Earth
Pentastar In The Style Of Demons |
Label :
Sub Pop |
||||
Grand oublié du grunge, Earth est pourtant un groupe d'envergure: outre le fait qu'on impute à son leader -Dylan Carlson- la mort de Kurt Cobain (rien que ça), ce dernier n'est, ni plus ni moins, que l'un des plus grands explorateurs du drone métal, inspirant directement, grâce à une poignée d'albums maléfiques, Sunn O))).
La ligne de conduite des zigues, depuis les débuts, est très claire: volume, saturation, larsen, lenteur et blues, blues, blues...
Leur rock prend Black Sabbath par la main, se dilate à l'extrème et développe ses thèmes particuliers au fil de minutes voulues longues et pesantes. On n'a alors d'autre choix que de se laisser emporter par leurs mélopées négatives, quitte à y laisser sa santé mentale. C'est un orgasme constant et définitif.
Quatre ans après leur grandiose et extrême "Earth2" qui prêchait la défonce auditive, cettez troisième fournée de Carlson se veut plus accessible: un peu de chant, du piano et des morceaux plus concis, pour un album qu'on écoutera plus volontiers au final que son prédecesseur.
A l'image de la pochette, on est embarqué dans une sorte de road trip sauvage à travers le désert californien. On voit le bitume défiler sous nos yeux, on sent la poussière et le soleil s'écraser sur nos épaules ("High Command"), on croise Hendrix en balade qui nous prête volontiers son "Peace In Mississippi". C'est un copain de débauche...
De fait, les influences de Carlson (aidé pour le coup de Ian Dickson à la basse, Sean McElligot à la guitare et de Michael Deming à l'orgue) sont presques palpables: Hendrix donc, façon Voodoo Child, les Melvins et tout le hard rock 70's (Blue Öyster Cult, Blue Cheer, Deep Purple etc...). Les solos sont de sorties et se mélangent aux gargarismes obscènes des amplis chauffés à blanc...
Evolution plus "mainstream" donc, mais on ne s'en plaindra pas, tant le tout reste cohérent et sublime dans la perversion ("Crooked Axis for String Quartet").
Le leader, décidément porté sur la seringue, s'en ira faire trois p'tits tours en prison peu après jusqu'en 2005...
La ligne de conduite des zigues, depuis les débuts, est très claire: volume, saturation, larsen, lenteur et blues, blues, blues...
Leur rock prend Black Sabbath par la main, se dilate à l'extrème et développe ses thèmes particuliers au fil de minutes voulues longues et pesantes. On n'a alors d'autre choix que de se laisser emporter par leurs mélopées négatives, quitte à y laisser sa santé mentale. C'est un orgasme constant et définitif.
Quatre ans après leur grandiose et extrême "Earth2" qui prêchait la défonce auditive, cettez troisième fournée de Carlson se veut plus accessible: un peu de chant, du piano et des morceaux plus concis, pour un album qu'on écoutera plus volontiers au final que son prédecesseur.
A l'image de la pochette, on est embarqué dans une sorte de road trip sauvage à travers le désert californien. On voit le bitume défiler sous nos yeux, on sent la poussière et le soleil s'écraser sur nos épaules ("High Command"), on croise Hendrix en balade qui nous prête volontiers son "Peace In Mississippi". C'est un copain de débauche...
De fait, les influences de Carlson (aidé pour le coup de Ian Dickson à la basse, Sean McElligot à la guitare et de Michael Deming à l'orgue) sont presques palpables: Hendrix donc, façon Voodoo Child, les Melvins et tout le hard rock 70's (Blue Öyster Cult, Blue Cheer, Deep Purple etc...). Les solos sont de sorties et se mélangent aux gargarismes obscènes des amplis chauffés à blanc...
Evolution plus "mainstream" donc, mais on ne s'en plaindra pas, tant le tout reste cohérent et sublime dans la perversion ("Crooked Axis for String Quartet").
Le leader, décidément porté sur la seringue, s'en ira faire trois p'tits tours en prison peu après jusqu'en 2005...
Excellent ! 18/20 | par Judas |
Posté le 12 août 2015 à 17 h 27 |
Pentastar: In The Style Of Demons, ça ressemble à une virée dans le désert. Une virée où l'on serait installé à bord d'une terrible Plymouth Hemi Cuda (la bagnole de la pochette), traçant sur une route implacablement rectiligne qui ne semble pas avoir de fin, où l'air serait tellement aride qu'il en serait presque irrespirable, et où bien sur l'on serait salement défoncé.
Je pourrais m'arrêter là, cette courte description suffirait largement. Mais si je devais en raconter un peu plus, je pourrais vous dire qu'il s'agit du troisième album de Earth, groupe mythique emmené par le charismatique Dylan Carlson, ami de Kurt Cobain et influence majeur de toute la scène drone, de Sunn O))) à Boris, et que ce disque est le dernier du groupe avant un hiatus d'une dizaine d'année, durée que Carlson passa en prison. Je pourrais vous dire que ce disque est un monolithe, ou le dernier morceau n'est qu'une variante du premier, où l'austérité est reine et où la répétition l'unique mode de construction des morceaux. Je pourrais aussi vous dire qu'au milieu de tout ça vous trouverez une reprise dantesque et complètement cramée d'un morceau de Jimi Hendrix, mais que vous le reconnaîtrez probablement pas, quand bien même vous seriez fan du légendaire guitariste. Je pourrais également vous parler des trois plages de drone qui émaillent le disque, comme autant de haltes un peu patraques dans cette folle chevauchée à travers les terres arides du Nevada ou de la Californie. Je pourrais vous dire qu'avec un seul album de ce genre, Earth a écrasé quasiment toute la concurrence en matière de desert-rock, de stoner, ou de toute musique se réclamant du désert. Je finirais par vous parler du son, aride, rêche, qui donne tout son sens à l'album, et crée une ambiance à nulle autre pareille où l'on se laisse couler.
Il y a tant de choses à dire à propos de cet album. Mais tout ceci est inutile comparé à ne serait-ce qu'une seule écoute de ce disque étrange et éblouissant.
Je pourrais m'arrêter là, cette courte description suffirait largement. Mais si je devais en raconter un peu plus, je pourrais vous dire qu'il s'agit du troisième album de Earth, groupe mythique emmené par le charismatique Dylan Carlson, ami de Kurt Cobain et influence majeur de toute la scène drone, de Sunn O))) à Boris, et que ce disque est le dernier du groupe avant un hiatus d'une dizaine d'année, durée que Carlson passa en prison. Je pourrais vous dire que ce disque est un monolithe, ou le dernier morceau n'est qu'une variante du premier, où l'austérité est reine et où la répétition l'unique mode de construction des morceaux. Je pourrais aussi vous dire qu'au milieu de tout ça vous trouverez une reprise dantesque et complètement cramée d'un morceau de Jimi Hendrix, mais que vous le reconnaîtrez probablement pas, quand bien même vous seriez fan du légendaire guitariste. Je pourrais également vous parler des trois plages de drone qui émaillent le disque, comme autant de haltes un peu patraques dans cette folle chevauchée à travers les terres arides du Nevada ou de la Californie. Je pourrais vous dire qu'avec un seul album de ce genre, Earth a écrasé quasiment toute la concurrence en matière de desert-rock, de stoner, ou de toute musique se réclamant du désert. Je finirais par vous parler du son, aride, rêche, qui donne tout son sens à l'album, et crée une ambiance à nulle autre pareille où l'on se laisse couler.
Il y a tant de choses à dire à propos de cet album. Mais tout ceci est inutile comparé à ne serait-ce qu'une seule écoute de ce disque étrange et éblouissant.
Exceptionnel ! ! 19/20
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