, à aucun moment l'une d'elle ne se démarque vraiment. Et quand arrive le duo avec Cadence Weapon, l'attention pour le disque a déserté et a laissé la place à un bon petit roupillon. Probablement que le principal intérêt se trouve dans les textes, mais mon niveau d'anglais n'étant pas suffisant, je regrette que l'artiste n'ait pas choisi cette fois de les inclure dans le livret. Mais ce disque n'est pas orienté vers la France, comme les deux opus précédents.
"The Outskirts" reprend (mal) le thème archi-connu de "Jeux Interdits", manière de nous dire qu'avant le dernier titre, en terme d'inspiration instrumentale, circulez y'a plus rien à voir. Et Richard a l'air de pas mal s'emmerder lui-même.
Bien sûr, Richard Terfry s'impose une fois de plus comme un artiste libre de ses choix artistiques, toujours extrêmement loin de l'esthétique et des thèmes chers au hip-hop. Mais ça ne lui évite pas de nous ennuyer pendant 50 minutes. Ce disque n'est pas mauvais, c'est juste un disque mineur, un exercice de style autour de cette foutue année 1957. Espérons que l'envie lui reprendra de continuer réellement à expérimenter.
Mais comme je ne peux pas avoir la prétention de descendre un disque difficile d'accès pour moi (par mon niveau moyen en anglais alors que les textes prennent presque toute la place, par le fait que les thèmes me soient également peu familiers), je me contenterai de dire que c'est passable, d'un revers de la main, passons, et attendons la suite.
Passable 11/20 | par Sam lowry |
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