Gomez

Rien de tel qu'un album qui démarre au quart de tour. Un départ comparable est celui de Easy To Cook des belges d'Austin Lace, qui est lui est d'ailleurs un peu apparenté, surtout dans la luminosité. Car c'est bien de couleur et de lumière qu'il faut parler pour décrire How We Operate.
Chacun y mettra les siennes... Moi, je suis daltonien.
Les guitares, essentiellement acoustiques, sont chatoyantes, la voix est parfaitement mise en avant. Les arrangements craquants sont portés par la production qui est quasiment inattaquable. Il faut dire que Gil Norton ne compte plus les perles qu'il a produites.
Mélodies parfois réconfortantes, parfois enjouées, souvent entêtantes sur lesquelles on vient greffer tantôt des touches de blues, tantôt des perfusions de pop, c'est un savant mélange de tout ce qui fait un excellent album printanier. Pas de plages faibles, tout coule sans accroc et on se demande comment une collection d'aussi bons morceaux n'a pas fait mouche auprès d'un public qui est pourtant assez large en terme d'"amateurs potentiels".
La recette semble simple mais le résultat est loin d'être aussi minimaliste que d'aucuns le prétendent. C'est la finesse et la richesse de chacun des morceaux, sans exception, qui font ici la différence.
Gomez sera définitivement ce groupe qui réussit des albums qui touchent la perfection sans jamais approcher la prétention.
De ces disques qui devraient avoir une petite place sur les tablettes de toute discothèque qui se respecte, rien que pour le p'tit déj' du dimanche matin.