Gravenhurst
The Western Lands |
Label :
Warp |
||||
Deux mois avant la sortie de The Western Lands, les concerts de Gravenhurst laissaient présager une reconversion définitive et l'abandon total de l'étiquette folk qu'on leur avait collé depuis Flashlight Seasons. Envie de se renouveler ou de se détacher de l'aura de Nick Drake qu'on leur attribut facilement (pas facile de s'appeler Nick Talbot), le changement de cap ne paraît pas évident à effectuer et en a déjà désarçonné plus d'un auparavant. Qu'en est-il donc pour ces chers Bristoliens ?
La transition de genre entamée sur Fires In Distant Buildings et ses visages parfois post rock arrive à sa fin sur le premier titre "Saints", encore ambivalent mais tout à fait bon. Dès cet instant, le groupe s'engage sur des clivages râpeux, rudes et ce de très belle façon. "She Dances" avec sa longue intro fiévreuse et le volontaire "Hollow Men" déboulent avec vigueur et nous confortent dans l'idée que les Anglais ont bel et bien changé ; même s'il s'agit des titres qui nous ont déjà été présentés sur scène, à l'énergie peut-être moins palpable mais au goût doux amer plus prononcé. Une saveur curieuse résultant de la combinaison entre la voix juvénile de Talbot et d'une certaine animosité parcourant ces riffs puissants.
En deux morceaux, la bande de Talbot remet les pendules à l'heure et on apprécie vraiment, surtout de voir que l'écriture du Sir est restée intacte. A titre de comparaison, Gravenhurst s'autorise un retour aux sources avec "Song Among The Pine" binaire et mystérieux qui fait tout aussi bien la part belle à la mélancolie mais de toute autre manière. S'ensuit alors "Trust" qui se veut être à la croisée des deux genres mais qui n'est en définitive qu'une composition bâtarde, pop légère et mièvre avec pour fond une guitare grinçante. Ce désastreux single marque la fin des bonnes surprises que nous avez procuré le début de l'album. "Farewell, Farewell" tombe dans le même schéma, le titre éponyme hésite entre véritable western et rock de pacotille, et le reste des titres agacent non pas par leur médiocrité forcément (quoi que) mais par la déception qu'ils ressassent. Seul le "Grand Union Canal" sous son air jazz parviendra à agrémenter notre écoute même si l'outro instrumentale est un peu trop rallongée.
Finalement, l'évolution du groupe laissé espérer un quatrième album plus abouti, plus rock avec d'avantage de caractère. Au lieu de ça Gravenhurst se disperse et fait peine à voir. De nombreuses idées étaient bonnes pourtant mais elles n'avaient pas besoin d'être encadrées par cette pop classique et fade. Dommage.
La transition de genre entamée sur Fires In Distant Buildings et ses visages parfois post rock arrive à sa fin sur le premier titre "Saints", encore ambivalent mais tout à fait bon. Dès cet instant, le groupe s'engage sur des clivages râpeux, rudes et ce de très belle façon. "She Dances" avec sa longue intro fiévreuse et le volontaire "Hollow Men" déboulent avec vigueur et nous confortent dans l'idée que les Anglais ont bel et bien changé ; même s'il s'agit des titres qui nous ont déjà été présentés sur scène, à l'énergie peut-être moins palpable mais au goût doux amer plus prononcé. Une saveur curieuse résultant de la combinaison entre la voix juvénile de Talbot et d'une certaine animosité parcourant ces riffs puissants.
En deux morceaux, la bande de Talbot remet les pendules à l'heure et on apprécie vraiment, surtout de voir que l'écriture du Sir est restée intacte. A titre de comparaison, Gravenhurst s'autorise un retour aux sources avec "Song Among The Pine" binaire et mystérieux qui fait tout aussi bien la part belle à la mélancolie mais de toute autre manière. S'ensuit alors "Trust" qui se veut être à la croisée des deux genres mais qui n'est en définitive qu'une composition bâtarde, pop légère et mièvre avec pour fond une guitare grinçante. Ce désastreux single marque la fin des bonnes surprises que nous avez procuré le début de l'album. "Farewell, Farewell" tombe dans le même schéma, le titre éponyme hésite entre véritable western et rock de pacotille, et le reste des titres agacent non pas par leur médiocrité forcément (quoi que) mais par la déception qu'ils ressassent. Seul le "Grand Union Canal" sous son air jazz parviendra à agrémenter notre écoute même si l'outro instrumentale est un peu trop rallongée.
Finalement, l'évolution du groupe laissé espérer un quatrième album plus abouti, plus rock avec d'avantage de caractère. Au lieu de ça Gravenhurst se disperse et fait peine à voir. De nombreuses idées étaient bonnes pourtant mais elles n'avaient pas besoin d'être encadrées par cette pop classique et fade. Dommage.
Moyen 10/20 | par TiComo La Fuera |
Posté le 23 février 2008 à 23 h 17 |
Gravenhurst fait partie des artistes que j'ai découvert grâce à la communauté X-Silence. En effet, j'avais pu constater tout le bien que les X-Silencers accordaient à Nick Talbot, l'homme seul de ce projet, alors lorsque sort "The Western Lands" c'est en toute confiance que je l'achète. Et je dois avouer que ma confiance n'a pas été trahie.
Il est impossible de résister à ce disque pour une simple et bonne raison : sa candeur. La manière dont il est construit, produit et arrangé, tout fait que l'on imagine Nick Talbot retiré du monde, n'écoutant pas les œuvres de ses contemporains, jouant dans son coin pour lui seul cette musique qu'il croit unique. En cela il me rappelle ces groupes néo-zélandais des années 80 qui se réappropriaient vingt de rock comme si ils en étaient les inventeurs. "Trust" en est l'exemple parfait et... troublant. Naïf et frais.
Alors évidemment tout n'est pas sublime, surtout lorsqu'il durcit le ton ("Hollow Men") ou au contraire lorsqu'il veut atteindre une forme de plénitude ("Grand Union Canal"), ou encore sur une introduction trop longue ("She Dances"). Mais la justesse de la majorité des titres dissimulent aisément ces quelques fautes de goût et l'ensemble reste étonnement cohérent.
Vraiment, une belle découverte.
Il est impossible de résister à ce disque pour une simple et bonne raison : sa candeur. La manière dont il est construit, produit et arrangé, tout fait que l'on imagine Nick Talbot retiré du monde, n'écoutant pas les œuvres de ses contemporains, jouant dans son coin pour lui seul cette musique qu'il croit unique. En cela il me rappelle ces groupes néo-zélandais des années 80 qui se réappropriaient vingt de rock comme si ils en étaient les inventeurs. "Trust" en est l'exemple parfait et... troublant. Naïf et frais.
Alors évidemment tout n'est pas sublime, surtout lorsqu'il durcit le ton ("Hollow Men") ou au contraire lorsqu'il veut atteindre une forme de plénitude ("Grand Union Canal"), ou encore sur une introduction trop longue ("She Dances"). Mais la justesse de la majorité des titres dissimulent aisément ces quelques fautes de goût et l'ensemble reste étonnement cohérent.
Vraiment, une belle découverte.
Sympa 14/20
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