Sufjan Stevens

Le buzz ayant fonctionné à fond, Sufjan Stevens et ses copains aux ailes de papillons se présentent devant une salle pleine à craquer, forte des indispensables people (P. Lescure...) qui comptent dans le Paris culturel.
On sent tout de suite que le petit prince de Detroit veut mettre les choses au point par rapport à son précédent passage parisien du festival des Inrockuptibles le 5 novembre 2005 (il avait alors pâti d'une programmation hautement loufoque) : le public assis (car 'la production veut une salle calme' dixit un vigile) est scotché d'entrée par une interprétation mémorable de "Sister" (déjà le meilleur titre de la prestation de 2005) : pendant les deux heures que dureront le concert, le son est (et restera) parfait, les arrangements soignés et la voix de Sufjan positivement sublime. Sufjan Stevens délivre un concert souvent superbe : outre l'émouvant à pleurer déjà cité "Sister", on aura remarqué "Majesty Snowbird" annonciateur de merveilles à venir, UFO toujours grand, Chicago dans une nouvelle nouvelle version. Le choix de titres est ambitieux (accent mis sur l'album Seven Swans de fait un peu sous estimé dans l'œuvre du maître,) parfois exigeant pour ne pas dire obscur ("Detroit, Lift Your Weary Head" interminable, "Dear Mr Supercomputer" aphonique).
En bref un vrai concert 'rock' délivré par un génie en devenir : seul manquaient un peu de cette chaleur et de cette spontanéité (l'anecdote loufoque des vacances du petit Sufjan en camp de boy-scout était une bonne tentative) qui font les grands concerts : on attend avec impatience la suite de ses aventures.